Les mégots, ennemis n°1 des océans

Les mégots : le grand déferlement

Chaque année, on estime qu’entre 500 000 et 1,2 million de tonnes de cigarettes finissent leur course dans la nature, soit environ 4.500 milliards de mégots 😱. Or, 40 % des mégots jetés par terre finissent dans l’océan. En France, 25 milliards de mégots seraient ainsi concernés, et rien qu’à Toulon, au cours d’une collecte de déchets organisée par Surfrider sur 2,5 kilomètres, plus de 20 000 mégots ont été trouvés.

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La composition d’un mégot

À première vue, un filtre de cigarette non utilisé évoque presque une certaine pureté pour un regard non averti. Grossière erreur 😅 ! Fabriqué à partir d’acétate de cellulose traité avec du dioxyde de titane, un composant toxique, il est ensuite compacté avec de la triacétine, un plastifiant irritant, puis couvert de deux couches de papiers, le premier qui a pour but de le gainer, et qui contient lui aussi des substances chimiques, et le second qui le fixe à la cigarette, étudié pour ne pas coller aux lèvres, et qui en prime, le rend encore plus difficilement décomposable dans l’eau😧.

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Pour couronner le tout, votre mégot de cigarette, par ailleurs imbibé des quelque 4000 et quelques substances chimiques contenues par la cigarette (acide cyanhydrique, naphtalène, nicotine, cadmium, arsenic, mercure, traces de pesticides, phénols, ammoniaque, plomb…), mettra en moyenne 12 ans à se décomposer.

🤔 Pourtant, les mégots ne présentent pas d’avantage pour la santé. Leur seul objectif est de permettre aux consommateurs de fumer plus facilement.

❓ Le saviez-vous ? On doit la consommation de tabac en Europe à Christophe Colomb, au moment de son retour des Amériques en 1492, un usage qui se répandra dans les décennies suivantes comme une trainée de poudre. Un grand merci👏😒 ! Ce n’est qu’à partir des années 50 qu’un filtre a été adjoint aux cigarettes, avec comme argument marketing la moindre dangerosité du produit et le confort d’empêcher le tabac d’entrer dans la bouche. Mais en fait, outre le fait que le filtre en lui-même soit néfaste pour la santé et que l’adjonction de ce filtre (moins cher que le tabac) présente l’avantage secondaire de réduire les coûts de production des industriels, les fumeurs ont alors évolué dans leur manière de fumer, en aspirant des bouffées plus fréquentes et plus profondes. La bonne idée !

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Petit mégot, grande pollution

Ce membre de la grande famille des déchets plastique à usage unique sème la désolation sur son passage. Combien de fumeurs jettent encore leur mégot nonchalamment par terre ? Ils jonchent les sols aux abords des bars, des cafés, et de restaurants… Un geste tellement banal, mais tellement dommageable pour l’environnement ! Car au gré du cycle de l’eau, ils rejoindront tôt ou tard les océans, via les canalisations, puis les fleuves.

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❓ Le saviez-vous ? Un jet de mégot sur la place publique peut vous coûter 68 euros d’amende, une sanction très rarement appliquée.

En fait, ce n’est pas compliqué : un seul mégot en contact avec 1 kilo de sédiments tue toute la vie qu’il abrite, d’après les récentes recherches menées par Camille Lacroix, cheffe du service de surveillance et des études des déchets aquatiques.

Oui, un seul mégot peut polluer à lui seul 500 litres d’eau, jusqu’à la rendre impropre à la consommation.

Et comble de l’horreur : les scientifiques ont pu constater que des traces de ces substances chimiques avaient pu être retrouvées chez 70% des oiseaux de mer et 30% des tortues marines examinées 😱 ! Des mégots qui sont également ingérés par erreur par la faune marine…

Des chercheurs de l'Institut méditerranéen d'océanologie (MIO, France) et de l'Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM, Tunisie) se sont penchés sur la question de la pollution induite par les mégots, avec pour objectif d’évaluer leur impact sur la biodiversité et de quantifier la libération de métaux dans les milieux naturels marins. Il en résulte que les mégots augmentent considérablement les concentrations en fer, manganèse et zinc dans l’eau de mer, et participent à l’acidification des océans.

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Le mégot est pourtant un déchet recyclable

♻️ Pourtant, il s’agit d’un déchet qui pourrait être recyclé et valorisé. Ainsi, l’entreprise MéGO s’est spécialisée dans ce domaine et propose de donner une seconde vie aux mégots. Elle parvient à les dépolluer, à les broyer et à les thermo compresser afin d’en faire des lames plastique. Une belle initiative, malheureusement trop timide à l’échelle de la planète, mais qui donne espoir.

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Les prémices du dispositif pollueur-payeur

Bonne nouvelle, dans certains pays, les choses bougent enfin ! C’est ainsi qu’en Espagne, les fabricants de cigarettes sont désormais tenus par une obligation de nettoyage et de récupération des mégots, jusque dans les égouts et les usines de traitement de l’eau. De même, une obligation d’information sur la pollution induite par les résidus des cigarettes pèse désormais sur eux, en vertu d’une loi récemment entrée en vigueur, et en application d’une directive européenne sur le principe « pollueur payeur » 👍.

Les lobbies américains demeurent néanmoins particulièrement puissants, de sorte que les projets visant à faire interdire l’utilisation de filtres à cigarettes n’ont à l’heure d’aujourd’hui jamais abouti, malgré le fait qu’il ne s’agisse ni plus ni moins que d’un argument marketing pour inciter à la consommation de cigarettes 😠…

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Sources : maxisciences.com, cnews.fr, francetvinfo.fr, francetvinfo.fr, tf1info.fr, futura-sciences.com, cieau.com, bfmtv.com, sudouest.fr, radiofrance.fr, megot.com