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C’est quoi l’huile de palme ?
L’huile de palme est extraite des fruits du palmier à huile (Elaeis guineensis), originaire d’Afrique de l’Ouest, par pression à chaud 🌴. La demande mondiale d’huile de palme est énorme : elle représente à elle seule 25% de la consommation d’huile dans le monde, en première position devant toutes les autres.
Dans quoi la trouve-t-on ?
Elle intervient dans la composition de 80% des produits alimentaires partout sur la planète. On la retrouve partout ! Dans les produits de beauté (shampoings, dentifrices…), dans certains biocarburants (qui n’ont de bio que le nom), dans les lessives, les peintures… Et maintenant, on nourrit même les vaches avec un supplément d’huile de palme afin d’augmenter leur productivité de lait 🐮. C’est pourquoi la production de cette huile n’a cessé d’augmenter depuis une trentaine d’années, au grand détriment de l’environnement. Et on comprend pourquoi : son rendement à l’hectare est 7 à 10 fois supérieur aux autres huiles, ce qui fait du palmier à huile le plus productif des oléagineux.
Appréciée pour sa texture douce et agréable, son parfum et son goût neutres, elle favorise la conservation des aliments.
Pour couronner le tout, l’huile de palme est plutôt bon marché, raison pour laquelle les industriels en raffolent.
L’huile de palme, une catastrophe écologique à plus d’un titre
L’huile de palme, synonyme de déforestation…
L’une des conséquences les plus graves de la culture intensive de ce palmier à huile, c’est la déforestation massive qu’elle engendre, et avec elle, une destruction catastrophique des écosystèmes et de la biodiversité 🌱.
L’Indonésie et la Malaisie, les deux plus gros exportateurs, fournissent à eux seuls 85% de la consommation mondiale. Et pour y parvenir, ces deux pays sont parvenus à une monoculture intensive, un drame pour les écosystèmes forestiers : l’Indonésie, dont la forêt primaire est la 3ème plus vaste après celle du Congo et d’Amazonie, en a déjà perdu 72% 😱 !
Et avec eux, ce sont de très nombreuses espèces, dont certaines sont en déclin, voire en danger critique, qui deviennent encore plus vulnérables et risquent la disparition. Entre 1990 et 2005, 56% des nouvelles plantations de palmiers à huile en Malaisie ont été prises sur la forêt, soit un million d’hectares.
Lorsque la forêt primaire est convertie en plantation de palmiers à huile, c’est 77% des espèces d’oiseaux et 83% des espèces de papillons qui disparaissent 🐦 🦋. Sur les îles de Bornéo et Sumatra, les orangs-outans en font largement les frais, les faisant entrer dans la catégorie peu enviable d’espèce « en danger critique d’extinction ». Les tigres ou les gibbons sont également dans une situation peu enviable 🐯.
D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’huile de palme affecte au moins 193 espèces classées comme « menacées ».
Cette vision à court terme induit, à l’échelle mondiale, une dérégulation désastreuse et généralisée des systèmes de vie. Ces pays stérilisent ainsi progressivement leurs terres, et provoquent la prolifération de certains insectes et de bactéries dangereuses pour l’homme 🦟, compte tenu du fait que les animaux qui avaient pour fonction de les éliminer ne peuvent plus s’en charger. C’est la porte ouverte aux maladies comme le paludisme qu’il nous sera difficile de maîtriser 👉 À quoi servent les moustiques ? On se le demande !
… et de réchauffement climatique
Malheureusement, l’impact est également considérable en termes de réchauffement climatique 🥵 … car la déforestation entraîne une augmentation importante du gaz à effet de serre (GES). L’Indonésie doit d’ailleurs sa 3ème position mondiale de producteur de GES à ce phénomène .
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Le couvert forestier est en effet le poumon de notre planète, et plus la forêt recule, plus les effets du changement climatique s’intensifient. Le défrichement des forêts produit en effet en lui-même des gaz à effet de serre, en raison notamment des incendies incontrôlables qu’il provoque 🔥, et par-dessus le marché, les capacités de captation du carbone se réduisent au fur et à mesure que les arbres disparaissent. Par ailleurs, la tourbe marécageuse profonde dans laquelle pousse une partie de la forêt indonésienne stocke une très grande quantité de carbone, et se réduit comme peau de chagrin.
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Sans parler des communautés locales, ces victimes collatérales
Mais ce n’est pas tout : on estime que plus de 900 000 personnes en Indonésie souffrent d’infections respiratoires aiguës à cause des redoutables nuages de fumée provoqués par les incendies, et les communautés autochtones, dont la survie dépend intimement de la forêt, sont elles aussi déracinées 😢.
Existe-t-il des alternatives ? Le pouvoir est entre vos mains !
Nous sommes finalement les seuls espoirs pour mettre un terme à ce fléau, qui répond simplement à une forte demande. C’est donc au consommateur de choisir de boycotter au quotidien les produits industriels contenant de l’huile de palme 🙅♂️.
Le secteur de l’huile de palme est en effet caractérisé par un manque de traçabilité et de transparence peu rassurant. Et attention, les industriels sont des petits malins : ils masquent bien souvent la présence d’huile de palme sous l’appellation plus vague d’« huile végétale » 😠.
De nombreuses marques se sont d’ailleurs engagées à substituer d’autres huiles végétales à l’huile de palme, sous la pression notamment des associations de protection de l’environnement, comme Greenpeace. Nestlé, Casino, par exemple, ont sauté le pas. D’autres ont opté pour l’utilisation d’une huile de palme dite « durable », comme Carrefour ou Findus, par le biais de Rspo (Roundtable on Sustainable Palm Oil), qui réunit les producteurs s’engageant à n’exploiter que des terrains déjà déboisés 🌳. Ces phénomènes restent néanmoins malheureusement très marginaux.
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L’huile de palme, mauvaise pour la santé ?
Les nutritionnistes, eux aussi, l’ont dans le collimateur : l’huile de palme a une forte teneur en acides gras saturés, et ça, ce n’est pas l’idéal, on le sait bien. Elle favorise le mauvais cholestérol et les maladies cardiovasculaires 🤒. De plus, les avantages qu’elle pourrait présenter (présence de β carotène et de vitamine E) disparaissent presque entièrement lorsqu’elle est raffinée, chauffée ou modifiée.
Une réalité à contraster
Mais (car il y a quand même un mais) concrètement, la réalité est plus complexe. La culture du palmier à huile a une part de responsabilité dans la déforestation, mais elle est loin d’être la seule. Culture d’hévéa, de soja, élevage… On a tendance à montrer du doigt l’huile de palme, alors qu’elle n’en est en fait pas la principale source.
La vérité, également, c’est qu’interdire l’utilisation de l’huile de palme ne ferait finalement que déplacer le problème. Les entreprises pourraient se reporter sur d’autres cultures pour produire de l’huile, ce qui nécessiterait encore plus de surface cultivée. L’huile de Colza ou de tournesol a besoin de presque 9 fois plus de surface que le palmier à huile pour parvenir à une production équivalente. Ça laisse songeur !
À retenir : L’huile de palme est prise pour cible par les défenseurs de la nature en raison des conséquences désastreuses de sa culture intensive pour l’environnement : déforestation massive, disparition de la forêt primaire si précieuse et de la biodiversité qui va avec, réchauffement climatique… Un véritable fléau complètement hors de contrôle. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons agir en boycottant les produits – et ils sont nombreux – qui en contiennent. Car la production d’huile de palme répond à une forte demande, dont nous sommes, en tant que consommateur, la base. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : geo.fr, geo.fr, greenpeace, futura-scences.com, lefigaro.fr/sciences
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