De quoi sont composés les déchets marins ?
Pour mieux lutter, connaître la nature et l’origine de cette pollution est essentiel 🤓 :
- Les déchets retrouvés en mer proviennent à 27 % de la pêche et de l'aquaculture, notamment en raison des « engins fantômes », c’est-à-dire engins de pêche perdus ou abandonnés en mer 🎣 ⛵.
- 49 % des déchets jonchant les océans sont imputables au plastique à usage unique, et 6% des autres plastiques.
- 18% sont des déchets autres que plastique.
Dans le top 10 des déchets en plastique à usage unique retrouvés en mer, on retrouve 🏆 :
- Les bouteilles, bouchons et couvercles ;
- Filtres de cigarette 🚬 ; le mégot est l'ennemi numéro 1 des océans, sachez-le.
- Cotons-tiges ;
- Paquet de chips ou papier d’emballage de bonbons ;
- Serviettes hygiéniques et tampons ;
- Sacs en plastique ;
- Couverts, pailles ;
- Gobelets et couvercles 🥤;
- Ballons et tiges à ballons 🎈;
- Contenants pour nourriture, dont emballages de restauration rapide.
La pollution plastique : quand consommation de masse rime avec pollution de masse
La pollution plastique est un véritable fléau pour les océans. Chaque année, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. On y trouve aujourd’hui 150 millions de tonnes. On estime que d’ici 2050, les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons 😱…
Elle s’y insinue généralement par l’effet du ruissellement, acheminée en mer par le vent et les cours d’eau, ou plus rarement délibérément. Le septième continent de plastique dans l’océan Pacifique, entre le Japon et la Californie, cet amas flottant de plus de 3,5 millions de km² (6 fois le territoire français !) composé d’innombrables débris plastiques, en témoigne tristement. Le grand coupable : le plastique à usage unique 😠. 👉 Moins c'est mieux, et si on se mettait au minimalisme ?
Ces déchets sont consommés accidentellement par de nombreux animaux marins, et sèment la désolation sur leur passage, comme les tortues qui ingèrent des sacs en plastique qu’elles confondent avec des méduses. Les animaux consomment les petits fragments de plastique, les prenant pour de la nourriture, et de nombreux mammifères marins sont retrouvés échoués avec l’estomac rempli de plastique 🐬.
D’autres se blessent, s’enchevêtrent, comme les poissons ou les oiseaux. Des morceaux peuvent rester coincés dans leur gorge ou leur système digestif, jusqu’à les empêcher de se nourrir ou de respirer. En fait, c’est l’ensemble de la vie marine qui est exposée à des risques graves de toxicité, de famine ou de suffocation du fait de ce raz-de-marée de déchets plastiques.
Par ailleurs, ces déchets ne se dégradent jamais complètement : ils se désagrègent progressivement, jusqu’à se transformer en microplastique, des microparticules qui envahissent insidieusement les moindres recoins de notre planète (y compris le sang ou le placenta humain 😱 !). On retrouve d'ailleurs une présence massive de nanoparticules dans l'eau en bouteille, cette information ne vous aura sans doute pas échappé.
Car oui, nous consommons des microplastiques, qui ont intégré notre chaîne alimentaire : pour 300 grammes de chair de moule, il faut compter en moyenne 300 microparticules de plastique. Ces microplastiques proviennent également de l’usure des pneus de voiture, des particules contenues dans les cosmétiques, ou du lavage de textiles synthétiques et polaires en machine, qui rejoignent l’océan par les eaux usées. On estime qu’aujourd’hui, les déchets plastiques visibles en surface ne représentent qu’1% du plastique en mer…
Même si les nouvelles législations interdisent progressivement le plastique à usage unique, il y a énormément de chemin à faire pour endiguer ce phénomène.
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La pêche fantôme
Un filet de pêche abandonné ou perdu va continuer de piéger pendant des années poissons, tortues ou mammifères marins 🦈 : c’est ce qu’on appelle la « pêche fantôme ».
