Yachts, jets privés… Quel est l'impact écologique des vacances des hyper riches ?

Mis à jour le par Equipe Rédaction

À l’heure ou le réchauffement climatique inquiète à juste titre la quasi-totalité de l’humanité, et enjoint chacun à faire preuve de sobriété et d’écocitoyenneté au quotidien, une poignée de milliardaires semble s’en désintéresser complètement : les habitudes luxueuses des super-riches, à l’empreinte carbone ahurissante sont complètement à contre-courant total de l’urgence écologique. Jets privés, yachts… Mais quel est, au juste, le coût environnemental du train de vie des personnes les plus favorisées de la planète ?

Yachts, jets privés… Quel est l'impact écologique des vacances des hyper riches ?

L’indécente empreinte carbone des ultrariches

En France, les utra-riches, dont le patrimoine dépasse 30 millions d'euros, représentent environ 5.500 personnes, soit 0,01% de la population de Français adultes. Une goutte d’eau dans l’océan, est-on tenté de penser. Comment se fait-il, donc, que cette poignée de privilégiés fasse autant parler d’elle 🤔 ?

Plus on est riche, plus on pollue. C’est ainsi que les pays industrialisés et les plus riches sont les principaux contributeurs en termes d’émissions de gaz à effet serre dont l’accumulation dans l’atmosphère cause le dérèglement climatique. À l’inverse, les pays et individus les plus pauvres sont les plus vulnérables et exposés aux impacts du réchauffement planétaire, principalement en Afrique et en Asie du Sud-Est.

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Mais au sein même des pays les plus émetteurs, il existe d’importantes disparités entre les individus. C’est ainsi que les inégalités entre les super-riches et les personnes les moins favorisées ne se résument pas aux revenus : il faut savoir également que les 1% les plus favorisés, qui concentrent 44% de la richesse mondiale, sont également responsables, à eux seuls, de 15% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale 🫣. À l’inverse, les 50% les plus pauvres, de leur côté, n’en occasionnent que 7%. Le niveau de richesse d’un individu est donc le premier facteur déterminant de ses émissions.

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L’insoutenable train de vie des plus riches nuit au climat

En matière de carbone, il y a « émissions » et « émissions ». Si certaines sont de l’ordre de la subsistance, et sont difficilement évitables, d’autres relèvent du luxe et du pur loisir, qui elles posent une réelle question éthique. Ainsi, le mode de vie dispendieux des ultra-riches fait grincer des dents dans un contexte où le dérèglement climatique impose à tout un chacun de revoir la copie de ses habitudes de vie quotidiennes 😠. Car sans surprise, les super-riches ne sont pas les premiers à utiliser un vélo pour leurs déplacements quotidiens, à faire leurs courses en vrac ou à multiplier les écogestes pour économiser de l’eau ou de l’énergie… Ben non, à quoi ça servirait, sinon, d’être riche 😅 ? Non, bien souvent, ils usent et abusent des voyages en avion pour leurs loisirs, ou de voitures neuves et luxueuses. Ils détiennent bien souvent les logements et résidences secondaires les plus grands, les plus gourmands en énergie.

👉 Est-il encore possible de stopper le réchauffement climatique ?

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En mettant bout à bout l’empreinte carbone des yachts, jets, et propriétés des milliardaires, on atteint 8 000 tonnes par an et par personne (qui flirte avec les 30 000 tonnes, pour certains, comme c’est le cas de l'oligarque russe Roman Abramovitch, lui-même propriétaire d’un superyacht de 162,50 mètres de long 😱). En comparaison un Français moyen atteint environ 10 tonnes chaque année, l’objectif étant d’atteindre la neutralité en 2050… Certains en sont donc abissalement loin !

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Les vacances et loisirs des plus riches à la lumière de la crise climatique

Hôtels de luxe, plages paradisiaques de sable blanc, villes sur l’eau 🏖️… Une chose est sûre, les super-riches sont rarement adeptes du staycation pendant les vacances, ni même au quotidien, d’ailleurs. Friandes de jets privés et de yachts, ces embarcations luxueuses, le fait est que les grandes fortunes ont une empreinte carbone complètement démesurée.

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Les jets privés, l’insouciante pollution des mégariches

🛩️ Multipliant les vols courts, n’hésitant pas à comptabiliser un trajet par jour, les ultrariches utilisent leurs jets privés aussi machinalement qu’un individu lambda utilise sa voiture pour se rendre au boulot, cristallisant l’impact climatique démesuré des plus favorisés. Une catégorie de la population pour qui tout semble planer, malgré la détresse climatique environnante 🌍.

Certains comptes Twitters en ont même fait leur cheval de bataille, à l’image de Jack Sweeney, créateur du compte Twitter Celebrity Jets, proposant de suivre en temps réel le trafic aérien, ou encore des comptes @Iflybernard ou @laviondebernard, qui suivent à la trace les très émetteurs déplacements des grands de ce monde et les rendent publics. Quand on sait qu’un vol en jet privé émet 10 fois plus de carbone qu’une liaison aérienne commerciale, déjà pas très vertueuse, on a tout dit 😒. Une habitude pas si en marge que ça puisqu’en 2019, un vol sur dix au départ de la France était à bord d’un jet privé.

