Et l’empreinte carbone de votre chien, on en parle ?
Un chien de taille moyenne consomme de la viande, beaucoup de viande 🥩. D’après Brenda et Robert Vale, auteurs du libre « Il est temps de manger le chien » paru en 2009, son impact environnemental serait deux fois supérieur à celle d'un SUV conduit sur 10.000 km. De son côté, Gregory Okin, professeur à l'Université de Californie à Los Angeles, estime que les 160 millions de chiens et chats américains sont à eux seuls responsables de l’émission de 64 millions de tonnes de CO2, soit 25 à 30% de l'impact environnemental de la consommation de viande aux USA 😱.
En effet, un chien dévore chaque année l’équivalent de 164 kg de viande fraîche. Or, on connaît les dérives de la surconsommation de viande mondiale actuelle : déforestation, empreinte carbone pharaonique, maltraitance animale… La production mondiale de viande et de produits laitiers est en effet responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre globales.
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Info ou intox ?
Des estimations contestées par d’autres chercheurs, dont certains ne sont pas si alarmistes et considèrent que l’impact carbone de l’alimentation conventionnelle industrielle pour animaux de compagnie reste négligeable, s’agissant bien souvent de sous-produits de l’industrie alimentaire humaine qui trouvent alors un débouché et sont valorisés. C’est la position d’Audrey Jougla, autrice de « Montaigne, Kant et mon chien », paru en 2022. Selon elle, les morceaux qui rejoignent la filière de la nourriture pour animaux proviennent principalement du recyclage de pièces écartées de la consommation humaine. Ces bas morceaux (poumons, os, rate, testicules, œsophage, foie, cœur…) trouvent ainsi une utilité.
Une théorie à son tour écartée par d’autres observateurs, qui affirment que ces sous-produits pourraient intégrer notre chaîne alimentaire, après transformation, et sont d’ailleurs déclarés propres à la consommation humaine par les services vétérinaires d’inspection sanitaire 🍽️.
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Peut-on être écolo et avoir un animal de compagnie ?
En fait, tout dépendrait de la nationalité du toutou, car en fonction de son pays de résidence, son impact environnemental varie du simple au double. Mais également de la taille de l’animal : un Dogue Argentin a une empreinte carbone autrement plus importante qu’un chihuahua 😅.
Quoi qu’il en soit, on suit la tendance générale, et l’heure est à la sobriété : commencer à ne pas nourrir de manière excessive votre fidèle compagnon (si, ne vous voilez pas la face, il a de l’embonpoint), et ce malgré ses contestations 😿, est un premier pas. Pourtant la tendance actuelle, chez les propriétaires d’animaux pleins de bonne volonté, est d’offrir une alimentation de meilleure qualité à leur compagnon à 4 pattes, plus riche en protéines et en viande plus noble 🙃. Une véritable impasse écologique si la pratique devait se généraliser ! D’autant que l’élaboration de ces nouveaux produits donne lieu à des expérimentations animales très discutables en centre de R&D, à l’insu du consommateur, alerte Audrey Jougla, lanceuse d’alerte d’Animal Testing.
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⚠️ À noter qu’une étude menée par des scientifiques brésiliens et publiée dans la revue Scientific Reports en 2022 a mis en lumière le fait que la nourriture humide, comme la pâtée, est bien plus néfaste pour la planète que la nourriture sèche, entraînant huit fois plus d'émissions carbone que les croquettes. |
Côté crottes
💩 Le problème de la litière, pour les chats, vient aussi à se poser : un chat utiliserait en moyenne 33 kg de litière par an. Choisir une litière compostable, à base de copeaux de bois, de fibres de paille, ou de carton recyclé, est donc la base pour le propriétaire écoresponsable. Côté chien, son corollaire est le traditionnel « sac à merde » qui pose il est vrai question d’un point de vue environnemental : mettre un déchet biodégradable, à savoir des déjections, dans un déchet plastique, quelle hérésie 🤨 ! Sachez néanmoins qu’il existe des sacs à crottes en plastique recyclé ou en matière végétale.
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Existe-t-il des alternatives à la viande ?
Qu’en est-il des régimes végétariens pour animaux de compagnie ? Soyons sérieux, si pour les chiens, qui sont des omnivores, la solution peut éventuellement se discuter, un chat est un carnivore pur et dur, autant dans ce cas ne pas en adopter. 🪳 La piste des insectes, cependant, est à explorer, car elle permettrait d’introduire dans la filière une source de protéine de très bonne qualité, avec un impact environnemental bien inférieur que l’élevage de bétail et la production de viande dans son ensemble. Celle de la viande cultivée en laboratoire est également à l’étude.
Les chiens et chats, une plaie pour la biodiversité
Mais votre chat, au quotidien, est également responsable d’un véritable carnage à son échelle, et cause parfois une véritable hécatombe d’oiseaux et autres petites proies 😱, bien souvent par pur loisir, pour satisfaire son instinct (car en parallèle, la gamelle de croquettes est la plupart du temps pleine, hein). Ainsi, notre adorable boule de poils fait peser une pression importante sur les équilibres naturels des écosystèmes environnants. Au passage, il détruit des terriers, perturbe les territoires… Au total, son impact sur la biodiversité est 10 fois plus important que celui d'un prédateur sauvage de taille comparable, puisqu’il est capable de tuer autour de sa maison (enfin de votre maison, on se comprend), entre 14 et 39 proies par hectare chaque année. Et le problème, c’est que Félix n’est pas le seul à s’en donner à cœur joie : tous les chats du quartier agissent de concert. Mis bout à bout, les dérangements sont tels qu’ils font de votre matou une véritable espèce invasive 😼.
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À retenir Peut-on être amoureux des animaux et défenseur de la nature et de l’environnement ? La question mérite d’être posée. Avec 840 millions de chats et de chiens à travers le monde, l’impact environnemental de nos animaux de compagnie est écrasant. En cause, principalement, la consommation de viande engendrée pour remplir sa gamelle. L’empreinte carbone de votre toutou a en effet de quoi faire frémir. Raison de plus pour prendre conscience des bonnes pratiques et des pistes émergentes de nature à alléger ce véritable fardeau pour la planète ! Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : geo.fr, reporterre.net, huffingtonpost.fr, youmatter.world, linfodurable.fr, slate.fr