Est-il encore possible de stopper le réchauffement climatique ?

Mis à jour le par Equipe Rédaction

Cela fait maintenant plusieurs millénaires que le climat mondial se réchauffe du fait de l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère liée aux activités humaines. Aujourd’hui, le seuil des 1,1°C d’augmentation par rapport à la période pré-industrielle 1850-1900 a d’ores et déjà été atteint, et les conséquences se font déjà sentir, avec la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, la fréquence des canicules et feux de forêts, la fonte des glaciers, les inondations, l’acidification des océans, et autres réjouissances… Les nouvelles sont toujours tellement catastrophistes, apocalyptiques, anxiogènes qu’il y a comme un petit fond de fatalisme dans l’air… Après tout, à quoi bon ? Pourquoi évoluer dans nos pratiques, si les dés sont déjà jetés, si le réchauffement est inéluctable, si le mal est fait ? Est-il encore possible, aujourd’hui, de contrer le réchauffement climatique 🌍 ?

Est-il encore possible de stopper le réchauffement climatique ?

Ça continue de chauffer pour la planète

En 2021, le GIEC annonçait que la limite de 1,5°C de réchauffement - le fameux seuil à ne pas dépasser fixé par l’accord de Paris – pourrait être atteint dès 2025, autrement dit demain. L’année 2020 avait déjà présenté une température supérieure d'environ 1,25 °C par rapport à la période préindustrielle, se classant au premier rang parmi les années les plus chaudes depuis 1850, ex aequo avec 2016 😱.

Une tendance qui ne s’essouffle pas, puisqu’à l’échelle internationale, 2023 est l’année la plus chaude jamais enregistrée sur la planète, avec une température moyenne mondiale supérieure de 1,48 °C à cette période de référence.

Rien que pour la France, selon une étude publiée dans la revue Earth Systems Dynamics et menée par le CNRS, Météo France et le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique, le réchauffement climatique dans notre pays pourrait être 50 % plus intense que ce que l’on pensait, avec 3,8 °C d’augmentation d’ici 2100 par rapport au début du XXᵉ siècle, dans un scénario d’émissions pourtant modérées de gaz à effet de serre.

Ils relèvent, d’ailleurs, que la température moyenne de la France actuelle est 1,7 °C supérieure à celle de la France entre 1900 et 1930, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 1,2 °C prenant en compte les océans, qui se réchauffent moins vite que les continents. 👉 L'Europe se réchauffe plus vite que le reste de la planète

Plus globalement, entre 3,3 et 3,6 milliards d’humains vivent dans des zones à haute vulnérabilité climatique : l’Afrique, l’Asie du Sud-Est, l’Amérique du Sud et Centrale, et les îles du Pacifique seront les plus durement impactées. Un constat effarant, qui laisse peu de place à l’espoir 🥺 …

👉 Empreinte carbone : qu’est-ce que c’est ? Comment la calculer, la réduire ?

Tout est-il perdu ?

Clairement, non, et sur ce point, pour une fois, tout le monde est à peu près d’accord. Mais il ne s’agit plus de stopper, mais d’atténuer le réchauffement climatique. Pour cela, il faut néanmoins commencer à se saisir sérieusement du problème en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Les scientifiques du GIEC sont parvenus, dans leur sixième Rapport d’évaluation, à projeter la planète dans 5 scénarios, du plus optimiste au plus catastrophique au regard des progrès socio-économiques et trajectoires d’émissions de carbone, et à en évaluer leurs impacts à l’horizon 2100 :

  • Un scénario très ambitieux, et hautement improbable, selon lequel les émissions nettes de CO2 deviendraient nulles vers le milieu du siècle, projette la planète dans une augmentation estimée de +1 à +1,8 °C 🤩.
  • À l’inverse, un scénario catastrophe imagine que l’humanité poursuive d’exploiter les énergies fossiles, et que les modes de vie intensifs en ressource et en énergie (comme les nôtres) se généralisent partout dans le monde, le tout en l’absence de toute politique climatique supplémentaire. Dans ce cas, les projections sont sombres et les températures pourraient atteindre les + 3, 3 °C à + 5,7 °C par rapport à l’ère préindustrielle 😵.
  • Quelque part entre les deux, un scénario de développement durable, impliquant une coopération internationale efficace, une amélioration des conditions de vie et des préférences de consommation pour des biens et services respectueux de l’environnement, projette une augmentation probable de +1, 3 °C à +2,4 °C.

Quoi qu’il en soit, ces scénarios démontrent une chose, qui est certaine : c’est que l’avenir n’est pas gravé dans le marbre et que l’Homme dispose encore de suffisamment de cartes en main pour dévier de sa trajectoire actuelle 🌍. 👉 Bonne nouvelle, le trou de la couche d'ozone se rebouche !

Que se passerait-il si les émissions de CO2 anthropiques cessaient du jour au lendemain ?

