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SOS Coraux en danger !
Nous savions déjà que tous les ingrédients composant les crèmes solaires ne sont pas recommandables : certains présentent même de sérieux risques pour votre santé, c’est le comble pour un produit censé la préserver 🤔 ! Mais la nature est la seconde victime de l’écran total, et pas qu’un peu.
Certains composés chimiques se déversent en effet dans les océans lors de votre baignade 🏖️, c’est ainsi que chaque année, près de 14 000 tonnes de crème solaire finissent leur course dans les mers. Le hic, c’est que certains d’entre eux présentent un danger très préoccupant pour nos amis les coraux. Résultat : ils blanchissent, leur cycle de croissance et de reproduction est perturbé, ils se meurent ⚰️… Environ 10% des coraux mondiaux seraient déjà impactés par ce phénomène.
Les coraux, garants de la biodiversité marine
Vous savez, les coraux ? Ces joyaux colorés, qui servent de berceau à la richesse de l’écosystème marin : des milliers d’espèces de poissons y évoluent, mais pas que 🐠 ! Une précieuse biosphère, très fragile, et particulièrement sensible aux produits chimiques contaminant l’eau y évolue.
Le corail est essentiel à la biodiversité, et crée de surcroît d’importantes barrières naturelles entre les côtes et les océans, ce qui participe à réduire l’érosion et à diminuer les conséquences des catastrophes naturelles, telles que les dévastateurs tsunamis. Saviez-vous également que le corail permet de créer des traitements contre de terribles maladies, telles que le VIH ou la leucémie 💊 ? Bref, vous l’avez compris, on a besoin d’eux !
Et même si vous vous passez de baignade, cela ne résout pas le problème pour autant : il y a bien un moment où vous allez vous laver ! Et c’est avec l’eau de la douche que les ingrédients douteux seront répandus...
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Faites entrer les accusés !
Et sur le banc des accusés, il y a du monde ! La liste des ingrédients considérés comme polluants environnementaux nocifs, est malheureusement longue 📜.
L’oxybenzone
Parmi les incriminés, on citera plus précisément le grand méchant oxybenzone, ce perturbateur endocrinien qui s’infiltre insidieusement dans les océans par l’intermédiaire des touristes, loin de se douter de leur part de responsabilité dans ce drame...
À tel point que les crèmes en contenant sont tout bonnement interdites à Hawaï, premier Etat à prendre une telle décision 👍. Mais ce sont les récifs du monde entier qui sont menacés, en particulier dans les sites touristiques les plus prisés, où les visiteurs s’amassent en nombre chaque année. La Grande Barrière de corail, la baie de Hanauma sur l’île d’Oahu, les Îles Vierges des Etats-Unis, notamment Hurricane Hole, la réserve naturelle de coraux d'Eilat en Israël… Ces sites très attractifs sont littéralement pris d’assaut 🤿, et le corail y est particulièrement vulnérable.
L’octinoxate
Également interdit d’utilisation à Hawaï, l’octinoxate, ou ethylexyl methoxycinammate, utilisé en tant que filtre UV, n’est pas mal non plus dans son genre ! Il est, d’une part, soupçonné d’être un perturbateur des œstrogènes et de la fonction thyroïdienne (et de bien d’autres maux pour la santé humaine, soit dit en passant !), mais tout comme l’oxybenzone, son impact délétère sur les récifs coralliens est également démontré 😠.
L’octocrylène
L’octocrylène est lui aussi identifié comme toxique pour les coraux depuis 2018, et interdit d’utilisation aux îles Palaos depuis 2020 ⛔. Cette molécule s’accumule en effet dans les coraux sous la forme d’acides gras particuliers, qui attaqueraient leurs fonctions vitales, telles que la nutrition et la reproduction…
Mais en bonus, vous avez droit au second effet kiss cool de l'octocrylène 😅 : avec le temps, il se dégrade et se transforme en benzophénone, perturbateur endocrinien et molécule potentiellement cancérigène pour l’homme. Il a donc tout pour plaire ! Attention à vos vieux flacons qui trainent au fond des placards…
Les nanoparticules
Bien souvent, les crèmes solaires bios contiennent des filtres UV minéraux (dioxyde de titane et dioxyde de zinc), qui sont des éléments retrouvés à l’état naturel dans le sable. Ils sont donc a priori plus respectueux de la nature, c’est un fait 👏. Mais comme le zéro pollution n’existe pas en matière de filtre UV, ces composés sont généralement présents sous forme nanoparticulaire, alors que nous ignorons tout sur leur dangerosité. De par leur taille, ils peuvent pourtant franchir toutes les barrières biologiques.
