🦠 Plusieurs formes de zoonoses
D’après l’Organisation Mondiale de la santé animale, 60% des maladies infectieuses humaines sont zoonotiques. Les agents responsables des zoonoses peuvent être des bactéries, des virus, des parasites ou des prions (affectant le système nerveux). Ainsi, il existe plus de 200 types de zoonoses.
Certaines peuvent être évitées par la vaccination, c’est le cas de la rage. Pourtant d’autres ont des conséquences plus graves et variées sur notre système digestif (salmonellose campylobactériose), notre système respiratoire (grippe aviaire et porcine, coronavirus), sur le foie (hépatite E) ou encore sur notre système nerveux (rage, West Nile).
Rappelons que la zoonose est une maladie infectieuse transmise de l’animal à l’homme soit par contact direct, soit par les aliments, l’eau ou l’environnement. Si les personnes exerçant des métiers en contact avec la nature ou les animaux sont plus exposées, le risque reste présent pour tout le monde.
Par exemple, le commerce de produits d’origine animale dans l’alimentation présente des risques. Par ailleurs, certaines maladies comme le VIH commencent comme une zoonose avant de muter chez l’homme. D’autres zoonoses provoquent comme Ebola ou la salmonellose, agissent par pics. Enfin, certaines maladies comme le Coronavirus, à l’origine de la COVID-19, provoquent des pandémies. Bref, vous l’aurez compris, il existe plusieurs typologies de zoonoses mais aucune n’est vraiment anodine. Mieux vaut donc prévenir avant de guérir.
Les principales causes des zoonoses
♻️ Des écosystèmes naturels perturbés
Températures élevées, réduction du taux de précipitations ou de la couverture végétale sur certains territoires : les changements climatiques forcent de nombreuses espèces à migrer vers de nouvelles régions en quête de conditions plus favorables. La recherche de nouveaux habitats entraîne des interactions inédites entre les espèces, facilitant la transmission d’agents pathogènes.
Par exemple, les chauves-souris, souvent porteuses de virus zoonotiques, sont de plus en plus observées dans des zones habitées par l’homme en raison de la dégradation de leur habitat naturel.
🤒 Nos systèmes immunitaires plus vulnérables
En étant plus souvent en contact avec des animaux porteurs, nous devenons plus vulnérables aux zoonoses. Nos modes de vie sédentaires, combinés à une alimentation moins saine ou aux perturbateurs endocriniens influencent à la baisse, la capacité de notre corps à lutter contre de nouveaux agents pathogènes.
Par ailleurs, en raison des conditions météorologiques, nous sommes de plus en plus exposés à ces virus et notamment, les habitants de régions touchées par la sécheresse ou les inondations puisque ces conditions favorisent la prolifération de virus et la contamination des sources d’eau.
🌀 Les vecteurs et cycles de transmission
Les vecteurs de maladies, tels que les moustiques et les tiques, sont extrêmement sensibles aux variations climatiques. La hausse des températures permet à ces vecteurs de survivre et de se reproduire dans de nouvelles régions.
Par exemple, le moustique vecteur de la dengue, du chikungunya et du Zika, étend progressivement son habitat vers des zones plus tempérées.
La tique, responsable de la maladie de Lyme, profite également des hivers plus doux pour étendre son aire de répartition vers le nord de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Enfin, les hivers plus courts et plus chauds permettent aux rongeurs porteurs de hantavirus de rester actifs plus longtemps, ce qui accroît les risques de transmission vers l’homme.
Mieux vaut prévenir que guérir
Pour réduire le risque de contracter une zoonose, des mesures de prévention, de surveillance et d'adaptation sont nécessaires.
La principale mesure est de lutter contre le réchauffement climatique afin de préserver l’habitat naturel des animaux porteurs et de limiter nos interactions.
D’autre part, si les animaux doivent pouvoir cohabiter avec les populations humaines, il est également essentiel de surveiller de près l’évolution des agents pathogènes dont ils sont vecteurs.
Au sein de ses laboratoires, l’Anses mène ainsi des recherches sur les maladies d’origine zoonotiques. L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l'environnement et du travail développe également des outils de diagnostic permettant de détecter les agents pathogènes. Ces travaux permettent d’évaluer les facteurs de virulence, les mécanismes d’action des virus sur le corps humain ou de mieux connaître les agents biologiques transmis par les aliments et ainsi de s’en prémunir ou encore de lutter en développant les bons vaccins. Pourtant, mieux vaut toujours prévenir que guérir.
Ainsi, chaque effort pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre est capital pour ralentir le réchauffement climatique et son impact sur la santé mondiale.
À retenir :
Le lien entre les zoonoses et le réchauffement climatique est complexe et pose des défis significatifs pour la santé publique. En favorisant l’émergence de vecteurs, les changements environnementaux accélèrent la propagation de virus et donc de maladies. Par ailleurs, les changements climatiques modifient nos comportements et ceux des animaux qui se voient contraints de migrer. Agir pour le climat, c’est donc préserver la biodiversité, l’habitat naturel des animaux et l’équilibre global de nos écosystèmes. C’est aussi endiguer la progression de zoonoses, transmises à l’homme par l’animal. En résumé : la lutte contre le réchauffement climatique et la prévention des zoonoses vont de pair pour protéger à la fois notre planète et notre santé.
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Sources : OMS - Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire - Notre environnement