Si demain, par miracle, les émissions de CO2 étaient réduites à zéro, les avis divergent sur l’évolution de la situation. Deux hypothèses sont avancées :

  • Dans le meilleur des cas, les concentrations atmosphériques diminueraient avec le temps par le jeu de l’équilibre entre les puits et les sources naturels de CO2, donc du cycle du carbone, et les températures mondiales se stabiliseraient, et finiraient par baisser 🥳.
  • Dans le pire des cas, le réchauffement climatique poursuivrait encore quelques années avant de plafonner et de se stabiliser durant plusieurs décennies ou siècles, avant d’enfin diminuer, en raison du décalage temporel qui sépare les émissions et le moment où elles se répercutent sur le climat. D’après cette théorie, les efforts des humains d’aujourd’hui ne paieraient que pour leur descendance.

Mais les gaz à effet de serre ne se résument pas au seul CO2. Le méthane, par exemple, a une durée de vie beaucoup plus courte dans l’atmosphère d’une douzaine d’années seulement. Si l’on part du postulat que tous les gaz à effet de serre cesseraient, un matin et comme par magie d’être émis, le refroidissement de la planète serait probablement plus net et rapide. En définitive, beaucoup d’incertitudes règnent encore aujourd’hui sur les différents scénarios climatiques, et sur leurs conséquences. Mais ce dont on est sûr, c’est que la trajectoire actuelle est périlleuse et on ne peut plus glissante.

👉 Quelles sont les 5 causes principales du réchauffement climatique ?

L’incertitude domine et nourrit l’inquiétude

Les incertitudes dominent donc cet inquiétant phénomène de réchauffement climatique. De nombreuses hypothèses sont avancées, impossibles à démontrer de manière intangible à l’heure actuelle, sur les séries de conséquences consécutives au réchauffement climatique et à son intensité. Certains avancent que la fonte des glaces pourrait provoquer une augmentation des précipitations, et notamment des chutes de neige. 

D’autres avancent que le « tapis roulant » océanique, le Gulf Stream, serait en passe de s’arrêter en raison de la perturbation des courants océaniques, ce qui pourrait engendrer un refroidissement… Les hypothèses vont bon train, les inconnues sont nombreuses, et les incertitudes aussi 🤔 !

👉 Fonte des glaciers, un problème à ne pas prendre à la légère

Le point de non-retour existe-t-il ?

En matière d’écologie, chaque détérioration implique un contrecoup et apporte son lot de retentissements et de répercussions. Mais existe-t-il un stade, en termes de réchauffement climatique, au-delà duquel l’écosystème dégringolerait brutalement, s’écroulerait littéralement ? Ou – horreur – disparaîtrait 😱 ? La goutte d’eau – ou la tonne de CO2- qui fait déborder le vase existe-t-elle pour le climat ?

À ce sujet, les scientifiques craignaient en 2010 qu’une augmentation de la température de 1 à 2 °C suffise à enclencher des catastrophes en cascade. Quelques années et 1,1 °C plus tard, le GIEC évoque en 2018 la barre des 1,5 à 2 °C comme limite haute de la résilience de la planète. 

Globalement, on peut considérer que ce fameux point de non-retour se situerait entre 1,5 et 3°C par rapport aux températures préindustrielles. Au-delà, l’eau potable se raréfiera, la culture des aliments de base deviendra moins productive et parfois impossible, les famines et crises alimentaires se multiplieront, et des centaines d’espèces animales disparaîtront à jamais.

❓Le saviez-vous ? 
Le Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change (MCC) a imaginé une horloge carbone qui décompte le temps qui nous sépare du point de non-retour pour le climat. En considérant que pour limiter le réchauffement climatique à + 1,5°C, il ne faudrait pas dépasser depuis 2017 les 420 gigatonnes d’émission de CO2, ce qui, compte tenu de notre trajectoire actuelle, devrait intervenir aux alentours de 2027, tandis que le seuil des 2°C devrait être atteint aux alentours de 2045.

En réalité, pour certaines zones géographiques, comme l’Arctique, le point de non-retour a déjà été atteint. La glace qui fond inexorablement du fait des hausses des températures n’y est plus compensée par les chutes de neige.

👉 Peut-on vraiment encore sauver la planète ?

À retenir :

Pas une semaine ne passe sans que l’on parle du réchauffement climatique et de ses inquiétantes conséquences pour l’avenir de la planète et de l’humanité. Les scientifiques nous enjoignent à réduire d’urgence les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2. Mais face à ces annonces apocalyptiques décrivant une planète au bord de l’effondrement et du point de non-retour, il y a de quoi se décourager : peut-on encore agir sur le réchauffement climatique ? Peut-il être stoppé, ralenti, ou mieux, inversé ? Si de nombreuses incertitudes demeurent, les scientifiques s’accordent néanmoins à affirmer que même s’il ne s’agit plus aujourd’hui de le stopper, mais de le limiter, nous disposons encore aujourd’hui d’une réelle marge de manœuvre et que les efforts ne sont d’une part pas vains, mais indispensables au maintien d’une planète résiliente et apte à accueillir la vie. Baisser les bras serait donc une dangereuse erreur lourde de conséquence à un moment si décisif.

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Sources : futura-sciences.com, wwf.fr, écologie.gouv.fr, cnrs.fr, climate.nasa.gov, carbonbrief.org, nationalgeographic.fr

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