Si elle n’a pas toujours bonne réputation, la pipistrelle est pourtant inoffensive et ne se nourrit que d’insectes. La plus petite chauve-souris d’Europe (et la plus commune de France) est menacée, pourtant son importance écologique est cruciale. En effet, elle contribue à maintenir la biodiversité et l’écosystème dans lequel nous vivons. Comme ses cousines chauve-souris, la pipistrelle est une espèce protégée depuis 1981, ce qui signifie qu’il est strictement interdit de dégrader ou de détruire son habitat et son lieu de reproduction. Mais où vit exactement ce mammifère qu’on croit souvent de la famille des oiseaux ? Pourquoi et par qui est-elle menacée ? Découvrez-en davantage sur celle qui a nourri plus d’un conte de vampires et qui pourtant tient au creux de notre main.
Présente dans presque tous les habitats, en ville, comme dans les maisons de campagne, la pipistrelle niche dans les cavités obscures à l’abri des ennemis tels que la fouine ou les chats.
Mesurant entre 3,5 et 5 centimètres pour une envergure, ailes ouvertes de 18 à 25 centimètres, la pipistrelle est toute légère et ne pèse que 3 à 8 grammes. Si elle peut vivre jusqu’à 16 ou 17 ans, son espérance de vie moyenne est plutôt de 2 ans et demi.
Et si petite soit-elle, la chauve-souris a plus d’une ressource sous ses fines ailes. La pipistrelle constitue un bon indicateur de la santé des écosystèmes. En effet, c’est une espèce sensible aux changements qui ont lieu dans son habitat, notamment en raison de la pollution, de la déforestation ou de l'usage intensif de pesticides. Sa présence témoigne donc de la qualité de l'environnement.
À l’inverse, lorsque la population de pipistrelles commence à décliner, on peut craindre des problèmes plus larges affectant l'écosystème, tels qu’une pollution excessive, par exemple.
Protéger la pipistrelle, c'est donc préserver notre environnement puisque le petit mammifère nous aide à réguler la biodiversité et à maintenir nos écosystèmes, dont dépendent la purification de l’air, de l’eau ou encore la fertilisation des sols. D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, voici 8 gestes pour prendre soin de la biodiversité.
Pipistrellus nathusius
Opportuniste, la chauve-souris se nourrit des insectes volants qu’elle trouve selon son habitat, notamment des diptères (le nom scientifique pour désigner les insectes de type mouches, moustiques, moucherons, taons). Chaque nuit, la pipistrelle peut consommer entre 1 000 et 3 000 insectes par nuit, ce qui en fait un sérieux prédateur naturel contre les insectes nuisibles et un régulateur biologique essentiel face aux moustiques.
Ainsi, elle aide à protéger les cultures agricoles et réduit le besoin de pesticides chimiques. Une alternative très utile pour l’agriculture biologique ! On les adore mais ce ne sont pas les seules : 7 animaux à avoir au jardin, ciao les pesticides.
Elle joue également un rôle essentiel en matière de santé publique puisqu’elle contribue à réguler la population de moustiques et donc à réduire le nombre de maladies transmises par l’insecte, comme le paludisme ou le virus du Nil occidental. Sans la pipistrelle, la prolifération de moustiques pourrait entraîner une augmentation de l’usage d’insecticides aux conséquences néfastes sur l’environnement comme sur la santé humaine.
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La pipistrelle est menacée par plusieurs facteurs. La destruction de ses habitats naturels, notamment la déforestation et l’urbanisation, a considérablement réduit les endroits où elle peut se réfugier. En effet, même les 40% de pipistrelles qui vivent dans des grottes dépendent en grande partie des forêts pour se nourrir comme l’expliquent les scientifiques.
De plus, l'introduction de pesticides dans l'environnement réduit la disponibilité de ses proies et affecte donc sa capacité à survivre.
Improbable mais vrai : les éoliennes représentent également une menace croissante pour la pipistrelle. Mal positionnées, elles peuvent causer la mort de nombreuses chauves-souris qui se retrouvent prises dans les pales en mouvement. Cela est d’autant plus préoccupant que les chauves-souris, et particulièrement les pipistrelles, ont un faible taux de reproduction.
Elles n’ont en moyenne qu’un seul bébé par an. Préserver la population de chauve-souris constitue donc un défi majeur. En Amérique du Nord, les chauves-souris ont également été ravagées par des maladies telles que le syndrome du nez blanc. Moins courant en Europe, le syndrome constitue pourtant une menace potentielle à surveiller de près.
Protégée par la loi depuis 1981, la pipistrelle a été désignée : “espèce préservée” grâce à l’article L.411-1 du Code de l’Environnement et à un nouvel arrêté du 23 avril 2007, protégeant les 33 espèces de chauves-souris. Il interdit « la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux ».
En effet, pour protéger la pipistrelle au mieux, il est d’abord nécessaire de sécuriser ses habitats naturels. Cela implique de préserver les forêts, les zones humides et les vieux bâtiments qui lui servent de gîte.
Dans un autre registre, limiter l'utilisation des pesticides et promouvoir des méthodes agricoles durables sera aussi utile à l’homme qu’à la pipistrelle.
Enfin, certains parcs, jardins et autres bâtiments pourraient également installer des nichoirs à chauves-souris afin de leur offrir des refuges sûrs.
Enfin, si les contes ne nous ont pas rendu service en lui donnant l’image d’une bête suceuse de sang qui s'accroche aux cheveux, il est temps de lui faire honneur et de lui rendre sa juste réputation. Sensibilisons le public au rôle clé des chauves-souris pour la biodiversité et l’environnement en imaginant d’autres récits. En effet, pas sûr que Batman puisse nous sauver d’une sixième extinction. Vous pouvez notammement participer à la nuit des chauves-souris en août pour en apprendre davantage !
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À retenir : Protéger la pipistrelle n'est pas seulement un devoir moral mais une nécessité écologique. En tant que prédateurs d'insectes nuisibles et indicateurs de la bonne santé de nos écosystèmes, les chauves-souris jouent un rôle essentiel pour préserver notre biodiversité. Ainsi, protéger la pipistrelle contribue à maintenir un équilibre écologique sain dont les humains sont les premiers à profiter. Investir dans leur protection, c'est assurer un avenir plus durable pour notre planète et pour les générations futures. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : ONF - LPO - Geo - Fondation pour la nature et l’homme