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Les yachts, les moyens de transport les plus polluants de la planète

🚢 Equipés de sous-marins, d’hélicoptères, de piscines, et de nombreuses autres options, ces bateaux sont de très importants émetteurs de CO2, au grand damne des défenseurs de la nature. Au point qu’ici encore, un compte Twitter traque les superyachts des milliardaires afin de calculer et de dénoncer les émissions de CO2 émis par le moyen de transport le plus polluant au monde : le compte « Mega yacht CO² tracker ».

L’embarcation de l'héritier Thomas Leclerq qui avait déjà fait scandale en 2019 au sujet d’un mouvement social initié par l’équipement de bord, présente également un bilan carbone absolument pharaonique : pour la seule journée du 15 août 2022, il aurait produit environ 3.7 tonnes de CO² en consommant 1439.7 litres de carburant ! Soit environ l'empreinte carbone annuelle moyenne d'un Français 🫢.

De son côté, le Symphony, superyacht de Bernard Arnaud long de 101.5m de long, serait propulsé par 4 moteurs MTU 16V 4000 M73, consommant chacun 657 litres par heure. Il est doté de 6 ponts aux larges terrasses, d’une hélisurface afin de pouvoir le rejoindre directement en hélicoptère 🚁, d’un bar 🍹, d’un SPA, d’un écran de projection en plein air, d’un cinéma HD, d’une piste de danse 🪩, d’un salon de beauté, d’une salle de gym, d’un practice de golf 🏌️, d’une salle de musique avec piano à queue, d’un ascenseur, et même d’une piscine de nage à contre-courant dotée d’une cascade et d’un fond en verre transparent, et non, malheureusement, il ne prend pas les chèques vacances ANCV 😅. C’est ainsi que son luxueux vaisseau représente à lui seul 86% des émissions de GES du milliardaire et homme d’affaires français, un chouïa au-dessus de la moyenne…

Mais ce n’est rien à côté des plus grands yachts du monde, la palme de cette catégorie revenant à l’Azzam, long de 180 mètres, propriété du cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane, ex-président des Émirats arabes unis et émir d’Abou Dab (notez, au passage, ce besoin de mesurer la taille de son yacht et de le comparer à celle des autres, qui laisse songeur).  

Et pourtant, ces 30 dernières années, le marché de ces superyacht et embarcations de luxe a bondi, et a été multiplié par 3 : on en trouverait aujourd’hui environ 6.000 tout autour de la planète.

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Plus d’égalité pour plus de sobriété

Les super riches sont voraces, et cette tendance doit s’inverser afin de répondre aux enjeux climatiques actuels 🌿. Les chercheurs de l’université de Leeds, au Royaume-Uni, se sont penchés sur la question de l’impact des inégalités sur la crise environnementale, et en sont venus à la conclusion que d’ici 2050, dans l’hypothèse où les inégalités de richesse restent proches du niveau actuel, la consommation d’énergie sera alors deux fois plus élevée que dans le cas d’un monde plus équitable, empreint de plus d’égalité. Ils vont même plus loin : selon eux, « la consommation d’énergie du 1 % de la population mondiale super-riche pourrait être égale à celle nécessaire pour assurer un niveau de vie décent à 1,7 milliard de personnes, soit la totalité de la population africaine de 2050 ».

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À retenir :

La détresse environnementale est au cœur de tous les débats, et dans ce contexte, les extravagances des ultrariches posent désormais un réel problème éthique. Un monde à part, qui semble loin, très loin de l’urgence écologique et climatique. Sourds aux supplications de la planète, meurtrie au quotidien par la déraison de l’Homme, ils poursuivent, en parfaits égoïstes irresponsables, leur insoutenable et luxueux train de vie.

Pourtant, en tant que détenteurs des principaux leviers d’action en la matière, ils pourraient la résoudre presque à eux seuls, cette crise climatique, par le biais de leur comportement individuel, d’une part, mais également de leur pouvoir d’influence, en façonnant de nouvelles normes culturelles, et plus encore au travers de leurs investissements.
Car si déjà, l’empreinte environnementale du train de vie des plus fortunés a de quoi faire blêmir, il ne faut pas perdre de vue ces autres facettes d’un phénomène tragique où l’indécente satisfaction des caprices de l’Homme semble toujours l’emporter sur l’éthique et la planète.

Explorer - protéger - se ressourcer
#BornToBeWild

Sources : futura-sciences.com, geo.fr, bateaux.com, lepoint.fr, radiofrance.fr, greenpeace.fr, reporterre.net, cairn.info, geo.fr, 20minutes.fr, bbc.com

Article proposé par Equipe Rédaction

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