Il y a ceux qui partent en vacances au soleil
Une des options les plus connues et radicales pour traverser l’hiver aussi agréablement que possible est la migration, pratiquée par de nombreux oiseaux, mais également certains papillons ou criquets. C’est vrai, ça, pourquoi s’embêter ? Allons voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, et si le soleil n’y est pas plus chaud 😎 ! Ce n’est néanmoins pas un choix de tout repos, car il demande de dépenser une énergie considérable. Certains ne descendent que jusqu’au sud de la France, tandis que d’autres n’hésitent pas à changer de continent et ne poseront leurs valises qu’en Afrique du Sud.
C’est ainsi que l’hirondelle (qui peut parcourir jusqu’à 10 000 km !), le martinet, le canard ou le rossignol procèdent afin de bénéficier de conditions de vie plus favorables pendant les mois hivernaux. Pas bête : pour survivre aux frimas de l’hiver, autant les éviter 😉 ! L’élément déclencheur de ce grand départ est parfois la nourriture qui commence à se faire rare, les premières gelées ou la baisse de la luminosité, qui provoque une réaction hormonale. L’animal prépare alors son corps en constituant des réserves de graisses, et en réalisant une mue (pour les oiseaux) afin d’optimiser son plumage en vue de ce vol parfois long courrier.
C’est incroyable de penser qu’ils peuvent s’orienter sur plusieurs milliers de kilomètres et se repérer avec une grande précision, revenant sur la même zone chaque année 🧭. Comment font-ils ? Non, ils n’ont ni Google maps ni viaMichelin… En revanche, ils sont capables de percevoir le champ magnétique de la terre qui diffère d’un endroit à un autre, de s’orienter grâce aux étoiles (gare à la pollution lumineuse !), et de mémoriser leur trajet, qu’ils arpentent chaque année. Il existe ainsi des couloirs de migration, très empruntés par des nuées d’oiseaux qui descendent se dorer la pilule au soleil ☀️.
Il y a ceux qui roupillent : l’hibernation
Quand il commence à se peler les fesses, certains animaux appliquent une stratégie simple mais efficace : dormir jusqu’à ce que ça s’arrange 😴 … Ils entrent alors dans une profonde torpeur, un sommeil intense, bien à l’abri des intempéries, dans un lieu isolé et tranquille. Dans ce cas, l’animal diminue sa consommation d’oxygène, son rythme respiratoire, son rythme cardiaque (l’écureuil terrestre gris passe ainsi de 350 à 3 battements par minute !), sa température corporelle, et son flux sanguin : l’idée est donc de réduire au strict minimum le métabolisme et les besoins énergétiques pendant cette période. Dans ces conditions, leurs réserves de graisses accumulées en prévision suffisent pour passer l’hiver.
C’est l’option choisie par le hérisson, certaines grenouilles, les couleuvres, les chauves-souris… Généralement, les petits mammifères qui ne produisent pas assez de chaleur pour survivre à l’hiver, comme la célèbre marmotte (qui perdra jusqu’à la moitié de son poids au cours de cette période), le loir (sans doute le plus gros dormeur de tous, puisqu’il dort 7 mois de l’année, d’octobre à avril !), ou les souris, optent pour cette stratégie. Certains vont entrer en hibernation lorsque la température descend en dessous d’une certaine température, d’autres sur une période bien définie comprise entre la mi-novembre et la mi-février.
⚠️ Le réveil accidentel d’un animal hibernant peut lui être fatal, car la dépense énergétique engendrée est considérable et souvent insurmontable.
Et il y a ceux qui font semblant de roupiller : l’hivernation
Mais attention, il ne faut pas confondre hibernation et hivernation ! L’ours, par exemple, ne dort pas aussi profondément qu’on pourrait le croire, et ralentit simplement son activité 🐻 : il lève le pied. Son sommeil est léger, et il se réveille de temps à autre pour manger, voire pour mettre bas et s’occuper de ses petits. C’est également le cas du blaireau et du raton laveur. Il s’agit d’une simple somnolence qui n’implique pas une diminution aussi drastique du métabolisme que dans le cas de l’hibernation 🥱.
