Petit chat, grand prédateur
Non, votre canapé n’est pas la seule victime de votre chat. Un félin, même bien nourri et à condition qu’il soit un tant soit peu dégourdi, est avant tout un chasseur invétéré. C’est ainsi, c’est dans ses gènes, il est taillé pour ça, et cela le mène à décimer les populations d’oiseaux et de petits mammifères des alentours.
74 millions d’oiseaux en feraient les frais chaque année rien qu’en France, pays qui compte approximativement 15 millions de minets domestiqués.
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En effet, si l’on en croit une étude parue en 2013 dans la revue scientifique Nature, ces petits félins en liberté seraient responsables de la mort d’entre 1,3 et 4 milliards d’oiseaux par an aux États-Unis ! Les chats errants, à eux seuls, auraient causé la disparition de 63 espèces de mammifères, de reptiles et d’oiseaux sur les 500 dernières années 😵.
C’est ainsi que le chat est dans le top 3 des principales causes de mortalités des oiseaux de jardins à l’heure actuelle, une faune sauvage déjà très vulnérable du fait de la disparition de ses habitats, de l’usage des pesticides et de l’urbanisation des zones rurales. Autant de raisons qui ont poussé certains députés à proposer qu’on classe comme « animal nuisible » votre minet adoré.
Ce gracieux félin est en effet naturellement façonné pour chasser 💪 : musculature puissante, griffes rétractables, squelette souple, vue excellente, ouïe fine capable de débusquer tout particulièrement les fréquences élevées des rongeurs et petits oiseaux, dentition acérée… Une discrétion assurée jusqu’à l’assaut final ! Le tout, bien souvent, à des fins récréatives, car la plupart du temps, les proies ne sont pas consommées.
🌿 Pour limiter le carnage engendré par votre chat sur les petits animaux du voisinage, nous vous suggérons :
- De lui laisser, en libre-service, et sauf contre-indication vétérinaire, notamment surpoids, un aliment équilibré, afin de réduire autant que possible les déplacements extérieurs et les comportements de prédation : un chat domestique ne consacre « que » 3 heures par jour à la prédation, contre 12 heures pour un chat errant (27 proies par an pour le premier, contre 1071 pour un chat haret, c’est-à-dire revenu à la vie sauvage, le calcul est vite fait 😼 !) ;
- De jouer avec votre chat afin de satisfaire son instinct ;
- De faire stériliser votre animal, afin de limiter le vagabondage ✂️ ;
- D’équiper votre minou d’un collier élastique (pour éviter tout étranglement) avec une clochette ;
- D’éviter de laisser sortir son chat juste après qu’il a plu, c’est là que les oiseaux sont les plus vulnérables !
❓ Le saviez-vous ? Il est interdit de le laisser divaguer son chat : un minet s’aventurant à plus de 1000 mètres du domicile de son maître ou à plus de 200 mètres des habitations est considéré comme en divagation, et susceptible d’être capturé.
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La très forte empreinte environnementale de l’alimentation animale
Si l’on en croit le média NOWU, la nourriture des chiens et des chats polluerait autant que 3 millions d’Américains. Une étude néo-zélandaise de 2009 publiée dans la revue New Scientist avait même conclu que l'empreinte carbone annuelle d’un chat domestique serait comparable à celle d'une Golf Volkswagen 😱 !
Les chats sont en effet de grands consommateurs de nourriture industrielle, et ne sont définitivement pas d’aussi efficaces poubelles de table que leurs confrères canins, qui sont bien souvent nourris en partie des restes de table. De fait, un chat ne PEUT pas devenir végétarien : il s’agit en effet d’un carnivore strict !
Pour en savoir plus sur l’impact environnemental de l’alimentation de nos animaux de compagnie, c’est par ici 👉 Peut-on être écolo et avoir un animal de compagnie ?
🌿 Pour limiter la pollution engendrée par Félix, nous vous suggérons :
- De stériliser votre fidèle compagnon ✂️ : un couple de chats peut engendrer 20 000 individus en 4 ans !
- De privilégier les aliments secs (croquettes) aux aliments humides (pâtée), même si bien souvent, c’est encore cette dernière qu’il préfère 😾…
Une litière pas si propre qu’il n’y paraît
Si certains chats domestiques font exclusivement leurs besoins dehors, d’autres, qui ont parfois un accès limité à l’extérieur, les font en tout ou partie dans leur litière 💩. Or, celle-ci consomme des ressources non renouvelables, telles que l’argile, et utilise parfois des ingrédients polluants et néfastes pour l’environnement (parfums, agents blanchissants…).
Les litières minérales, notamment, à base de bentonite ou de silice, sont des calamités pour la nature, avec à la clé 615 000 tonnes par an de déchets toutes litières confondues.
🌿 Pour limiter son impact écologique au petit coin également, préférez les litières végétales 100 % naturelles et biodégradables, à base de bois (fibres, copeaux, granulés), de carton ou de céréales.
❓ Le saviez-vous ? Les chats domestiques et errants menacent également la population de chats forestiers, ou Felis silvestris, en raison d’un effet d’hybridation et de transferts de gènes entre ces espèces proches, mais également du fait de la transmission de maladies telles que le coryza ou le FIV. Un argument de plus pour la stérilisation !
À retenir
Le chat est sans nul doute un majestueux représentant de la gente féline, qui nous fascine à plus d’un titre, mais sa domestication n’est pas sans effet sur l’environnement. En effet, d’une part l’alimentation industrielle nécessaire à son entretien est loin d’être sans effet sur le climat, mais non content de disposer d’une appétissante gamelle de croquettes, c’est un chasseur invétéré qui ne peut s’empêcher de décimer les petits mammifères, oiseaux et reptiles environnants, au point de représenter un véritable danger pour la biodiversité. Enfin, sa litière, en fonction de sa composition, n’est-elle non plus pas neutre pour la planète. Néanmoins, adopter les bons réflexes permet de réduire autant que possible son impact environnemental.
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Sources : lepoint.fr, lemonde.fr, huffingtonpost.fr