La marée noire du Prestige - 2002
En Espagne, le drame du Prestige est ancré dans les mémoires. Au large de Muxia, commune de 4000 habitants, le pétrolier Libérien a lancé son appel de détresse le 13 novembre 2002, après l’apparition d’une brèche au cours d’une tempête. Le bateau à simple coque, en mauvaise posture, doit évacuer tout l’équipage. Les autorités publiques décident de faire remorquer le navire vers le large mais après six jours de dérive, l’épave s’est brisée en deux. Elle coule dans les eaux froides de l’Atlantique provoquant la plus grave marée de la péninsule ibérique. 63 000 tonnes de fioul déversé, 2 900 kilomètres de côtes souillées, 200 000 oiseaux morts et des mois de nettoyage acharné des rochers recouverts de mazout : le bilan est terrifiant.
L'Exxon Valdez - 1989
En Alaska, le pétrolier Exxon Valdez est tristement célèbre pour son naufrage le 24 mars 1989, provoquant une désastreuse marée noire dans la baie du Prince William. En libérant près de 39 000 tonnes de pétrole dans les eaux glacées, le navire échoué a souillé plus de 2 000 kilomètres de côtes, tué des centaines de milliers d'oiseaux et de mammifères marins, et dévasté les moyens de subsistance des pêcheurs locaux. Les efforts de nettoyage ont duré plusieurs années et les méfaits à long terme sur l'écosystème sont encore observés aujourd'hui.
La guerre du Golfe - 1991
En janvier 1991, pendant la guerre du Golfe, les forces irakiennes ont délibérément saboté des puits de pétrole, entraînant la fuite de 700 000 à 900 000 litres de pétrole dans le golfe Persique pour empêcher une éventuelle débarcation des forces de la coalition. Cette marée noire est la plus dévastatrice de l'histoire tant par les volumes que par les ravages entraînés. Les écosystèmes marins de la région ont été gravement touchés, entraînant des perturbations à long terme pour la vie marine et les industries locales (pêche, tourisme, etc.).
Ixtoc Uno - 1979
C’est l’une des pires marées noires aux Etats-Unis due à un glissement de terrain dès suites de l’ouragan Ivan. La plateforme de forage Ixtoc Uno, située dans la baie de Campeche au Mexique, a subi une explosion le 3 juin 1979, provoquant une fuite d’environ 3 millions de barils de pétrole polluant les côtes mexicaines et texanes. Il aura fallu près de 10 mois pour juguler la fuite.
L'Amoco Cadiz - 1978
Le 16 mars 1978, le supertanker Amoco Cadiz s'est échoué au large du Finistère, déversant environ 1,6 million de barils de pétrole brut dans l'océan Atlantique. Cette marée noire a contaminé 360 kilomètres de côtes françaises, détruisant des habitats et causant la mort de millions d'organismes marins.
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Comment réglementer et atteindre le risque zéro ?
Dix ans après la marée noire de Deepwater Horizon, le constat reste similaire : des pétroliers en mauvais état sont toujours en circulation et l’extraction de pétrole offshore reste autorisée malgré les risques qu’elle implique. Près de 30% de la production mondiale de pétrole serait issue de nos océans et nécessite des technologies toujours plus avancées. De véritables usines sous-marines sont même élaborées pour séparer le pétrole et le gaz avant de le remonter. Si le risque zéro n’existe pas, les pays membres du G20 ont voulu créer un cadre légal international pour réguler et sécuriser l’extraction ou le transport de pétrole par la mer. Pourtant la convention n’a jamais abouti faute d’accord politique. L’Indonésie avait proposé de fixer un cadre en matière de responsabilités et d’indemnisation qui a rapidement été abandonné face à l’opposition de pays membres de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). Aujourd’hui encore, l’extraction pétrolière et gazière reste l’activité maritime la moins encadrée par le droit international. En Europe, cependant, des accords ont permis d’interdire la circulation de pétroliers à simple coque au large de l’UE et des protocoles établis ont été mis en place en cas de naufrage. Une grande première !
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À retenir : Depuis plus de 50 ans, les marées noires ont marqué l’histoire et provoqué des catastrophes écologiques majeures aux conséquences dévastatrices pour les écosystèmes marins et côtiers. Pour ne plus jamais revivre de tels phénomènes, la vigilance doit être constante. Et si le risque zéro n’existe pas, les marées noires de l’histoire ont révélé à tour de rôle la nécessaire mise en place d’une réglementation commune, internationale ainsi que d’un plan d’action défini en amont offrant une meilleure réactivité en cas de danger. Enfin, réguler la production de pétrole notamment offshore permettrait de minimiser un risque majeur.
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Sources : Geo : Les pires marées noires de l’histoire de l’Europe - Geo : les principales marées noires dans le monde depuis 50 ans - IDDRI.org - Planète énergies
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