Quand les baleines à fanons avaient des dents
🐳 Les baleines à fanons étaient en fait d’anciennes baleines à dents il y a des dizaines de millions d’années, qui ont évolué. Compte tenu de l’abondance de toutes petites proies dans les océans, elles auraient développé un système de succion, un mode d’alimentation intermédiaire entre la morsure et la filtration, qui se serait transformé en système de filtration au moyen de fanons. Ainsi, les dents, de moins en moins utilisées, auraient fini par disparaître.
C’est quoi, des fanons ?
Non, les fanons de la baleine ne sont pas des dents : 🤓 ils se composent de kératine, oui, cette même protéine naturelle présente dans nos cheveux et dans nos ongles. Ils ressemblent à de longues lames cornées, à la fois souples et résistantes, couvertes de poils. Leur couleur varie du brun au noir, et ils sont suspendus au niveau de sa mâchoire supérieure, se développant à partir des gencives.
Dès l'âge de 6 à 12 mois les baleineaux possèdent des fanons opérationnels leur permettant de s'alimenter seul. Auparavant, en bons mammifères, ils sont allaités par leur mère.
La taille et le nombre de fanons dépendent de chaque espèce et ils peuvent atteindre 4 mètres chez la baleine boréale, ou 1 mètre chez la baleine bleue mais ne mesureront que 30 cm chez le petit rorqual. Ils en possèdent plusieurs centaines.
❓ Le saviez-vous ? Les cétacés à fanons comme la baleine bleue ou le rorqual, chantent grâce à un système unique dans leur larynx, émettant des sons étranges longtemps attribués à des créatures mythiques, tandis que les odontocètes, les cétacés à dents, ont développé un organe nasal permettant d'émettre des sons. Malheureusement, ces vocalises se situent essentiellement aux mêmes profondeurs et fréquences que les sons produits par le trafic maritime, ce qui perturbe considérablement la communication entre cétacés.
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À quoi servent les fanons des baleines ?
Les fanons de la baleine lui permettent de s'alimenter et fonctionnent comme un système de filtre. Celle-ci pompe une grande quantité d'eau puis la rejette à travers ses fanons afin de retenir les petites proies, notamment du zooplancton tel que le krill, mais aussi les crevettes, les maquereaux, les harengs 🦐 🐟… Elles peuvent ainsi engloutir jusqu'à plus de 2 tonnes par jour et par baleine, ça en fait du zooplancton !
C’est pourquoi elles apprécient beaucoup les eaux froides des zones polaires qui en sont très riches, où elles passent les quelques mois de l’été polaire, avant de se rendre vers les zones plus chaudes de l'équateur.
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Ce qui facilite la tâche des cétacés, c’est que pour survivre, le zooplancton reste en imposantes colonies pour trouver des partenaires d’accouplement et échapper à la menace de certains prédateurs. Cela leur permet d’en ingérer de grandes quantités par bouchée, profitant notamment de ce qu’on appelle la migration verticale à cycle diel de certaines espèces de krill qui migrent vers la surface la nuit pour se nourrir de phytoplancton avant de retourner dans les profondeurs durant la journée pour éviter les prédateurs tels que les poissons 🐠. Ainsi, le rorqual boréal attend patiemment que la nuit soit tombée pour ne pas gaspiller trop d’énergie à plonger dans les profondeurs pour chasser.
Les baleines, des homonymes qui s’expliquent
☂️ Longtemps, on a utilisé les fanons de baleines pour confectionner l'armature des parapluies et des soutiens-gorges du fait de leur solidité et de leur souplesse. C’est la raison pour laquelle on les appelle les baleines également.
❓ Le saviez-vous ?
Les baleines rendent d’inestimables services écologiques, notamment pour la régulation du climat. Elles stockent, au cours de leur existence, bien plus de carbone qu’un arbre, soit en moyenne 30 tonnes de CO2 au cours de sa vie contre 20 kilogrammes par an. Le tout grâce à leurs déjections : en effet, leurs fèces maintiennent dans la zone de surface, là ou se produit la photosynthèse, les nutriments qui vont être utilisés par le phytoplancton, ce qui permet leur prolifération, et donc l’absorption du CO2 dans l’atmosphère. Autrement dit, même en déféquant, elles font mieux que nous. Il est donc urgent de les préserver !
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À retenir :
Les baleines à fanons, dites « Mysticètes », présentent ces curieux appendices, fruits d’une évolution naturelle et d’une adaptation à leur milieu, afin de leur permettre de capturer de toutes petites proies. Composés de kératine, ces étranges lames qui poussent à partir des gencives de leur mâchoire supérieure leur permettent ainsi d’aspirer de grandes quantités d’eau et de retenir dans leur gueule des zooplanctons, notamment du krill, mais aussi des poissons ou des crevettes par un système de filtration.
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Sources : geo.fr, baleinesendirect.org