C’était quoi, déjà, le problème avec la couche d’ozone ?
Dans les années 80, les scientifiques, et notamment le géophysicien britannique Joseph Farman, ont utilisé des ballons sondes dans la stratosphère, et ont ainsi découvert une baisse des taux d'ozone au-dessus de la base scientifique de Halley Bay dans l’Antarctique. C’est ainsi que l’alerte fut donnée sur la présence d’un trou se formant dans la couche d’ozone provoqué par les gaz, et notamment le gaz chlorofluorocarbonés (CFC), situés à une altitude comprise entre 20 et 40 kilomètres, et alors abondamment utilisés dans les pulvérisateurs ou comme liquides de refroidissement dans nos frigos 😱. S’accumulant dans l’atmosphère, qui possède une capacité d’absorption limitée des atomes de chlore, ils avaient provoqué un trou dans ce précieux bouclier d’ozone !
C’est alors que le protocole de Montréal a vu le jour en 1987, une rare mais remarquable success story en matière de coopération internationale ayant permis à 195 pays de s’accorder pour interdire les gaz industriels chlorés et bromés. Et puisqu’ils ne sont plus produits, ils disparaissent petit à petit de l’atmosphère 👋…
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Un accord ambitieux, mais laborieux
Ça, c’est la version courte, car en réalité, Montréal ne s’est bien sûr pas fait en un jour 😅. L’accord, qui faisait suite à une première convention de Vienne bien plus timide en 1985, se contente dans un premier temps de réduire de moitié l’utilisation des CFC sur une période de 10 ans. Mais la même année, une nouvelle étude très préoccupante vient révéler que le trou n’a jamais été aussi important, suivi en 1989 par la découverte d’un nouveau trou au-dessus de l’Arctique 😱. Le petit coup de pression qu’il fallait pour pousser les autorités et les firmes chimiques à trouver des alternatives, et vite.
Une conférence se tient à Londres afin de trouver un accord mondial plus ambitieux, et de convier au protocole de Montréal davantage de signataires. De fil en aiguille, depuis 1995, les grands méchants CFC sont totalement interdits dans l'Union européenne 💪, et les hydrofluorocarbures (HFC) - puissants gaz à effet de serre qui seront à leur tour progressivement éliminés grâce à l’accord de Kigali de 2016 - prennent le relais. Une nouvelle conférence internationale se tient à Vienne afin de programmer l’interdiction de deux autres ennemis de l’ozone : le bromure de méthyle et les HCFC.
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C’est alors qu’un trou record est observé au Pôle-Sud en 2006, le plus vaste jamais observé, menant à un accord de Montréal bien plus ambitieux en 2007. C’est bon, vous suivez 🤯 ? Bref, cette succession de mesures a conduit à l’élimination progressive de la quasi-totalité des substances qui la détruisaient, et aujourd’hui, la couche d’ozone se reforme 😁 !
La couche d’ozone se rebouche !
Débouchez le champagne 🍾, le trou de la couche d’ozone se rebouche ! Il faut savoir que sa taille, de base, varie d’une année sur l’autre et au gré des conditions météorologiques et de l’activité volcanique… C’est ainsi qu’après avoir atteint son paroxysme en octobre 2015, probablement en raison de l'éruption du volcan Calbuco au Chili, et s’être stabilisé, il aurait diminué de plus de 4 millions de kilomètres carrés, et ne serait plus aussi profond qu’auparavant. Si nous continuons sur cette voie, la guérison totale du trou de la couche d’ozone pourrait être fêtée autour de 2050, ou plus précisément, d’après les experts de l’ONU : « la couche d'ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l'apparition du trou) d'ici environ 2066 au-dessus de l'Antarctique, 2045 au-dessus de l'Arctique et 2040 dans le reste du monde ».
Encore un peu de patience, donc mais des résultats très encourageants 🥳 !
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En quoi c’est une bonne nouvelle ?
Si la couche d’Ozone se rebouche, elle reprend peu à peu ses fonctions de bouclier protecteur contre les rayons ultraviolets nocifs du soleil, notamment ceux qui provoquent des cancers de la peau chez l’Homme : pas moins de 443 millions de cas et 2,3 millions de décès afférents chez les personnes nées aux Etats-Unis entre 1890 et 2100 pourront ainsi être évités, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). De même, 63 millions de cataractes pourront être prévenues au sein de la même catégorie de population, les ultraviolets étant également susceptibles d’endommager les yeux 😎.
Mais la faune et la flore, déjà bien mal en point, seront également épargnées des effets néfastes d’un excès d’ultraviolets du soleil. Une bonne nouvelle pour la biodiversité qui a déjà bien d’autres soucis par ailleurs !
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Notamment, la capacité d’absorption du CO₂ par les végétaux aurait été bien plus compromise en l’absence du protocole de Montréal qu’aujourd’hui : cela aurait en effet amplifié encore davantage le phénomène du réchauffement climatique, de 0,5 à 1°C supplémentaires, dans un contexte où la planète a d’ores et déjà gagné près d'1,2°C depuis l'ère préindustrielle. La reconstitution de la couche d'ozone devrait permettre à elle seule de réduire le réchauffement climatique de 0,5°C 💪. En effet, le CFC avait vraiment tout pour plaire : en plus d’être néfaste pour la couche d’ozone, c’est un puissant gaz à effet de serre environ 10 000 fois plus puissants que le CO₂.
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Un constat porteur d’espoir
Comme quoi, quand on veut, on peut ! Les résultats obtenus sont à la hauteur des prévisions et des attentes des scientifiques. En s’en donnant les moyens, les grands enjeux environnementaux peuvent être pris à bras-le-corps et donner des résultats.
À retenir : Dans les années 80, les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme au sujet d’un phénomène particulièrement inquiétant : la couche d’ozone, cette couche gazeuse de la haute atmosphère qui filtre les rayons ultraviolets du Soleil, réduisait comme peau de chagrin, au point qu’un trou était découvert dans l’Antarctique, et quelques années plus tard au-dessus de l’Arctique. Au premier rang des coupables, se trouvait le gaz chlorofluorocarbonés (CFC), alors très utilisé dans les pulvérisateurs ou comme liquides de refroidissement dans les réfrigérateurs. Grâce au protocole de Montréal initié en 1987, la quasi-totalité des gaz hostiles à la couche d’ozone ont été progressivement interdits et substitués, de sorte que des experts de l’ONU affirment dans un récent rapport qu’elle est en passe de se reboucher, ce qui devrait aboutir d'ici environ 2066 au-dessus de l'Antarctique, 2045 au-dessus de l'Arctique et 2040 dans le reste du monde. Une bonne nouvelle qui met du baume au cœur ! Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : nationalgeographic.fr, ozone.unep.org, nature.com, lefigaro.fr, ledauphine.com, linfodurable.fr