Non, il ne s’agit pas du nouveau cours de sport à la mode impliquant une piscine et un poney… L’aquaponie, c’est une méthode agricole alliant deux techniques : l’aquaculture qui consiste en l’élevage de poissons et l’hydroponie, une culture hors sol de plantes grâce à une eau riche en matières minérales. Ainsi l’aquaponie consiste à élever et cultiver, dans un système fermé, des plantes et des poissons, le tout dans un cercle vertueux, écologique et sain puisqu’en dehors de la pluie, aucun apport d’eau supplémentaire n’est nécessaire. Ça vous rappelle certaines cultures du riz en Asie ? Eh bien vous avez raison. L’aquaponie est une technique ancestrale qui présente bien d’avantages. Explications par ici.
Prenez l’élevage de poissons (aquaculture) et la culture de plantes dans l’eau (hydroponie), mélangez le tout et obtenez l’aquaponie : une technique agricole qui consiste à recréer un écosystème miniature dans lequel les poissons profitent aux plantes et vice-versa.
Les déjections des poissons deviennent un engrais naturel pour les plantes tandis que l’eau, qui évolue en circuit fermé, est entièrement recyclée par les plantes elles-mêmes avant de retourner dans l’aquarium des poissons. Ainsi, non seulement l’aquaponie est peu gourmande en eau mais elle contribue aussi à préserver la biodiversité.
Cette méthode ancestrale est utilisée depuis des millénaires en Asie ou chez les Aztèques d’Amérique latine pour cultiver le riz. Connue et pratiquée en Europe, l’aquaponie est arrivée chez nous avec près de 20 ans de retard sur l’Australie, l’Amérique, le Japon ou le Canada qui l’avaient déjà adoptée depuis longtemps. Mieux vaut tard que jamais !
L’aquaponie consomme 90% moins d’eau qu’une culture classique et ne nécessite aucun apport d’eau. Et comme tout ce petit monde évolue en système fermé, il se rend quelques services : aucun pesticide ni engrais ne sont nécessaires puisque les poissons se chargent de nourrir les plantes et bactéries qui, elles, purifient l’eau. Un échange de bons procédés qui profite également aux humains qui peuvent profiter de fruits et légumes bios !
On dit même que les légumes poussent 2 à 3 fois plus vite que dans un jardin potager classique. Et ce n’est pas tout ! Économe en énergie, l’aquaponie nécessite peu d’espace et se prête tout à fait à un mode de culture urbain, en intérieur ou en extérieur ! Elle permet une production en continu et ne nécessite pas de laisser reposer la terre. En parallèle, la mise en place d’un compost permet de recycler les épluchures de légumes récoltés et de nourrir les poissons grâce au vivier de larves de mouches. Bref, un cercle 100% vertueux et durable !
Tilapia, carpes, truite arc-en-ciel, bar rayé, omble, loche orientale, anguille ou encore escargots… Tout est possible avec l’aquaponie ! Le plus souvent, ce mode de culture est pratiqué avec des poissons d’eau douce, en raison de leur capacité à tolérer l’encombrement. C’est le cas du Tilapia mais aussi du barramundi, de la perche argentée, du silure à queue d’anguille, du silure tandanus, du perche de jade ou encore de la morue Murray.
Pour les climats tempérés où la température de l’eau peut varier, on peut également choisir le crapet arlequin et le poisson-chat. Le koi et le poisson rouge peuvent également être élevés mais ils ne seront pas comestibles. Enfin, on peut également pratiquer l’aquaponie avec des écrevisses ou des crevettes. Certains pratiquent même l’aquaponie en eau salée avec des poissons vivant habituellement en mer.
Là encore, comme pour les poissons, l’aquaponie offre une grande liberté et tout dépendra de la capacité de stockage et de la concentration d’éléments nutritifs mis à la disposition des racines des plantes. Ainsi, les légumes à feuilles vertes, ayant de faibles besoins nutritifs, seront tout à fait appropriés.
Idem pour le chou chinois, la laitue, le basilic, les épinards, la ciboulette ou encore le cresson. Et si les tomates, concombres ou poivrons se cultivent aussi en aquaponie, ils ont des besoins nutritionnels plus élevés qui nécessitent une plus grande densité de poissons.
Parmi les plantes les plus courantes, on retrouve : salade, échalotes, piments, oignons rouges, roses, coriandre, persil, citronnelle, sauge, haricots, chou-rave, taro, radis, fraises, melon ou encore navets, panais, patate douce, chou-fleur, brocoli et aubergines. Bref, de quoi varier les recettes au fil des saisons !
L’aquaponie nécessite une superficie suffisante pour offrir l’espace suffisant aux bactéries nitrifiantes pour filtrer l’eau des poissons et des plantes. Ensuite, le choix des matériaux de lit de culture compte également selon l’écosystème en présence. Enfin, le pH de l’eau est l’un des éléments les plus délicats de l’aquaponie puisqu’il doit être réglé à un niveau précis adapté aux trois organismes en présence : les poissons, les plantes et les bactéries à l’intérieur de l’eau.
Chaque espèce a des besoins différents mais un pH neutre est idéal pour un jardin aquaponique. En raison des déchets de poisson, le pH devient acide. Il s’agira donc de le réguler chaque jour avec des ajusteurs dédiés à l’aquaponie afin d’assurer la bonne santé des poissons et des plantes.
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À retenir : L’aquaponie est-elle le mode d’agriculture du futur ? C’est possible. Si le mode de culture ne peut pas encore recevoir le label “Agriculture biologique”, c’est parce que l’aquaponie appartient à la catégorie des cultures “hors sol”. Pourtant, l’aquaponie présente tous les atouts d’une agriculture bio et durable puisqu’elle permet de faire cohabiter plantes, animaux et insectes dans un même écosystème fermé et vertueux où chacun a son rôle à jouer, où les pesticides n’ont pas leur place et l’eau est préservée. Que demander de plus ? Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
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