L’impact environnemental du contenu de nos assiettes
L’agriculture, c’est environ 30% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Par ailleurs, environ 80% de la déforestation dans le monde est due à la production agricole, et quand on prend aussi en compte les pesticides, engrais, et autres produits phytosanitaires utilisés, on commence à mieux percevoir l’impact écologique du contenu de notre assiette 🍽️.
De la production des aliments, à leur conditionnement, jusqu’à leur consommation, en passant par le gaspillage alimentaire, le modèle alimentaire qui est le nôtre est loin d’être neutre pour la planète : pollution, dégradation des écosystèmes, destruction des sols, déforestation, déclin des précieux insectes pollinisateurs, réchauffement climatique…
Ne serait-il pas l’heure de revoir notre menu ? Quels sont les aliments les plus polluants, à éviter autant que possible ?
👉 Quels sont les secteurs et industries les plus polluants ?
1. La viande : un véritable fléau environnemental
🥩 Il n’est un secret pour personne que la consommation de viande est sans doute celle qui pose le plus de problèmes environnementaux.
Entretenir du bétail est un véritable gouffre d’eau, de nourriture et d’énergie, l’élevage causant par ailleurs des émissions de gaz à effet de serre considérables : la production de viande, à elle seule, est responsable d’environ 20% des émissions mondiales et de 70 à 80% de la déforestation tout autour du globe.
L’élevage intensif, en particulier, est particulièrement délétère, les bêtes y étant principalement nourries de grains et de soja. Le bœuf et l’agneau, en particulier, sont les viandes les plus nocives : la viande de bœuf, par exemple, émet près de 100 kilos de CO2 pour seulement un kilogramme de viande ! Des protéines animales que nous consommons de surcroît en excès, en particulier dans nos sociétés occidentales…
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2. Les produits laitiers : à limiter !
Comme tous les produits d’origine animale, les produits laitiers font partie des aliments les plus polluants. De la même manière que pour la production de viande, les bêtes monopolisent des pâturages, sont nourries à base de céréales et de soja, source de déforestation, et consomment une grande quantité de fourrage, lui-même bien souvent OGM, notamment dans les grandes exploitations.
Les éleveurs ont également bien souvent la main leste sur les antibiotiques. 🧀 Le fromage, par ailleurs, nécessite en moyenne 5600 litres d'eau pour produire par kilo ! 👉 Fromage végétarien, vers quel produit se tourner ?
D’une manière générale, alors que notre régime alimentaire actuel occupe aujourd'hui 4,13 milliards d'hectares de terres dans le monde, un régime alimentaire sans bœuf, sans mouton ou sans produits laitiers ferait tomber le besoin de terres à seulement 1,1 milliard d'hectares, d’après une étude « Environmental Impacts of Food Production » publiée dans la revue Science.
3. Sélectionner son poisson, c’est protéger les océans !
🐠 Finissons-en avec les protéines animales avec le cas de la consommation de poisson.
Bien souvent issus de la surpêche, les poissons que nous achetons sont souvent les produits de pratiques ou d’élevages particulièrement nocifs pour l’environnement. La production de saumon, notamment, bien souvent d’élevage, pollue considérablement l’eau en raison des nombreux antibiotiques et produits chimiques déversés.
Le thon rouge, de son côté, est en voie de disparition, comme de nombreux autres : à éviter de toute urgence ! En fait, 93% des stocks de poissons sont surexploités ou pleinement exploités, une bien mauvaise nouvelle pour la biodiversité marine.
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4. Le sucre : et si on réduisait ?
L’addiction au sucre n’est pas sans effet sur l’environnement, loin de là 🍭. Il s’agirait même d’une des cultures les plus nocives pour la planète. Environ 150 millions de tonnes de sucre sont produites dans le monde chaque année. Utilisation intensive d’eau, de pesticides, érosion des sols, épuisement de la terre qui devient carencée en carbone organique…
La culture de canne à sucre et de betterave à sucre détruit des écosystèmes et met à mal la biodiversité. Difficile de s’en priver totalement, mais il est urgent de réduire notre consommation et d’opter, lorsque c’est possible, pour des alternatives plus vertueuses !
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5. Mauvaise nouvelle : le chocolat aussi…
On continue avec les mauvaises nouvelles : le chocolat, lui aussi, est à classer dans les mauvais élèves de la classe écolo 😱. La culture de cacaoyer nécessite beaucoup d’eau, et fait peser une pression importante sur les forêts équatoriales qui sont détruites pour répondre à une demande mondiale en constante augmentation.
