Une préoccupation qui ne date pas d’hier
Déjà, Platon, en son temps, s’en inquiétait : d’après lui, la ville idéale ne devait pas compter plus de 5040 citoyens, et il évoquait, dans La République, écrit aux alentours de 375 avant JC, la tendance humaine à dégrader la nature pour la satisfaction plus encore de ses besoins, de ses envies.
À son tour, L’auteur Tertullien considérait que tout le monde avait d’ores et déjà été exploré, et que notre espèce en était le fardeau. Eh bien… Ils doivent se retourner dans leur tombe jusqu’à en avoir le tournis, ces deux-là 😵💫 !
👉 Peut-on vraiment encore sauver la planète ?
Croissance démographique : la tendance
La chute de la fécondité observée dans la plupart des pays dits « développés » ne compense pas la forte fécondité d’autres régions du monde (Afrique, une partie du Moyen-Orient et de l’Asie, notamment), tandis qu’en parallèle, l’espérance de vie ne cesse d’augmenter. La mortalité infantile et maternelle est également en berne, ce qui est bien évidemment un progrès. Du coup, c’est mathématique, la population mondiale ne cesse de croître 🚼 .
Mais il faut relever que son rythme décélère néanmoins : elle augmente toujours, mais moins vite. Ayant atteint un taux maximum de plus de 2 % par an il y a 50 ans, la croissance démographique a diminué de moitié, et va continuer de baisser du fait de la diminution de la fécondité. 👉 Est-il encore possible de stopper le réchauffement climatique ?
Les Nations unies annoncent en effet un scénario selon lequel une décélération de la croissance démographique se poursuivra jusqu’à un pic qui devrait être atteint autour de 2080, avant de baisser lentement 📉. Le taux de fertilité devrait ainsi atteindre 1,8 par femme en 2100, selon le Muséum National d'Histoire Naturelle.
Par ailleurs, la croissance de la population n’est absolument pas homogène : l’Inde et la Chine comptabilisent à elles deux environ 2 milliards de personnes, et seulement 7 pays comptabilisent près de la moitié de la population mondiale (Indonésie, Pakistan, Nigéria, Brésil, USA, Inde et Chine), soir sur environ 23,31 % de la superficie totale de tous les pays du monde confondus.
Les pressions exercées sur l’environnement diffèrent donc d’un pays à l’autre, au regard, notamment, du mode de vie local. Mais la question qui nous taraude tous, c’est celle de savoir si les ressources que nous procure la planète suffiront, ou non, à satisfaire les besoins de tout ce petit monde 🤔 ?
👉 Quels sont les pays les plus pollueurs de la planète ?
L’homme, ce parasite ?
C’est vraiment triste à dire, mais aujourd’hui, plus aucune partie de la planète n’est vierge 🥺 : l’activité humaine a impacté, de près ou de loin, chaque parcelle de notre terre. L’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que 38 % de la surface terrestre de la planète est déjà utilisée pour cultiver des aliments et autres pour les besoins humains.
En parallèle, les populations d'animaux sauvages ont diminué de deux tiers entre 1970 et 2020, d’après les chiffres du WWF.👉 Pourquoi parle-t-on de la sixième extinction ?
L’Homme est en effet devenu le principal moteur de changement environnemental global sur la planète, au point qu’il rivalise avec les forces de la nature : nous vivons dans l’ère de l’Anthropocène, initiée au moment de la révolution industrielle.
La capacité de charge de la Terre
Quelle est donc la « capacité de charge de la Terre », ce seuil limite de population au-dessus duquel la population mondiale baissera de fait en raison de l’aggravation des problèmes sanitaires et de famines 😰 ?
En fait, cette question est impossible à trancher réellement et a fait l’objet de plusieurs dizaines d’estimations, dans une fourchette comprise entre moins d’un milliard à plus de 1027 (1000 quadrillions) individus. Les 2/3 des études concluent néanmoins à une capacité de charge totale située entre 4 milliards et 16 milliards d’êtres humains, la médiane flirtant avec 10 milliards. Autant dire demain 😅 !
L’augmentation démographique augmente la pression sur les ressources naturelles de la planète
En vérité, l’augmentation démographique vient aggraver des problèmes écologiques déjà présents, et agit comme multiplicateur des écueils environnementaux que nous connaissons. Oui, chaque nouveau-né, aussi mignon soit-il, est un stress de plus pour l’environnement, mais le vrai problème, ce n’est pas la surpopulation, mais plutôt la surconsommation qui l’accompagne 🛍️.