En mer Baltique, 10 000 filets seraient ainsi abandonnés chaque année, condamnant des milliers d’animaux à mourir dans de terribles souffrances. Ils représentent à eux seuls environ 640 000 tonnes de déchets…
La pollution chimique, ou comment l’Homme contamine sa propre chaîne alimentaire
Des contaminants nocifs, polluants d’origine humaine, tels que pesticides, herbicides, eaux usées ou composés chimiques industriels, sont introduits volontairement ou accidentellement dans les profondeurs marines, souvent déversés bien en amont, dans les cours d’eau. Nos eaux usées sont rejetées à 80% sans traitement préalable, des chiffres qui font réfléchir ! Détergents, phosphates, métaux lourds, rejets industriels… Un cocktail mortel pour la faune et la flore marine ☠️. 👉 7 produits de nettoyage naturels à toujours avoir à la maison
Par exemple, les engrais utilisés sur les terres agricoles favorisent la multiplication massive d’algues en mer, en raison d’un phénomène de surfertilisation, privant l’eau d’oxygène. Le résultat est sans appel : des zones entières sont mortes, inhospitalières au développement de la vie des organismes marins, qui y suffoquent. Un phénomène courant dans le Golfe du Mexique ou de la mer Baltique.
Les poissons que nous consommons sont contaminés au mercure, qui s’attaque au cerveau et au système hormonal 🐟. La pollution pétrolière continue ses ravages, avec encore aujourd’hui 6 millions de tonnes de produits pétroliers déversés. L’exploitation minière, de son côté, libère du cobalt, du zinc, de l’argent, de l’or et du cuivre dans les eaux marines, des dépôts qui nuisent aux écosystèmes marins.
La faune marine est également affectée par certains composants chimiques ou produits pharmaceutiques drainés dans les océans, qui s’accumulent dans leur sang, puis dans le nôtre 💊… Nous savons également que certains composants contenus dans les crèmes solaires que nous utilisons sont toxiques et dégradent de manière très préoccupante les récifs coralliens, ces jardins d’Eden de la biodiversité marine dont la disparition entraînerait des conséquences catastrophiques.
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La pollution sonore perturbe les moyens de communication de la faune marine
Les sons forts et persistants provenant des bateaux, sonars ou plates-formes pétrolières polluent les sons naturels de l’environnement naturel. Ces ondes peuvent se propager sur plusieurs kilomètres. Les baleines et les dauphins s’en trouvent fragilisés, et voient leurs moyens de communication non visuels perturbés 🐳. Les schémas de migration, de chasse et de reproduction en pâtissent immanquablement.
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L’impact de la pollution lumineuse sur le rythme circadien des poissons de récifs
On le sait désormais : la pollution lumineuse affecte aussi des organismes marins. La lumière artificielle pénètre sous l’eau, et perturbe les repaires des poissons de récifs peu profonds non loin des environnements urbains. Leur rythme circadien est désynchronisé, de même que leur reproduction, leur alimentation ou encore leur migration. Ils sont plus vulnérables aux prédateurs.
Des conséquences dévastatrices
7 déchets sur 10 introduits dans les océans finissent par couler, formant un tapis qui participe à l’asphyxie des fonds marins. Un million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins sont tués par les déchets marins chaque année 😔.
Cette pollution est source d’un recul très inquiétant de la biodiversité marine, tandis que l’océan constitue une ressource inestimable et irremplaçable pour notre survie, hébergeant à lui seul plusieurs dizaines de milliers d’espèces, nous fournissant en oxygène et participant à réguler le climat. 👉 Pourquoi parle-t-on de la sixième extinction ?
La pollution des océans menace à elle seule et directement 693 espèces marines, provoquant notamment :
- Un effondrement de la biodiversité ;
- L’eutrophisation des milieux marins, c’est-à-dire son appauvrissement en oxygène créant environ 500 zones mortes d’une surface totale de 245 000 km² ;
- Le développement de la plastisphère, ces micro-organismes qui se développent sur le plastique à la dérive ;
- L’acidification des eaux, en raison de l’augmentation des niveaux de CO2 dans l’atmosphère, ce qui affecte les récifs coralliens de toute la planète ;
- Une perte de subsistance pour les populations qui dépendent de la mer pour leur survie.
À retenir :
La pollution marine est particulièrement préoccupante et multifactorielle. Si nous avons longtemps pensé que la profondeur des Océans permettrait de diluer toutes sortes de substances toxiques, on sait aujourd’hui qu’il n’en est rien et que cela contamine sévèrement et durablement les écosystèmes, impactant durement la biodiversité marine. Si la plupart des déchets retrouvés en mer sont composés de plastique, bien souvent à usage unique, la pollution chimique continue insidieusement ses ravages, de même que les filets et produits de pêches abandonnés en mer. L’effondrement de la biodiversité engendré aura tôt ou tard de lourdes conséquences sur nos existences, compte tenu des services inestimables que l’Océan nous procure.
Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
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Sources : nationalgeographic.fr, europa.eu, oceancampus.eu, wwf, conservation-nature.fr, unep.org
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