Manger des insectes pour sauver la planète, et pourquoi pas ?

Mis à jour le par Equipe Rédaction

Qui n’a jamais eu le cœur au bord des lèvres en regardant cette célèbre épreuve de Koh Lanta qui consiste à déguster des blattes, scarabées, ou autres vers de cocotier (de préférence encore vivants) 🤢🤮 ? Et si c’était l’avenir de l’humanité ? Demain, les côtes de bœufs, saucisses et filets de cabillaud auront-elles déserté les rayons des supermarchés au profit d’une bonne barquette de grillons ou d’assortiments d’insectes de saison ? Manger des insectes pour sauver la planète, vraiment ? L’entomophagie, cap ou pas cap ?

Manger des insectes pour sauver la planète, et pourquoi pas ?

Assurer la sécurité alimentaire mondiale de manière durable, un défi de taille

Océans surexploités, impact environnemental désastreux de l’élevage et de la consommation de viande… La production alimentaire est aux bancs des accusés du grand procès du dérèglement climatique. Avec nos quelque 8 milliards de bouches à nourrir, et sans doute 10 en 2050, il est plus que jamais l’heure de penser aux alternatives. Non, les moyens de production et les méthodes agricoles actuels ne sont pas durables et doivent entamer une transition, pas plus que la surpêche industrielle qui met à mal les stocks halieutiques 🌍. 👉 Le développement durable, qu'est-ce que c'est au juste ?

Clairement, il deviendra difficile, demain, de se partager les parts de ce gâteau dans un contexte où déjà près d’un milliard de personnes souffrent de malnutrition, et où la demande mondiale de denrées alimentaires, et notamment de protéines animales, est en pleine expansion. Le secteur agro-alimentaire va devoir se réinventer d’une manière ou d’une autre pour relever ce défi titanesque.

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L’entomophagie, LA solution ?

Et si manger des insectes était LA solution 🤔 ? L’idée fait son chemin, et pourrait bien apporter une réponse à cette équation d’apparence insoluble, tant pour la consommation humaine que pour l’alimentation animale. Une piste des plus intéressantes quand on sait que les insectes représentent plus de la moitié des êtres vivants sur la planète, malgré une population, elle aussi, en net déclin du fait de la dégradation de l’environnement. S’agit-il, comme certains l’affirment, de la meilleure alternative à la viande, susceptible d’assurer la sécurité alimentaire de l’humanité ?

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Manger des insectes, un atout santé

Oui, quoi qu’on en pense, il est démontré que la consommation d’insectes est excellente pour la santé. Les larves de mouches, par exemple, et d’insecte en général ont une teneur élevée en protéines et sont riches en de nombreux autres nutriments, notamment les graisses, les minéraux ou les vitamines 😋 : protéines, acides gras d’excellente qualité comparable à ceux des poissons, oligo-éléments, acides aminés essentiels… Un argument diététique de taille en faveur de l’entomophagie !

En fait, le seul véritable risque inhérent à la consommation d’insectes identifié actuellement par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) est celui des allergies, au même titre que les crustacés.

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La conversion alimentaire imbattable des insectes

Les insectes ont la capacité de surcycler les résidus organiques, même de qualité médiocre, en protéines et en lipides d’excellente qualité. Ils sont de fait plus efficaces pour convertir en nutriments les ingrédients qui servent à les nourrir que les animaux d’élevage : c’est ce qu’on appelle leur taux de conversion alimentaire 🤓.

En effet, les insectes ne disposant que d’un exosquelette, leur corps est à 80 % comestible, alors que les mammifères que nous consommons sont dotés de nombreux organes inutiles d’un point de vue nutritionnels, tels que les poils, les plumes, les os, les boyaux… En comparaison, contrairement à l’adage qui dit « tout est bon dans le cochon », seul 40% de l’animal est comestible.

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Un élevage à faible impact environnemental

Si on ajoute à ça le fait qu’indiscutablement, la production d’insectes est plus respectueuse de l’environnement que la production de bétail au moins du point de vue des gaz à effet de serre, on se dit qu’on tient peut-être quelque chose. Nos élevages de bétail sont en effet actuellement responsables de 18 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Or, d’après les recherches menées par les scientifiques de l’université de Wageningen aux Pays-Bas, à poids équivalent, les insectes collectés dans la nature pour se nourrir émettent 80 fois moins de méthane que le bétail.

