La période à risque de mars à novembre, mais plus encore au printemps et à l’automne
Tous aux abris : c’est au printemps et à l’automne que les tiques sont les plus actives 😱. En effet, elles préfèrent une chaleur modérée avec un peu d’humidité, à l’aridité de l’été : la tique déteste la sécheresse. C’est pourquoi même si elles sont actives de mars à novembre, c’est bien au printemps et à l’automne que le risque d’être pris pour cible par ces acariens suceurs de sang est le plus important.
Méfiance, toutefois, car les tiques peuvent être actives tout au long de l’année⚠️ ! Elles disposent en effet d’une très grande capacité d’adaptation, et tout redoux en hiver peut les sortir de leur torpeur hivernale.
En dessous de 8 degrés, en revanche, vous êtes tranquille, car elles entrent en hibernation, ou en diapause, bien cachées dans l’humus ou la litière de feuilles mortes des forêts tempérées. C’est pourquoi les hivers particulièrement cléments lui sont favorables.
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Quelles sont les maladies transmises par les tiques ?
Une tique est un petit acarien discret mais redoutable : ses piqûres peuvent potentiellement transmettre certaines maladies, telles que la maladie de Lyme, ou borrelia burgdorferi, dans 10 à 20 % des cas.
En 2021, on estime que près de 47 000 cas ont été diagnostiqués en médecine générale, soit une incidence de 71 cas pour 100 000 habitants en France. En effet, nous ne sommes pas les seules proies de la tique, qui jette indifféremment son dévolu sur toutes sortes d’animaux : rongeurs, cervidés, renards, lézards…
Douleurs articulaires, paralysie partielle des membres, atteintes articulaires, neurologiques, cardiaques🤒… Cette maladie se manifeste par un panel très variable de symptômes, pouvant apparaître des mois, voire des années après l'infection, et demeure bien mystérieuse sous certains aspects. Elle mène parfois à une errance désastreuse pour les patients, d’autant qu’elle peut s’avérer invalidante pour ces derniers.
Mais si l’on parle souvent de la maladie de Lyme, la tique peut également être porteuse d’autres pathologies, d’origine bactérienne (Erhlichiose canine, Anaplasmose bovine…), ou d’origine parasitaire, comme la Piroplasmose canine, ou encore virale, comme le Louping ill chez le mouton. L’homme peut également attraper dans la bataille une méningo-encéphalite à tiques (MET), qui affecte son cerveau 😱…
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Mieux vaut prévenir que guérir (d’autant que ça ne se guérit pas…)
Dans les forêts, et plus généralement dans tous les milieux naturels, il faut redoubler de vigilance pendant toute la période à risque ⚠️. Et comme c’est précisément la période où l’on passe le plus de temps en extérieur, et en étant le moins couvert, cela fait de nous des proies faciles. Quelles sont les bonnes pratiques ? Priorité à la prévention ! En effet, il n’existe pas à ce jour de vaccin contre la borréliose de Lyme, et une fois que celle-ci est installée, c’est à vie...
Se couvrir bras et jambe réduit déjà substantiellement les risques d’être pris d’assaut par une tique. Idéalement, des extrémités serrées aux poignets et aux chevilles l’empêcheront de passer sous le tissu. Le port d’une casquette ou d’un chapeau participe également à cette prévention, d’autant que repérer une tique dans la masse des cheveux est plus compliqué. 👉 Trousse de secours de rando : que mettre dedans ?
Attention, la tique est une grande adepte de l’astuce du cheval de Troie : elle peut s’insinuer jusqu’à votre intérieur par l’intermédiaire de votre animal de compagnie 😼. Il est donc important de le traiter durant toute la période à risque, de manière à le protéger, lui aussi, contre toutes les cochonneries potentiellement véhiculées par les tiques.
Vous revenez d’une sortie en pleine nature ? Place à l’inspection 🔍! C’est le moment de vous regarder sous toutes les coutures et dans tous les plis (aisselles, derrière des oreilles, cou, cuir chevelu, zones génitales, raie des fesses…). Sachez également qu’1/4 des piqûres de tiques ont lieu au jardin.
Dès qu’il y a du vert, il y a potentiellement de la tique ! En revanche, contrairement aux idées reçues, les tiques ne sautent pas et ne tombent pas des arbres : on les trouve entre le sol et les herbes, ou sur les arbustes jusqu’à environ 1 mètre de hauteur.
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Enlever une tique : la tac-tique
OMG, UNE TIQUE 😱! Pas de panique, les maladies potentiellement véhiculées par les tiques ne se transmettent que dans 10 à 20 % des cas. Plus vite la tique est retirée, plus les risques sont faibles : les pathogènes mettront environ 12 à 24 heures avant d’être transmis à l’homme, sauf lorsqu’il s’agit de virus.
Mais il convient de ne pas tenter de l’arracher n’importe comment, car d’une part, la tête pourrait rester fixée dans la peau, et d’autre part, cela favoriserait la transmission d’une éventuelle affection. L’utilisation d’un tire-tique est donc vivement conseillé, de même qu’une bonne désinfection de la piqûre. Évitez le plus possible d’appuyer sur l’abdomen de la tique, afin de ne pas risquer de libérer la bactérie le cas échéant !
La surveillance est de mise
Mais ça ne s’arrête pas là, car la zone devra être surveillée pendant environ 6 semaines afin de détecter l’éventuelle apparition d’un érythème migrant 🧐. En effet, si la maladie de Lyme peut avancer à bas bruit, sans aucun symptôme, elle peut parfois provoquer dans les jours et les semaines suivant la piqûre une plaque rouge caractéristique, qui s’étend en cercle à partir de la piqûre. Il faut alors aller consulter au plus vite afin de bénéficier d’un traitement.
En effet, seul un traitement antibiotique précoce est susceptible de la soigner. En cas de démangeaison, ou d’état grippal, il est recommandé de consulter également.
Vous pouvez aussi participer au recueil de données grâce au programme de recherche participative CiTique diligenté par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui permet de signaler la piqûre, et même d’envoyer la tique, au moyen de l’application gratuite pour smartphone « Signalement tique ».
De même, un Plan national de prévention et de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques a été mis en œuvre par le ministère des Solidarités et de la Santé, en collaboration avec les associations de patients, les professionnels et les autorités sanitaires.
À retenir : Au printemps et à l’automne, gare aux tiques ! Ces acariens qui se nourrissent de sang animal et/ou humain peuvent transmettre de nombreux agents pathogènes et maladies, et notamment la maladie de Lyme. Pour l’éviter, la prévention est de mise, et si vous avez malgré tout dû retirer une tique de votre peau, la surveillance est le maître mot afin de pouvoir réagir rapidement si des symptômes apparaissent au cours des quelques semaines suivantes. Néanmoins, la peur n’évite pas le danger et il ne faut en aucun cas se priver d’excursions et de promenades en pleine nature, tellement bénéfiques pour la santé et le bien-être. En effet, toutes les tiques ne sont pas porteuses, et même dans le cas contraire, la transmission est loin d’être systématique. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
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Sources : piqure-de-tique.ch, onf.fr, quechoisir.org, santepubliquefrance.fr, ouest-france.fr, caminteresse.fr, theconversation.com, futura-sciences.com
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