Il se trouve en effet que nous consommons déjà bien plus de ressources naturelles que ce que la Terre peut régénérer chaque année, de sorte que le « jour du dépassement » intervient chaque année un peu plus tôt que la précédente. Alors qu’en 1970, le jour à partir duquel nous commencions à puiser plus de ressources renouvelables que la Terre est capable de fournir tombait le 29 décembre, en 2023, il est intervenu le 2 août. 👉 Footprint calculator, calculez votre jour du dépassement selon votre mode de vie
Une surconsommation déjà insoutenable pour la planète, du moins sur le long terme. En fait, il faudrait DEJA 1,75 Terres pour subvenir à nos besoins de manière durable 🌍. En comparaison, si tout le monde vivait comme un habitant de l'Inde, nous n’aurions besoin que de 0,8 planète chaque année. On serait LAAARGE ! À l’opposé inverse, la consommation d’un américain moyen, si elle était généralisée à l’ensemble de la population mondiale, nécessiterait plus de 5 planètes…
Or, l’agriculture, l’élevage et la pêche représentent un véritable traumatisme pour notre terre, ou plutôt la manière dont ils sont pratiqués, chacun à sa manière. Fatalement, il arrivera un moment où ça va coincer, et où l’espèce humaine souffrira d’une pénurie de ressources : manque d’eau potable, insécurité alimentaire…
📍 Sur le papier, si on se base sur nos pratiques actuelles, nous sommes déjà trop nombreux sur la planète. La croissance démographique se heurtera en tout état de cause à la réalité des ressources limitées de la Terre : si rien n’est fait, les famines et les maladies entraîneront, de fait, des décès prématurés, qui équilibreront la natalité. |
Et si le vrai problème était ailleurs ?
S’il est évident de la croissance démographique mondiale ajoute une pression sur l’environnement, il s’agit de mettre en relief celle-ci. La vraie question n’est-elle pas la suivante : Ne devrait-on pas s’inquiéter davantage du mode de vie de la population mondiale et des ressources consommées par cette dernière que de son effectif 🤔 ? Et si le problème se situait ailleurs, c’est-à-dire dans la manière dont l’Homme, aujourd’hui, dépasse allègrement la limite de ses besoins ?
Car la vérité, c’est qu’au regard du climat, ce sont bien les 10% des individus les plus riches qui sont responsables de la moitié des émissions de CO2 mondiales, et ces 10%, nous en faisons partie… En fait, si la population mondiale actuelle reste soutenable pour la terre, c’est parce que l’immense majorité de l’humanité vit de manière bien plus sobre que nous le faisons. Il est donc injuste que les pays riches montrent du doigt la croissance démographique des pays moins développés. 👉 Yachts, jets privés… Quel est l'impact écologique des vacances des hyper riches ?
Le calcul est vite fait : réduire les demandes individuelles sur la planète permettra de réduire l’empreinte de l’humanité dans son ensemble 💪. L’Homme devra notamment sérieusement revoir ses habitudes alimentaires, s’orienter vers un régime bien plus végétarien. Réduire sa consommation de viande, oui mais par quels aliments la remplacer ?
En fait, plus que la croissance démographique, c’est surtout la croissance économique qui pose un réel problème climatique. Le vrai levier, c’est donc une modification rapide des modes de vie afin de les rendre compatibles avec ce monde aux ressources généreuses, certes, mais limitées 🌿. Le nombre d’habitant importe peu, la véritable question est celle des modes de vie occidentaux, comme le confirment les rapports du GIEC et des experts de l’IPBES. Autrement dit, le comportement a plus d’importance que le chiffre : si nous persistons à nous comporter comme des goinfres, cela ne pourra pas fonctionner.
Il s’avère que l’utilisation durable des ressources planétaires et le respect de la nature sont vitaux pour la survie de notre propre espèce. 👉 Quelles sont les 5 causes principales du réchauffement climatique ?
Ne pas avoir d’enfant pour sauver la planète ?
La question n’est donc pas de décider, pour le bien de la planète, de ne pas avoir d’enfants, mais bien d’éduquer ces derniers à de meilleures pratiques et au respect de la nature et du vivant.
👉 Apprendre aux enfants le respect de l'animal et du vivant
À retenir
Après avoir dépassé le cap des 8 milliards de terriens le 15 novembre 2022, nous poursuivons tranquillement notre croissance démographie, et devrions atteindre, d’ici la fin du siècle, entre 10 et 15 milliards d’individus. Les inquiétudes vont donc bon train sur la question de savoir si les ressources de notre planète suffiront à combler les besoins de chaque terrien la peuplant. Mais au-delà du chiffre, il faut davantage s’attarder sur la pression exercée par nos modes de vie consuméristes sur l’environnement. Le pillage des ressources planétaire au service de la croissance économique ne pourra pas longtemps suivre le rythme de l’augmentation démographique, un nouveau modèle doit donc nécessairement voir le jour : l’ensemble de la population mondiale ne pourra pas adopter le même train de vie que la partie la plus riche de l’humanité. Ce sera donc à elle, tôt ou tard, de réduire la voilure et de s’adapter aux capacités réelles de la planète.
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Sources : nationalgeographic.fr, wikipedia.org, geo.fr, lemonde.fr, futura-sciences.com, caminteresse.fr, sciencepost.fr, bbc.com, trustmyscience.com, nationalgeographic.fr