D’où une importante déforestation en Côte d’Ivoire, en Indonésie ou encore au Ghana. De nombreuses espèces animales, en fort déclin, en sont considérablement fragilisées, comme c’est le cas des orangs-outans ou des tigres. D’autant que toutes les étapes de transformations du chocolat alourdissent encore sa facture environnementale, et qu’il est consommé loin, bien loin de son pays d’origine !
6. … et le café #whatelse !
Café, chocolat : même combat ! Déforestation massive, utilisation généreuse de pesticides, érosion des sols… ☕Et si on s’en passait ?
7. Sans huile de palme, bien entendu
Il est de notoriété publique que l’huile de palme est oh combien délétère pour la planète. Responsable d’une déforestation hors de contrôle dans les forêts primaires d’Indonésie ou de Malaisie🪵, la production d’huile de palme détruit des écosystèmes entiers et décime les populations de nombreuses espèces en danger, outre le fait qu’elle pollue copieusement les sols et l’eau et fait pâlir par son impact carbone.
Pourtant, on continue d’en trouver presque partout ! Malheureusement, il s’agit de LA matière grasse la plus utilisée dans l’industrie agro-alimentaire.
8. Le soja, un désastre
Remplacer les steaks de bœuf par des steaks de soja 🤔? Pas si sûr, Arthur ! La culture de soja contribue généreusement à la déforestation et nécessité l’utilisation de processus industriels lourds et de solvants chimiques contribuant à une importante pollution locale. Huile de soja, alimentation du bétail, tofu, pousses de soja… 330 millions de tonnes de graines de soja sont produites chaque année dans le monde !
9. Le riz, blanc mais pas si propre
La culture du riz nécessite d’importantes quantités d’eau : 3400 litres d’eau sont nécessaires pour en faire pousser 1 kg ! Mais ce n’est pas tout, car les rizières rejettent également du méthane, à hauteur de 100 millions de tonnes par an, encore plus que la production de bétail !
10. Carton rouge pour les fruits et légumes importés ou hors saison
Si nos envies irrépressibles de mangues, de fraises ou de tomates peuvent être assouvies en toute saison, ce n’est pas sans effet sur la planète. Par exemple, l’avocat, qui nécessite d’importantes quantités d’eau, a un bilan carbone franchement dégueu, au même titre que la mangue qui en plus, est un fruit fragile qui ne supporte de voyager qu’en avion🥭 …
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Zoom sur l’eau minérale
Ce n’est pas tant l’eau minérale qui pose souci, mais plus son contenant : la bouteille en plastique est en effet un des plus importants fléaux pour la planète 🌍, et notamment pour les océans. 50 milliards de bouteilles d’eau sont vendues chaque année dans le monde, et ça, ça demande beaucoup de pétrole, d’une part, et ça génère une quantité folle de déchets plastiques à usage unique.
Tout ça alors qu’au final, l’eau en bouteille contient plus de résidus de produits plastiques ou chimiques que l’eau du robinet dans nos pays développés, c’est quand même un comble !
Mais alors, qu’a-t-on diable le droit de manger ?!
Eh bien de tout, mais intelligemment ! Un régime flexitarien, par exemple, vous ouvrira les portes d’un régime alimentaire plus sain, pour vous comme pour l’environnement.
Consommer moins de viande mais des produits plus qualitatifs, opter pour des produits de saison et/ou locaux ou en circuit court, faire la part belle aux légumineuses, privilégier autant que possible les produits issus de l’agriculture biologique…
Il ne s’agit pas nécessairement de cesser complètement la consommation de viande, mais de réduire cette dernière, et de privilégier les petites exploitations locales, les animaux élevés en plein air, nourris en pâturage, et idéalement, se tourner vers de la viande bio.
À retenir
En France, nous avons tendance à privilégier une alimentation riche en viande et en produits laitiers. D’une, ce n’est absolument pas une nécessité d’un point de vue strictement nutritionniste (ce serait même l’inverse !), et de deux, il n’y a rien de pire pour la planète ! Mais bien d’autres aliments ont un bilan environnemental plus que douteux, et sont donc à limiter fortement, ou à sélectionner intelligemment : c’est notamment le cas du poisson, du sucre, du chocolat, du café, du soja, ou encore du riz.
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Sources : sciencepost.fr, youmatter.word, cnews.fr, lejsl.com, wwf.fr, futura-sciences.com, ademe.fr
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