Il y a ceux qui se changent en glaçon
Oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, certains animaux ont la capacité de geler intégralement pendant tout l’hiver, avant de dégeler au retour des beaux jours 🥶. Ça n’est évidemment pas donné à tout le monde, mais c’est par exemple le cas de certains amphibiens, et notamment de la grenouille des bois. Quand le froid s’installe, elle le laisse pénétrer son corps et met tout son organisme à l’arrêt, y compris son cœur et son cerveau. Une incroyable prouesse de la nature ! Bien entendu, cette impressionnante transformation s’accompagne de profonds bouleversements biochimiques, et le foie produit d’importantes quantités de glucose qui agit comme un antigel pour ses organes vitaux, et qui gagne jusqu’à l’intérieur de ses cellules pour éviter qu’elles ne soient détruites au cours de ce processus.
C’est également le cas de la grenouille Litoria ewingii, de la rainette crucifère ou encore de la rainette grillon 🐸, mais également de nombreuses larves d’insectes, qui parviennent à geler et à dégeler, parfois d’un jour sur l’autre au gré de la météo, ou de la tortue peinte juvénile.
Il y a ceux qui se déshydratent
Autre stratégie tout aussi surprenante : certains animaux parviennent à se déshydrater entièrement jusqu’au printemps, comme les tardigrades, des invertébrés microscopiques. Ces derniers expulsent tout liquide de leur corps, ce dont nous serions bien incapables dans la mesure où la seule perte de 5 % de l’eau qui nous compose nous condamnerait à une mort certaine ⚰️. Même leur cerveau cesse de fonctionner en attendant des jours meilleurs, et ils reviennent à la vie comme si de rien était après réhydratation.
Il y a ceux qui arrêtent de respirer
Une autre technique consiste, pour les tortues peintes une fois devenues adultes, à retenir leur respiration pendant plusieurs mois afin d’entamer une hibernation sous l’eau. Elles peuvent ainsi survivre 4 mois sans respirer 😯.
Il y a ceux qui prennent un bon bain chaud
Plus original, certains animaux profitent des sources chaudes pour se réchauffer ♨️. C’est le cas des macaques japonais des montagnes nippones, ou des bisons du parc Yellowstone qui se rassemblent près des sources géothermiques pour profiter de la chaleur qui se dégage du sol. Autant dire que c’est un peu le luxe pour ces quelques privilégiés !
Il y a ceux qui se serrent les coudes
C’est bien connu : le partage de chaleur est très efficace en conditions extrêmes, et en se serrant les uns contre les autres, la thermorégulation de groupe permet de maintenir une température plus agréable. Las manchots empereurs l’ont bien compris, puisque cette méthode leur permet d’économiser beaucoup d’énergie au moment où ils couvent leurs œufs 🐧. Ils alternent de place afin de bénéficier à tour de rôle de la position la plus confortable, au centre de la formation. Les abeilles, également, parviennent à survivre en colonie grâce aux ouvrières qui se regroupent autour de la reine et produisent de la chaleur en faisant vibrer leurs ailes 🐝. Celles qui se trouvent aux extrémités, quant à elles, alternent afin de ne pas mourir de froid.
Et il y a ceux qui s’adaptent et affrontent : l’acclimatation
Et à côté de ça, certains animaux n’essayent pas d’esquiver la difficulté. Cela passe bien souvent par une adaptation morphologique et comportementale. La longueur des poils augmente, sa structure se décompose en plusieurs couches, de sorte que le volume d’air chaud conservé entre les poils et la peau est plus important, et la production de sébum s’active de manière à l’imperméabiliser. Certains animaux changent de couleur de pelage, comme le renard polaire ou arctique, qui arbore une épaisse fourrure blanche lui permettant de braver des températures de – 70 °C et de passer inaperçu sur la neige. De nombreux animaux sont prévenants, et accumulent des réserves de nourriture à l’automne qu’ils camouflent pour les retrouver l’hiver 🐿️, comme l’écureuil roux. D’autres adaptent leur menu, et changent de régime alimentaire en hiver. L’aigle devient plus charognard, et la mésange se rabat sur les graines et les baies faute d’insectes…
À retenir :
Mis à part nos animaux de compagnie, la faune ne bénéficie pas de notre confort moderne pour affronter l’hiver : pas de chauffage central, pas de poêle à bois, ni même de lit douillet avec une couette bien chaude…Mais comment font-ils pour survivre à des conditions et températures parfois extrêmes ? Heureusement, la nature est un génie d’adaptation : si l’on évoque souvent l’hibernation ou la migration, les animaux rivalisent d’idées et de stratégies pour passer ce cap difficile dans l’attente du redoux.
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Sources : nationalgeographic.fr, instinct-animal.fr, accompagnateur-en-moyenne-montagne.fr, lefigaro.fr, caminteresse.fr, jardins-familiaux.org, animateur-nature.com, geo.fr, animature.com