C’est quoi, au juste, un écosystème ?
Le terme d’écosystème désigne un ensemble d’être vivants qui vit au sein d’un milieu donné ou d’un environnement spécifique, et interagit entre eux au sein de ce milieu et avec ce milieu 🤓. Il est caractérisé par cette interaction constante entre ses différents éléments, les animaux, les végétaux, et les micro-organismes.
Il s’agit donc d’un environnement, un milieu physiquement délimité, géographique, peu importe sa taille, doté de caractéristiques physiques spécifiques, en termes de température, de rayonnement solaire, d’humidité, de pH, de géologie, ou de climat, que l’on appelle biotope, au sein duquel un ensemble d’êtres vivants évoluent en interdépendance, désigné sous le terme de biocénose. Cette biocénose, qui évolue sur ce biotope particulier, constitue, à eux deux, un écosystème.
Plus simplement, il s’agit d’un milieu de vie constitué d’un environnement non-vivant et de l’ensemble des organismes vivants qui l’habitent, en termes d’espèces végétales, animales et fongiques. Le terme d’écosystème a été utilisé pour la première fois en 1935, dans un article publié par le botaniste britannique Arthur George Tansley 🧐.
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De l’immense variété des écosystèmes
On trouve une immense variété d’écosystèmes naturels, avec des caractéristiques uniques. C’est ainsi qu’une forêt, une prairie, une toundra, une rivière, la banquise 🐧, une zone humide, ou un récif corallien est un écosystème, mais également une simple flaque d'eau, chaque arbre à lui seul, qui procure abris et nourriture à une grande diversité d’êtres vivants, ou à l’inverse, la planète dans sa globalité 🌍. En fait, tous les écosystèmes sont liés entre eux.
Notre gros intestin, lui aussi, est un écosystème qui abrite des milliards de bactéries, se nourrissant des denrées que nous ingérons, et nous aidant à lutter au quotidien contre d’autres bactéries pathogènes et à digérer et à absorber les aliments consommés.
Chaque écosystème se distingue par sa richesse, sa délicate complexité, et sa diversité unique. Une forêt boréale, au climat froid, et ses conifères 🌲, a peu de choses à voir avec l’écosystème formé par la forêt amazonienne, au climat très humide, et à la végétation luxuriante 🌴. De même, une jeune forêt de quelques dizaines d’années n’offre pas le même milieu qu’une forêt de plusieurs siècles, et n’abritera donc pas la même biocénose. Sous nos pieds également, une vie d’une incroyable richesse bouillonne en silence, les vers et micro-organismes étant des maillons essentiels de la bonne santé de la terre, et permettant à leur tour aux cultures de prospérer.
L’incroyable synergie au sein des écosystèmes
En principe, un écosystème en bonne santé est un écosystème en constante évolution, mais toujours en recherche de stabilité, sans jamais y parvenir complètement pour autant : un équilibre se crée entre chacun des éléments le composant, ou plutôt, les déséquilibres en son sein tendent à se compenser.
C’est un lieu d’échange d’énergie entre la biocénose et le biotope, nécessaire au développement de la vie, et à son maintien. La vie, réciproquement, constitue et maintient l’écosystème. Il repose sur de perpétuels processus dynamiques. Les êtres vivants qui le composent coexistent et interagissent avec le milieu, le transforment. Certains fonctionnent sur le principe de la prédation, d’autres de la coopération, comme le poisson-clown et son anémone, ou encore de la compétition, comme la lutte menée entre plantes pour capter le plus possible d’énergie solaire 🌱. Quoi qu’il en soit, tous agissent en symbiose les uns avec les autres et avec leur milieu, afin d’assurer leur survie.
De nouveaux évènements participent à modifier les écosystèmes, en créant de nouvelles contraintes, poussant la biocénose à s’adapter. Certaines espèces se développent à toute vitesse, jusqu’à devenir envahissantes, d’autres peuvent disparaître… Cet équilibre demeure donc délicat, et peut mettre en péril la biodiversité.
