Un site d’exception en danger de disparition
Ce glacier, qui possède une superficie de 86 km2 et une masse évaluée à 11 milliards de tonnes de glace, est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique planétaire 🌍.
Ce géant de glace qui prend sa source à plus de 4000 mètres d’altitude, et dont 9 des sommets qui l’entourent culminent eux aussi des altitudes comparables, est le théâtre privilégié de randonnées d’exception et promet des émotions incomparables aux alpinistes de tous bords.
Il est caractérisé par de larges moraines médianes formées par la coalescence de plusieurs bras du glacier. Ce site précieux tant par ses processus écologiques et biologiques que par sa beauté inimitable pourrait néanmoins disparaître d’ici la fin du siècle du fait du réchauffement climatique 😱. Chaque année, en effet, il perd jusqu’à 50 cm, et ça ne va pas aller en s’arrangeant.
Le glacier d'Aletsch, le plus grand glacier des Alpes.
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La langue du glacier d'Aletsch en recul constant
Déjà, la langue du glacier a reculé d’environ un kilomètre depuis le début du siècle, mais ce n’est rien quand on observe son évolution depuis les années 1880.
Évolution de la langue du grosser Aletschgletscher, entre 1881 et 2022
Une fonte de moitié, dans le meilleur des cas
Différentes simulations menées par des chercheurs suisses démontrent en effet que même si les objectifs de l’accord de Paris étaient respectés, ce qui est loin d’être gagné pour le moment, et que le réchauffement parvenait à être contenu sous la barre des 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels, la fonte du glacier d’Aletsch va se poursuivre.
Ainsi, dans le meilleur des cas, le glacier pourrait perdre 50% de son volume et de sa longueur d'ici à 2100 🥺. Un rétrécissement qui s’annonce spectaculaire.
On n’ose imaginer les conséquences d’un scénario climatique plus sombre ! En effet, dans le pire des cas, il n'en restera plus que « deux minables plaques de glace ». La Konkordiaplatz, notamment, cette vaste étendue encore recouverte d'une épaisseur de 800 mètres de glace située juste derrière le Jungfraujoch, en sera alors totalement dépourvue…
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Les glaciers, hauts sites du tourisme de la dernière chance
Ainsi, en tout état de cause, le glacier d'Aletsch devrait continuer de reculer jusqu'à la fin du siècle, et ensuite, tout dépendra des efforts accomplis en matière de réduction des émissions. Déjà, de nombreux touristes viennent s’y presser afin de l’observer pendant qu’il en est encore temps.
Mais il n’est pas le seul menacé par la crise climatique, car en fait, les chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich estiment que pas moins de 90% des 4 000 glaciers des Alpes auront disparu d'ici à 2100 🫣. Des glaciers qui réagissent avec un temps de retard et un délai de plusieurs décennies au changement climatique…
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Les secrets du glacier d’Aletsch
À la faveur de cette fonte, des vestiges sont progressivement mis à jour. Ainsi, l’épave d’un avion accidenté en 1968 y a été récupérée en 2022. Le Piper Cherokee, immatriculé HB-OYL, s’était écrasé le 30 juin 1968, et avait coûté la vie à trois personnes. Les débris avaient ensuite été entièrement recouverts par la glace 🛩️.
Certains corps refont également surface, comme celui de cet alpiniste allemand de 27 ans qui avait disparu depuis 1990. En moyenne, deux cadavres sont ainsi restitués par les glaciers chaque année ⚰️.
À retenir
Le site d’exception du glacier d'Aletsch, plus grand glacier des Alpes inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, est en passe de connaître un déclin tragique. Il faut noter en effet que les glaciers réagissent avec un temps de retard au changement climatique. De ce fait, quels que soient les efforts consentis en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et même dans l’hypothèse où on parviendrait à limiter le réchauffement dans la limite fixée par les accords de Paris, ce colosse de glace perdra 50% de son volume et de sa longueur d'ici à 2100, d’après les estimations des scientifiques. La suite de son histoire nous appartient et dépendra de notre capacité à réagir à temps.
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Sources : geo.fr, futura-sciences.com, montagnes-magazine.com