Fabriquer un jean consomme en eau l’équivalent de 285 douches, vous le saviez ? De l’assiette à l’armoire, consommer autrement est devenu indispensable tant pour préserver la planète que pour notre santé. Alors que la production textile représente 4% de la consommation d’eau mondiale et génère près de 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, il est grand temps de regarder nos penderies d’un peu plus près. À l’heure où le marché de la seconde main s’est considérablement développé, il n’a encore pas supplanté l’achat de vêtements neufs. Alors, comment réduire votre empreinte carbone sans renoncer à votre style ? En consommant moins mais mieux, et notamment en choisissant les bons textiles. Zoom sur vos étiquettes et les textiles à privilégier pour concilier mode et éco-responsabilité.
À l’heure de la fast fashion, nous achetons 60% de vêtements de plus qu’il y a 15 ans. Le choix d’un tissu écologique est essentiel pour réduire l'impact environnemental de l'industrie textile. De la culture des matières premières à leur transformation, tissage, traitement et teinture : chaque étape de la production textile influence l'empreinte écologique du vêtement final.
Face à l’urgence climatique, de plus en plus de consommateurs et de créateurs de mode recherchent des alternatives respectueuses de l’environnement. Si la seconde main reste l’option la moins polluante, bien choisir les matières premières qui composent nos vêtements peut aussi être déterminant.
En effet, certaines fibres sont plus polluantes et impliquent l’utilisation de produits chimiques et de métaux lourds tandis que d’autres fibres seront moins énergivores. Petit tour d’horizon des textiles à privilégier.
Le lin est l'un des tissus les plus anciens et les plus durables. Souvent apprécié pour sa résistance et sa légèreté l’été, son impact écologique est faible. Cultivé principalement en Europe, le lin ne nécessite qu’un peu d’eau de pluie et du soleil. De plus, il a la vertu de retenir le CO2.
Contrairement au coton (75% de la production mondiale), qui est gourmand en eau, le lin (2,4% de la production mondiale) consomme jusqu'à dix fois moins d'eau et se développe dans des climats tempérés. La transformation du lin en tissu est également peu polluante, car la fibre peut être extraite par un processus mécanique appelé rouissage, qui ne nécessite ni produits chimiques ni étapes polluantes.
En plus, le lin est entièrement biodégradable, ce qui permet une décomposition rapide en fin de vie sans laisser de résidus polluants. Il offre également une grande longévité, ce qui réduit le besoin de renouvellement fréquent des vêtements en lin.
Le chanvre est une autre fibre textile aux propriétés écologiques exceptionnelles. Il nécessite très peu d'eau pour pousser, se développe rapidement et ne demande pas l’utilisation de pesticides, car il est naturellement résistant aux parasites. Mieux encore, le chanvre améliore la qualité des sols en les enrichissant en nutriments, ce qui le rend compatible avec une agriculture régénératrice.
Les tissus fabriqués à partir de chanvre sont solides, résistants et durables. Ils ont également des propriétés antibactériennes et respirantes. Comme le lin, le chanvre est biodégradable et se décompose facilement donc son impact environnemental est plus faible.
Le Tencel, ou lyocell, est une fibre fabriquée à partir de pulpe de bois d'eucalyptus, de chêne ou de bouleau, provenant de forêts gérées de manière durable. Le Tencel est doux et léger et ses propriétés sont similaires à celles du coton. En revanche, son processus de fabrication circulaire lui confère un sérieux atout : il utilise un solvant non toxique, recyclable à 99 %, et le processus génère peu de déchets.
La culture des arbres nécessaires pour produire le Tencel est relativement durable, avec une consommation d'eau et de terres inférieures à celles du coton. Le Tencel est biodégradable et compostable, mais il est aussi durable et résistant, ce qui prolonge la durée de vie des vêtements.
Bien que le coton soit une plante consommatrice d'eau, le coton biologique est une alternative plus écologique. Cultivé sans pesticides, ni insecticides, ni engrais chimiques, sa culture est moins polluante pour les sols et les nappes phréatiques. Les méthodes d'irrigation sont souvent plus responsables dans les cultures de coton biologique, et les conditions de travail sont souvent meilleures pour les agriculteurs.
Le coton biologique reste cependant un tissu plus coûteux à produire. C’est sûrement ce qui explique qu’il ne représente que 2 millions de tonnes vendues par an contre 17 milliards pour le coton conventionnel. S’il reste tout de même consommateur en eau, il est cependant en demande croissante car il présente certains atouts : biodégradable et confortable, il offre toutes les possibilités de textures : jersey, popeline, toile ou voile.
Pour aller plus loin :
À retenir : Choisir un tissu écologique dépend de plusieurs critères : durabilité, consommation en eau, utilisation de produits chimiques, impact sur les sols ou encore perspectives de recyclage. Si le coton biologique est préférable au coton conventionnel, d’autres tissus sont plus écologiques. C’est le cas du lin et du chanvre qui se démarquent haut la main tant pour leur résistance que leur durabilité ou pour leur faible impact environnemental. Et parmi les alternatives naturelles et viables, le Tencel propose un processus de fabrication innovant et durable. Quel que soit le choix de tissu, privilégier les fibres naturelles et si possible les labels écologiques ou les marques engagées restent les choix les plus responsables en matière d’habillement. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : ID l’info durable - Laurastar - We dress fair