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🪳 Par ailleurs, alors que près de 15 kg de végétaux sont nécessaires pour produire 1 kg de viande, les insectes, eux, n’en nécessitent que 1,2 à 2 kg. De même, 1 kg de viande de bœuf consomme 15 000 litres d’eau, alors que la même quantité de chair de criquet en aura utilisé seulement 200. Le calcul est vite fait ! Cela signifie que la production de la nourriture des insectes d’élevage monopolisera, de fait, moins de surface au sol, moins d’eau, moins de produits phytosanitaires, et autres réjouissances. Ils peuvent même être élevés à partir de déchets organiques, comme les déchets alimentaires, une aubaine pour les revaloriser.

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Les insectes sont déjà au menu de la moitié de l’humanité

Si nos sociétés occidentales sont pour l’heure hermétiques à cette idée, dans certains pays, ça se fait déjà depuis des milliers d’années. 🐜 En fait, la moitié de l’humanité mange déjà des insectes, que ce soit couramment ou occasionnellement : c’est ce qu’on appelle l’entomophagie. En Thaïlande, en Chine, ou encore au Mexique ou en Colombie, de même que dans de nombreux pays d’Asie, c’est monnaie courante. Criquets, sauterelles, scarabées, vers de bambou, termites, araignées, et même scorpions 🦂… jusqu’à 2 000 espèces sont consommées depuis la nuit des temps dans ces contrées où manger des insectes fait tout simplement partie de la culture, tout comme nous mangeons des grenouilles devant les yeux incrédules de nos proches voisins. Les populations souffrant de malnutrition dans certaines régions y trouvent même une source précieuse et salvatrice de protéines.

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Le blocage psychologique suscité par l’entomophagie, insurmontable ?

Néanmoins, chez nous, la consommation d’insectes se heurte à des obstacles culturels et psychologiques : les gens ont l’impression que c’est sale, et sont rebutés par la simple idée d’intégrer des grillons dans leur régime alimentaire, d’où la redoutable épreuve de Koh Lanta évoquée en introduction 🤢... C’est sûr qu’il ne faut pas faire une fixette sur l’image de la mouche à merde 😅 : en fait, de nombreux insectes ont un régime très sain constitué d’herbes fraîches. C’est un peu tôt, sans doute, mais la culture d’insectes pour l’alimentation animale, en revanche, y est mieux accueillie et intéresse les multinationales. Il s’agit notamment d’une piste intéressante pour les animaux de compagnie, ou encore les poissons d’élevage, qui nécessitent une alimentation riche en protéines.

Si ça peut aider, néanmoins, une étude néerlandaise estime que nous mangeons déjà, à notre insu, près de 500 grammes d’insectes par an, par le biais de la confiture, ou du pain. Alors un peu plus, un peu moins 😉…

Un secteur en forte expansion

Malgré tout, le secteur est en plein boom, y compris chez nous. La société Ynsect, par exemple, a pris ses quartiers en France, près d’Amiens, pour produire des larves de scarabées. Mais encore Micronutris, dans la région toulousaine, ou Jimini’s, qui élève des criquets et des grillons, on s’en serait douté, en Ile-de-France. Le restaurant parisien Inoveat propose déjà de nombreux plats croustillants à sa carte, convaincu que ce régime alimentaire sauvera la planète : tous ses plats en contiennent, peu ou prou.

La révolution est déjà en marche !

À retenir

D’après Arnold van Huis, entomologiste aux Pays-Bas, « Le jour viendra où un Big Mac coûtera 120 euros et un Bug Mac 12 euros, où les gens qui mangent des insectes seront plus nombreux que ceux qui mangent de la viande ». Et ça pourrait bien se vérifier ! Alors que la croissance démographique poursuit sa progression, les bouches à nourrir n’ont jamais été aussi nombreuses, et les modes de production actuels ne sont pas tenables d’un point de vue climatique et environnemental. Parmi les alternatives envisagées, la consommation d’insectes semble une piste très sérieuse, présentant de réels atouts tant pour la planète, pour la santé que pour la sécurité alimentaire mondiale qui emprunte une dangereuse pente. Le principal obstacle à sa mise en œuvre relève plus du blocage psychologique d’une importante partie de la population mondiale, les insectes intégrant déjà depuis des milliers d’années le régime alimentaire de très nombreuses autres cultures.

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Sources : theconversation.com, futura-sciences.com, francetvinfo.fr, agro-media.fr, maxisciences.com, goodplanet.info, jiminis.com, slate.fr

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