Qui sont les néo-ruraux ?
Selon le dictionnaire le Robert, les néo-ruraux sont des « citadins qui décident de s’établir en milieu rural et d’y travailler ». Pour la grande majorité, il s’agit de familles : des couples avec enfants qui ont fait le choix de quitter la ville. Puis viennent ensuite les couples sans enfants. Si des personnes seules peuvent également faire le choix de l’exode rural, la plupart d’entre elles suivent plutôt un chemin inverse allant de la campagne vers les villes.
Mais familles ou couples, tous s’accordent sur la raison principale de ce déménagement : une meilleure qualité de vie. Comme le révèle l’IPSOS dans une enquête « Les citadins valorisent en particulier un mode de vie perçu comme moins stressant par rapport à la ville (36%), une vie globalement moins chère (27%) et un environnement moins pollué. » 🌱👨👩👧👦
Quels sont les métiers envisagés par les nouveaux néo-ruraux ?
Qui dit installation à la campagne, ne veut pas nécessairement dire devenir agriculteur. D’après une étude de l’Agence France Entrepreneur, 30% des nouvelles entreprises qui se créent en France, le sont en milieu rural. Parmi les secteurs d’activité concernés on retrouve le tourisme, le numérique, l’économie circulaire et bien d’autres encore. Alors si les néo-ruraux participent bien au renouveau de l’agriculture (ils représentent un tiers des agriculteurs qui s'installent chaque année), leurs activités ne se cantonnent dorénavant plus à ce domaine.
Quels territoires pour ces nouveaux campagnards ?
Le Perche, la Bretagne, la Dordogne, les Landes, le Vaucluse, le Vexin, le Gâtinais… Voici autant de régions à la démographie très dynamique. Convaincues des bienfaits économiques que peuvent porter avec eux les néo-ruraux, certaines régions ont mis en place des programmes spécifiques pour les séduire. Ainsi l’Auvergne propose des résidences d’entrepreneurs et prend en charge certains frais de déplacement et d’hébergement. Le Limousin quant à lui accompagne l’installation des créateurs et peut même proposer une avance des frais. Les espaces de coworking 💻 se multiplient également pour éviter à ces nouveaux arrivants l’isolement des premiers mois : tiers-lieux du Gers, mini-centres ruraux dans le Beaujolais Vert...
Une tendance qui s’accélère…
Si depuis les trente glorieuses, jusque dans les années 70, on assiste en France à un exode rural ; la donne change à partir de 1975. À ce moment de l’Histoire, la population rurale se stabilise et on observe des migrations depuis les villes vers l’extérieur. Une tendance qui serait même en accélération depuis quelque temps. Selon Marie-Isabelle Le Bars des chambres d'agriculture de Bretagne "Cela fait une dizaine d'années que l'on voit des gens qui se posent cette question-là. On est passés de 20% à 30% d’installations." Une migration que la crise sanitaire est venue renforcer avec selon elle une « augmentation des profils de néo-ruraux de 10 à 15% ».
Mais pas forcément pour le mieux...
Troquer le béton de la ville pour le vert des champs : voilà une décision qui à première vue peut sembler green. Mais quand on y regarde de plus près, ce choix pourrait bien avoir des effets inverses. En effet, l’arrivée massive de néo-ruraux entraînerait de graves conséquences écologiques. Quand la population s’étale, c’est malheureusement toujours au détriment de la nature. En multipliant l’usage de la voiture en campagne mais aussi celui des livraisons suite aux commandes passées sur internet pour se procurer ce qui n’est pas disponible à proximité, le vert des champs pourrait vite se transformer en gris. 🤔 Sans parler du phénomène de gentrification qui indexe les prix de l’immobilier sur les salaires des grandes villes, empêchant certains locaux, notamment les jeunes, de se loger.
À retenir : Les régions multiplient les programmes spécifiques pour séduire les familles de néo-ruraux de plus en plus nombreuses. Mais si l’idée d’échanger la ville contre les champs peut sembler bonne, elle pourrait avoir à terme des effets négatifs sur l’environnement. |
🕵️ Sources : Lesechos - RTL - FranceInfo
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