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De serial piqueur à serial killer
Ces petits diptères (c’est-à-dire insecte avec une seule paire d’ailes, tout comme le moucheron), sont présents partout dans le monde, sauf en Antarctique et en Islande. Seules les femelles d’environ 200 espèces de moustiques sur les 3.500 et quelques répertoriées piquent l’homme.
Le moustique tigre est d’ailleurs l’un des plus redoutés, car il est responsable de la transmission de nombreuses maladies, y compris en France dans une cinquantaine de départements 🤒. Mais d’autres espèces (anophèles gambiae, Aedes, Haemogogus…) qui sévissent en Afrique ou en région tropicales (Amérique du Sud, Amérique centrale), sont également vectrices du paludisme, de la fièvre jaune, du virus du Nil, de l’encéphalite japonaise, de la filariose lymphatique…
Des maladies potentiellement mortelles pour certaines ! Le paludisme tue en effet 1 000 enfants chaque jour. Selon l’OMS, le moustique serait responsable à lui seul de plusieurs millions de décès par an 😱. Le moustique est sur le podium des espèces les plus mortelles pour l’homme, en seconde position, juste après… l’homme lui-même, qui reste indétrônable (et oui, l’homme est un loup pour l’homme…), et juste avant le serpent. Le moustique est donc, il est vrai, un affreux suceur de sang humain.
Un maillon essentiel des écosystèmes
Et pourtant ! Le moustique, maillon essentiel de la chaîne alimentaire, est indispensable à la biodiversité et à la survie de notre écosystème 🌍. Il est en effet au menu de nombreuses espèces ! Oiseaux, arachnides, hérissons, libellules, batraciens, chauves-souris… Toutes ces petites bêtes sont très friandes de ces insectes ou de leurs larves, délicieux et faciles à attraper 😋. Insectes, salamandres, lézards, grenouilles…
Bien des espèces perdraient une précieuse source alimentaire en cas d’éradication. Si les larves de moustiques disparaissaient, une quantité de poissons devraient changer d’alimentation.
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D’autant plus que certains oiseaux migrateurs ne consomment presque que des moustiques 🐦, comme c’est le cas dans la toundra arctique. On estime que sans eux, le nombre d’oiseaux y diminuerait de plus de 50 %... C’est également là-bas que le moustique, se déplaçant en essaims importants, influence le déplacement des caribous cherchant à leur échapper 🦌, ce qui participe aussi à l'équilibre de tout un écosystème : ils tassent le sol, mangent le lichen, nourrissent les loups…
Un purificateur de l’environnement
Leurs larves se nourrissant de feuilles en décomposition, de déchets organiques et de micro-organismes, jouent elles aussi un rôle : elles assurent la filtration et de nettoyage de l’eau et participent au développement des végétaux et à l’apurement de l’environnement.
Un insecte pollinisateur
Le moustique, tout comme l’abeille 🐝, est également un insecte pollinisateur, maillon essentiel de la chaîne. (Envie d'aider ? 6 gestes simples à adopter pour aider les abeilles ) Seules les femelles de certaines espèces ont besoin de sang, à la recherche de protéines nécessaires au développement de leurs œufs.
Les autres consomment du nectar, et passent de fleur en fleur ! C’est même le pollinisateur presque exclusif du cacaoyer ! Oui, vous avez bien compris, un monde sans moustique serait peut-être un monde sans chocolat 🍫 …
Utilisations insolites du moustique
Les Japonais, quant à eux, s’intéressent au moustique à des fins d’enquête judiciaire 🕵🏻 : ils ont remarqué qu’il était possible d’identifier l’ADN présent dans le sang ingéré par le moustique jusqu’à 48 heures après la piqûre ! S’ils en trouvent sur le lieu d’un crime, théoriquement, il est possible d’identifier qui se trouvait potentiellement sur place.
Le moustique inspire également les chercheurs : les aiguilles médicales actuellement utilisées sont directement inspirées de leur tronc, en raison de leurs piqûres complètement indolores 💉 !
Réduire sa dangerosité plutôt que de l’éradiquer
Le moustique n’a donc pas que des défauts, et de toute manière, il va bien falloir faire avec ! Dans les années 50 et 60, l’Amérique latine avait entrepris d’éradiquer Aedes aegypti, notamment en vaporisant massivement un puissant insecticide DTT 🥴 (interdit depuis !). Résultat : il est revenu d’aile ferme après la bataille, et a même rejoint l’Asie et l’Afrique… Il est là depuis la Préhistoire, il sera sûrement là après nous, autant essayer de voir le bon côté des choses !
Pour ne réduire la population que des moustiques transmetteurs de maladies, des scientifiques ont eu la brillante idée de relâcher en 2018 des dizaines de milliers de moustiques tigres stériles au Brésil, afin de féconder les femelles pour rendre les œufs non viables et conduire à leur diminution.
Cela aurait permis de réduire de 50% la quantité d’œufs stériles, une belle performance 🏆 ! Autres approches : le lâcher de moustiques génétiquement modifiés dans lesquels on a introduit un gène de résistance au paludisme, ou encore les moustiques stérilisés par irradiation ou par le biais d’une bactérie les infectant.
Les chercheurs rivalisent d’imagination pour l’empêcher de nuire et cohabiter au mieux.
À retenir : Bzzzzzz… Le moustique est certes pénible, mais il est surtout dangereux : c’est l’animal le plus meurtrier pour l’homme ! Malgré tout, il est très utile à la biodiversité et un maillon essentiel de la chaîne alimentaire pour de nombreuses autres espèces. De plus, ses larves filtrent et purifient l’eau, et il participe à polliniser de nombreux végétaux. Même un animal aussi nuisible a un rôle important à jouer dans les écosystèmes, la nature pense à tout ! Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : Geo, Courrier international, tout-pour-le-jardin.com, Le Monde
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