Outre les dangers potentiels pour la santé du consommateur (irritation oculaire, des voies respiratoires en cas d’inhalation via les sprays et aérosols, jusqu’à la pénétration dans le système respiratoire par les alvéoles pulmonaires 😱 !), le dioxyde de titane étant même classé dans le groupe des substances « cancérogènes possibles chez l'Homme (2B) », ils sont soupçonnés d’engendrer des perturbations dans la reproduction des moules. Des études font par ailleurs état de la toxicité de l’oxyde de zinc sur l’environnement.
Malheureusement, le consommateur manque de visibilité sur ce point : alors que la réglementation prévoit l’obligation d’apposer la mention « nano » sur les produits cosmétiques qui en contiennent, l’UFC Que Choisir a démontré qu’il n’en était rien. Même une crème bio peut en contenir, mais ces particules ne pourront alors pas être inférieures à 100 nanomètres. À noter que ces crèmes solaires sont de fait moins efficaces que celles comportant des filtres UV organiques, et doivent être appliquées plus régulièrement.
Mais ce n’est pas tout ! D’autres ingrédients sont également problématiques, tels que le Triclosan, différents Parabènes, l’acide para-aminobenzoïque (PABA), le 4-méthylbenzylidène camphre 🤯… Nous ne sommes pas au bout de nos peines.
Un bras de fer avec les industriels
Malgré les interdictions qui voient le jour, le combat est loin d’être gagné, car les industriels cravachent pour convaincre du contraire : le Centre Scientifique de Monaco et L'Oréal Recherche & Innovation ont publié un communiqué selon lequel les filtres UV n’avaient pas d’effet néfaste sur les coraux, s’appuyant sur une insuffisance de preuves scientifiques le démontrant.
Ce faisant, ils s’octroient au passage le droit de continuer à bourrer leurs produits de cochonneries. Précisons néanmoins que parmi les 8 chercheurs ayant participé à l’étude, 5 étaient salariés de l’Oréal 🙄… On dit ça, on ne dit rien !
Pourtant, un corail stressé sécrète un stéroïde, et les chercheurs ont démontré que la concentration de stéroïdes sécrétés est d’autant plus élevée que l’exposition des coraux est importante aux différents filtres UV...
Et le packaging dans tout ça ?
Mais le packaging compte, lui aussi, notamment en ce qui concerne l’usage à outrance du plastique 🧴. Oui, la pollution des océans, c’est aussi, et surtout ça : des emballages qui finissent dans la nature et viennent rejoindre à terme l’armée de microplastique qui l’a littéralement envahi 👉 12 accessoires pour se mettre au zéro déchet, Comment réduire ses déchets ménagers ?
Un véritable raz-de-marée complètement incontrôlable 🌊, il y en a partout et par milliards ! C’est pourquoi il faut viser des produits qui réduisent autant que possible l’utilisation de ce matériau hautement problématique. Plastique recyclé, matériau biosourcé, aluminium, … Le marché essaye de s’adapter et de proposer des solutions plus vertes.
Quid des alternatives ?
Et pourtant, les alternatives existent ! Une liste de crèmes solaires sans danger pour l’environnement, ou en tout cas moins polluantes, est par exemple publiée chaque année par Haereticus Environmental Lab. Les textiles anti-UV viennent également à la rescousse, généralement en polyester ou élasthanne, et sont efficaces qu’ils soient secs ou mouillés, une excellente piste également. Même si parfois, de l’oxybenzone est ajouté insidieusement à leur composition…
Bon, n’oubliez pas de profiter un peu de vos vacances, quand même, hein… 👉 5 astuces pour réussir ses photos de coucher de soleil.
À retenir : Les crèmes solaires sont à l’origine d’une pollution des océans qui affecte considérablement les récifs coralliens, menaçant par la même occasion la biodiversité qui en dépend intimement. Les Français le savent bien, car ils sont 86% à penser que les crèmes solaires polluent l’environnement. Il est en effet illusoire de penser que déverser des produits transformés dans les océans est sans impact sur ces derniers... Tout est donc affaire de compromis : pour sélectionner la solution la moins dommageable, tâchons de nous renseigner au mieux sur la composition et le packaging 👉 Être écoresponsable, qu'est-ce que c'est ? Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : nationalgeographic.fr, notre-planete.info, challenges.fr, theconversation.com
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