Galère portugaise sur les plages, attention danger !

Mis à jour le par Equipe Rédaction

Cousine de la méduse, de l’anémone de mer ou des coraux, elle est pourtant bien plus redoutable : la physalie (Physalia physalis), galère portugaise ou encore vessie de mer est un bien étrange animal marin particulièrement urticant, appartenant à l'espèce des siphonophores. Son venin puissant peut faire des ravages. Qui est-elle ? Comment la reconnaître, s’en protéger ? Comment réagir en cas de contact ? On vous dit tout ! 👇

Galère portugaise sur les plages, attention danger !

C’est quoi, au juste, une galère portugaise ?

Cet étrange animal transparent aux reflets bleus verts de la famille des cnidaires n’est en fait pas une seule et unique créature, mais est composé d’un ensemble d’individus physiologiquement connectés les uns aux autres et mutuellement dépendants : c’est en fait une colonie d’organismes 🤨.

Lorsqu’elle n’est pas échouée sur une plage, et donc encore en mer, une partie du corps, le pneumatophore ou flotteur, est hors de l'eau : il mesure entre 9 et 30 cm de long, et est translucide, teinté de bleu, de rose ou de violet. Les tentacules pouvant atteindre une longueur de plusieurs dizaines de mètres, elles, sont immergées, et lui permettent de piéger et de paralyser ses proies : poissons, alevins, crevettes ou zooplancton en font les frais. Elles peuvent d’ailleurs se rompre et dériver. Elles sont alors très peu visibles des baigneurs.

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Le redoutable venin de la physalie : Une des créatures les plus dangereuses de l’océan

Munie de très longs filaments, elle peut aussi bien causer des brûlures légères que le décès, même morte 😱. Les tentacules sont en effet chargés de cnidocystes ou de cellules toxiques, dont le niveau de toxicité varie d’une espèce à l’autre. Les lésions cutanées peuvent être très douloureuses, de type brûlure ou urticaire.

Quelle galère ! Mais où risque-t-on de la rencontrer ?  

On la trouve dans les environnements marins présentant des conditions tropicales ou subtropicales (océans Indien et Pacifique, Gulf Stream de l’Atlantique, notamment). Mais même si elle préfère les eaux chaudes, elle se déplace là où le vent et les courants la portent, de manière passive, grâce à son imposant ballaste, ce gros coussin d’air, qui se comporte plus ou moins comme une voile de bateau. Dérèglement climatique aidant, elle peut être déportée sur de longues distances et parvenir jusqu’à nos côtes, où de nombreux individus peuvent parfois s’échouer en nombre sur les mêmes plages. Son principal prédateur la tortue caouane 🐢, est également malheureusement moins présent, de sorte que les populations de galère portugaise se portent bien.

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Présente en nombre inhabituel sur les plages de l’Atlantique cet été, elle a beaucoup fait parler d’elle et a conduit les autorités à fermer plusieurs plages, notamment à Anglet, au Pays basque, de même qu’à Biscarrosse, Seignosse, Hossegor et Capbreton, dans les Landes. Cela n’est pas sans rappeler l’invasion subie par le littoral landais entre 2008 et 2010 🏖️.

Alerte physalie ! Comment réagir ?

⚠️ Si vous constatez leur présence, évitez toute baignade ou loisir nautique impliquant un contact avec l’eau (surf, planche à voile…), et ne touchez surtout pas l’animal, même s’il est échoué et vous semble mort.

Ne suivez surtout pas l’exemple stupide relayé par Ouest-France de ce Tiktokeur ayant posté une vidéo de lui léchant une Galère portugaise, la prenant pour une méduse (ce qui n’aurait déjà pas été une démonstration bien glorieuse 🙄) … Une erreur qui aurait pu lui être fatale !

Même si elle semble morte, ne la touchez pas et attention à votre chien s'il gambade avec vous sur la plage. Ne le laissez pas entrer en contact avec cette étrange galère portugaise même si elle devrait à coup sûr l'intriguer. 

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En cas de contact, que faire et ne pas faire ?

En cas de contact, n’appliquez pas de chaleur, et retirez délicatement les filaments avec une pince ou un gant : les tentacules, adhérentes à la peau, doivent en effet être ôtées sans être écrasées. Vous pouvez également appliquer du sable sec, ou de la mousse à raser, et gratter en remontant vers le haut du membre avec une carte de type carte de crédit ou un carton rigide. Ensuite, rincez la zone concernée à l’eau de mer, idéalement tiède, mais sans frotter, avant d’appliquer du froid 🥶. La piqure laisse de longues zébrures rouges sur la peau et les lésions peuvent laisser parfois des cicatrices pigmentées sous forme de traces brunes.

⚠️ Néanmoins, si vous ressentez une sensation de malaise, de vertige, des douleurs abdominales ou dans la poitrine, en cas de fièvre, ou de vomissement, appelez sans tarder le SAMU Centre 15 📞. De même que si vous êtes témoin de la perte de connaissance d’une victime, ou en cas d’accélération du rythme cardiaque ou de la pression artérielle. La douleur peut être intolérable, voire syncopale si une grande surface est atteinte. Les personnes sensibles peuvent en effet développer une réaction allergique, et même un choc anaphylactique, pouvant mener à une détresse cardio-respiratoire.

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À retenir

Créature méconnue mais redoutable, la galère portugaise ne fait pas de cadeau aux baigneurs qui croisent son chemin : cet étrange animal, cousin de la méduse ou de l’anémone, est reconnaissable à ses teintes de couleur rose, bleue et/ou violette. Il s’agit en fait d’une colonie d’organismes connectés les uns aux autres et mutuellement dépendants. Si vous l’apercevez, gardez vos distances, même si elle est échouée et qu’elle vous paraît morte : son venin peut causer des lésions cutanées et des brûlures potentiellement très douloureuses, et cause dans de rares cas des réactions intenses pouvant aller jusqu’au décès.


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Sources : sudouest.fr, francebleu.fr, ars.sante.fr, planetanimal.com, francetvinfo.fr, francebleu.fr, centreantipoisons

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