Des canicules banalisées par le réchauffement climatique
Si on s’est un peu laissé surprendre par la tristement célèbre canicule de 2003, les vagues de chaleur en période estivale n’ont désormais plus rien d’inédit : chaque été connaît désormais sa, ou, ses canicules, qui continue de battre ponctuellement des records de températures. And the winner is : 46,0 °C mesurés à Vérargues dans l'Hérault le 28 juin 2019 🏆!
C’est ainsi que l’année 2022 a été élue « année la plus chaude jamais enregistrée en France » 🥵, témoignant du réchauffement climatique qui continue de progresser, et comptabilisant 33 jours de vagues de chaleur, réparties sur 3 épisodes. En fait, 8 des 10 années les plus chaudes depuis le début du XXème siècle sont postérieures à 2010, et ça n’est pas un hasard… Une tendance qui n’a pas prévu de s’inverser, puisqu’on estime que d’ici la fin du siècle, les vagues de chaleur seront plus fréquentes et plus intenses, s’étalant du mois de mai au mois d’octobre, d’après le Haut Conseil pour le climat 🌡️.
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Les îlots de chaleur urbains
Des canicules d’autant plus durement ressenties en zone urbaine qu’à la campagne, en raison de la formation d’îlots de chaleur. Autrement dit, du fait de l’urbanisation et de l’absence de végétation, des zones de surchauffe se forment, parfois de 10 degrés supérieurs aux températures alentour, notamment la nuit. Une expérience particulièrement étouffante qui fait suffoquer une partie importante de la population…
Comment l’expliquer ? La chaleur est emmagasinée dans le bâti : les causes de ce phénomène de plus en plus gênant sont à chercher dans l’imperméabilisation des surfaces et dans la concentration des bâtiments. La pierre, la brique, l'asphalte ou le béton captent la chaleur ☀️, la hauteur et la densité des murs augmentant cette surface d’échange et bloquant la circulation de l'air. Plus la ville est dense est peuplée, plus le phénomène s’intensifie. |
Cette chaleur est ensuite restituée la nuit, de sorte que les températures demeurent plus souvent supérieures à 20 degrés. Le corps ne récupère donc pas de la chaleur de la journée, et quand cela se répète sur plusieurs jours, il s’ensuit des conséquences médicales plus ou moins sévères 🤒, pouvant mener à l’insuffisance cardiorespiratoire et au décès, notamment des personnes les plus vulnérables, les personnes âgées.
C’est pourquoi les chercheurs sont d’avis que l’urbanisme doit désormais s’orienter vers une désimperméabilisation des surfaces et une plus grande végétalisation 🌿.
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Sauver des vies grâces à la végétalisation
C’est ainsi que des chercheurs se sont récemment penchés sur cette question, et ont mis au point une modélisation sur 93 villes européennes afin d’étudier l’impact de la présence d’arbres en zone urbaine sur les températures en période de canicule 🌳. Cette vaste étude menée par l’équipe de l’Institut de santé mondiale de Barcelone et publiée dans le journal médical Lancet est formelle : elle a révélé que si la couverture végétale d’une ville pouvait atteindre 30 % de sa surface, la température pourrait être réduite de 0,4 °C en moyenne pendant les vagues de chaleur. Cette simple différence pourrait épargner 1/3 des décès prématurés directement attribués aux canicules !
L’oasis de fraîcheur procurée par les arbres
En effet, la végétalisation offre une véritable oasis de fraicheur et permet de rafraichir l’air ambiant, grâce à 3 mécanismes :
- Grâce à sa masse végétale, l’arbre offre un couvert végétal efficace, susceptible d’intercepter les rayons du soleil : c’est son ombre, tout simplement. En été, le feuillage d’un arbre réduit ainsi de 85% le rayonnement transmis dans sa zone ombragée, et ça, c’est quand même beaucoup plus confortable pour tout le monde 😅.
- Les arbres transpirent par leurs feuilles de manière à réguler leur température. De plus, sous l’effet de la chaleur, de l’eau s’évapore des végétaux, ce qui fait de l’arbre une sorte de brumisateur géant : c’est ce qu’on appelle l’évapotranspiration.
- Les rayons solaires ne sont pas absorbés par les sols naturels de la même manière qu’ils le sont par les surfaces imperméabilisées et minéralisées : on assiste, à l’inverse, à une réflexion de ces derniers ↪️.
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Pour s’adapter au réchauffement climatique, plantons plus d’arbres !
La végétalisation des villes est donc un des grands enjeux de ce siècle pour s’armer en vue du dérèglement climatique et faire durablement baisser les températures en ville. Il s’agit d’une étape adaptative incontournable pour que les zones urbaines voient cet effet d’ilot de chaleur atténué et restent vivables en été. La part belle devrait être faite aux forêts urbaines et aux oasis de fraicheur procurées par les arbres, et plus généralement, à la végétation 🌱.
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| A retenir : Une équipe de chercheurs vient de démontrer, au terme d’un vaste travail de modélisation, que le fait de planter plus d’arbres en ville pourrait épargner 1/3 des décès prématurés imputables aux canicules, en luttant contre le phénomène d’îlot de chaleur urbain. La végétalisation est donc l’un des grands enjeux de ce siècle pour nous adapter au réchauffement climatique, qui banalise les épisodes de forte chaleur partout en France. Encore une bonne raison de planter des arbres ! Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : geo.fr, meteofrance.com, CNRS, linfodurable.fr, francetvinfo.fr, over-view.fr, linfodurable.fr, francetvinfo.fr
Anonyme il y a un an