La chaîne alimentaire : à chaque organisme sa place
Les êtres vivants composant l’écosystème, même sans interaction directe entre chacun d’eux, ne peuvent vivre les uns sans les autres. C’est ainsi que l’écosystème repose sur une chaîne alimentaire.
Les herbivores consomment de l’herbe 🌿, et la nourrissent avec leurs déjections, les carnivores mangent d’autres animaux, et régulent les populations d’herbivores, préservant ainsi la végétation d’une trop forte pression, les champignons, bactéries ou invertébrés permettent la décomposition des végétaux morts et des cadavres d’animaux…
Chaque organisme vivant occupe ainsi une place bien définie sur Terre, et joue un rôle précis, dont certains sont irremplaçables et difficiles à compenser.
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En quoi les écosystèmes sont précieux ?
Chaque être vivant, y compris l’Homme, dépend de la bonne santé des écosystèmes. Si on modifie trop en profondeur les milieux et leurs caractéristiques, c’est l’agriculture elle-même qui est mise en péril, et donc notre sécurité alimentaire 🚜. Par exemple, les abeilles ont des maillons essentiels de certains écosystèmes 🐝, dans la mesure où en butinant de fleur en fleur, une partie du nectar collecté reste collé aux poils, et est accidentellement transporté jusqu’à une fleur voisine, permettant ainsi de la féconder. La pollinisation permet ainsi aux graines de se développer 🌱. Et dans la mesure où la plupart des plantes ont besoin d’être pollinisées, la disparition des abeilles aurait de très lourdes conséquences sur nombre de végétaux, et donc sur notre propre chaîne alimentaire.
C’est dans la nature que nous puisons la totalité des éléments essentiels à notre survie : eau, nourriture, énergie, médicaments…
Les effets de l’Homme sur les écosystèmes
De tout temps, l’Homme n’a eu de cesse de chercher à modifier les écosystèmes naturels pour en tirer profit. Quand ce n’est pas pour les détruire ni plus ni moins : c’est ainsi que la déforestation a été et demeure encore aujourd’hui largement pratiquée afin de faire pousser les cultures de son choix, notamment pour la production d’huile de palme, ou pour faire paître du bétail, ou encore dans le processus de l’urbanisme et de l’artificialisation des milieux.
Mais aussi agriculture intensive, surpêche, braconnage, pollution marine, réchauffement climatique… Les impacts de l‘Homme sont tels aujourd’hui sur la nature dans son ensemble qu’on parle d’anthropocène. Et l’on sait que les dérèglements importants peuvent amener les écosystèmes jusqu’au point de rupture, les plaçant l’incapacité de compenser des contraintes trop importantes. 75 % des milieux terrestres ont d’ores et déjà été dégradés, triste réalité !
Une rupture dans la chaîne alimentaire, par exemple, peut mettre l’écosystème dans son ensemble en danger. Deux évolutions sont alors possibles : l’adaptation, ou la disparition. C’est le problème qui se pose en cas d’introduction accidentelle du fait de l’Homme d’espèces invasives, comme le cas préoccupant du frelon asiatique.
Tous ces dérèglements sont à l’origine d’une érosion vertigineuse et sans précédent de la biodiversité.
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À retenir :
Un écosystème est un milieu de vie constitué d’un environnement, et de l’ensemble des organismes vivants qui l’habitent. Il est donc constitué d’un biotope, c’est-à-dire un milieu doté de caractéristiques qui lui sont propres en termes de climat, d’humidité, de températures… Et de la biocénose, c’est-à-dire de l’ensemble des êtres vivants qui y vivent. Les écosystèmes sont innombrables, et tous différents, mais interdépendants. Ils se distinguent par leur incroyable richesse et leur complexité, empreinte de vulnérabilité. Une vulnérabilité dangereusement mise à mal par les activités de l’Homme, qui, depuis la nuit des temps, n’a eu de cesse que de les modifier, faisant aujourd’hui peser sur eux des contraintes parfois insurmontables. Pourtant, des écosystèmes en bonne santé sont les garants mêmes de notre propre survie.
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Sources : youmatter.world, geo.fr, futura-sciences.com, conservation-nature.fr, cnrs.fr