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Petit historique : le matériau de construction le plus vieux !
Rien de bien neuf sous le soleil 🌞 : la terre est le matériau de construction le plus vieux de la planète, hautement symbolique et mythologique ! Dans l’Ancien Testament, déjà, la terre est le matériau à partir duquel l’homme et la femme ont été créés.
Il est attesté que la terre est utilisée depuis au moins 11.000 ans en Mésopotamie, pour construire des villes comme Mari ou Qatna dans l’actuelle Syrie, des temples, fortifications, palais… Elle se diffuse en Asie Centrale, en Afrique dans la vallée du Nil, en Europe, et jusqu’en Amérique centrale et du sud. Le site de Chan Chan au Pérou en est une impressionnante illustration (20 km² !), ou encore la grande muraille de Chine.
Jugé antique, il a été détrôné au fil de l’histoire par la pierre et le bois, considérés comme plus nobles 👉 Déforestation, bien comprendre pour lutter. Au XXème siècle, on commence à lui préférer le béton et le ciment, pour reconstruire vite après la première guerre mondiale avec les installations et usines déjà en place, et aussi parce que la terre n’est pas un matériau marchand. Il n’en est pas moins que près de 30% de la population de la planète vit encore dans un habitat en terre.
Les raisons de s’y mettre ?
Et pourtant ! Les avantages environnementaux de la terre sont très intéressants, et ce matériau n’a pas à rougir de ses qualités en comparaison avec les procédés actuels de construction 💪. Le secteur du bâtiment pourrait même s’offrir un sacré green-washing s’il acceptait de s’y convertir. Alors, pourquoi faire construire sa maison en terre ?
- Matériau local et abondant, elle nécessite beaucoup moins d’énergie pour sa fabrication et pour son transport que les briques, la chaux ou le ciment, et ça, c’est bon pour les émissions de CO2 🥳 ! Saviez-vous qu’il se fabrique chaque année 1,3 milliard de briques dans le monde, ce qui libère 800 millions de tonnes de CO2 par an ? 👉 Empreinte carbone : qu’est-ce que c’est ? Comment la calculer, la réduire ?
- Elle bénéficie d’une densité élevée, ce qui se traduit par une inertie thermique très appréciable 👍: la terre stocke la chaleur solaire et la restitue lentement. À l’inverse, l’été, la fraîcheur est conservée. Elle permet de réguler agréablement les changements de températures jour/nuit 👉11 conseils simples et efficaces pour faire des économies d’énergie.
- Pour ne rien gâcher, l’hygrométrie de l’air intérieur connaît une excellente régulation dans un habitat en terre. Le taux d’humidité est un critère très important dans le confort d’une pièce, et les parois en terre crue absorbent une plus grande quantité d’humidité que les autres matériaux de construction, et la restituent quand elle en manque. Ciao condensation, bye-bye moisissure 👋 !
- Les murs en terre offrent également une très bonne isolation phonique. Les sons sont amortis, et l’écho est diminué par rapport à des parois plus lisses.
- Et surtout, une construction en terre est une construction zéro déchets 😀 ! Elle ne nécessite pas d’emballage, et est elle-même biodégradable. Si elle n’est pas stabilisée par l’adjonction d’un composant (par exemple du ciment), elle pourra être réutilisée indéfiniment, ou retourner dans la nature. Son utilisation est donc totalement réversible et elle est recyclable à l’infini ! 👉 12 accessoires pour se mettre au zéro déchet.
- Esthétiquement, elle permet une grande variété d’aspects, en fonction de l’utilisation qui en est faite et du procédé choisi 🎨. Les parois peuvent être brutes ou travaillées finement, avec une large gamme de nuances et de couleurs. Le résultat dégage toujours une certaine authenticité.
- La terre est le matériau durable par excellence. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a un sérieux recul sur son utilisation : on trouve aujourd’hui des bâtiments qui ont plusieurs siècles en parfait état. Si elle est bien protégée de la pluie, l’argile est un excellent liant.
- Les risques d’incendies sont grandement limités avec des murs en terre, qui se montrent aussi très résistants aux inondations, tempêtes, ouragans ou tremblements de terre.
- L’argile absorbe et dégrade les mauvaises odeurs et les vapeurs de graisses 🦨.
Les (quelques) inconvénients de la maison en terre
Rien n’est absolument parfait : la maison en terre n’a pas QUE des avantages. On peut lui reprocher par exemple d’être plus chronophage que les autres matériaux pour sa construction, ce qui augmente immanquablement le coût de la main-d’œuvre💸. Il faut être attentif également à bien la protéger de l’humidité, car elle y est sensible, ainsi qu’au gel. Elle nécessite donc d’excellentes fondations et une bonne toiture. Elle offre également des possibilités limitées d’un point de vue architectural, même s’il s’agit d’un matériau souple et malléable.
Quelle terre choisir ?
Une terre minérale, sans matière organique, avec une proportion argileuse de 5 à 60% sera tout indiquée. L’argile sert en effet de liant, mais elle ne doit pas être présente en trop grande quantité, le retrait de séchage sera trop important. Des mélanges sont parfois nécessaires pour parvenir à un ensemble adapté à la technique de construction sélectionnée, ou inversement : la technique utilisée pourra dépendre du type de terre disponible.
Quelles sont les techniques utilisées ?
- Le Pisé : technique la plus ancienne à fondation « ancrée », elle consiste à comprimer un mélange d’argile, de sable et de gravier dans des panneaux de coffrages. On l’étale ensuite en fines couches dans un coffrage, et on compacte.
- Le torchis en colombage : c’est un mélange « argile-paille » utilisé en remplissage d’anciens colombages ou d’ossature poteau poutre.
- La Bauge : il s’agit d’empiler des boules de terre malléables, puis de battre et de tailler les murs ainsi constitués. Il faut compter ensuite entre une et quatre semaines de séchage, pour mettre en place la levée suivante (donc oui, c’est un peu long 😅 !).
- Le super Adobe : technique la plus simple et la plus efficace, elle consiste à former une structure particulièrement solide à partir de sacs de terre empilés les uns sur les autres. Les sacs (Adobe) sont remplis de terre locale, de sable, de gravats, ou autres matériaux éventuellement stabilisés avec de la chaux, et empilés et attachés entre eux avec du fil de fer. Les murs sont enfin enduits de terre afin de les rendre étanches ☔.
- La brique de terre compressée : elle est fortement comprimée à l’aide d’une presse, et ensuite mise à sécher sous bâche pendant une à trois semaines.
- Les enduits à base de terre crue : utilisés surtout en intérieur, c’est un procédé écologique et sain qui ne nécessite aucune transformation chimique ni cuisson.
À retenir : Vous envisagez de faire construire ? Et pourquoi pas une maison en terre ? Ce matériau présente le gros avantage d’être super écolo : moins d’émissions de CO2 pour sa fabrication (ça, dame nature s’en charge !) et son transport (généralement local), Vous serez propriétaire d’une maison 100% recyclable et zéro déchets, et ça, il n’y a pas grand monde qui peut s’en vanter. Mais une maison en terre est aussi très agréable à vivre : bonne inertie thermique, taux d’humidité maîtrisé, isolation phonique efficace… Qu’attendons-nous pour remettre à la mode ce matériau ancestral ? 🤗 Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : terre-crue-rhone-alpes.org, asterre.org, build-green.fr, ecoconso.be