Où le rencontre-t-on ?
Il apprécie les forêts boisées, feuillues ou mixtes, les prairies, haies et bosquets, de même que les terres agricoles. On peut trouver également certains terriers dans des galeries souterraines artificielles : aqueducs romains, anciennes mines, galeries de drainage… Il parvient parfois à se maintenir en environnement urbain, s’adaptant à cet environnement malgré la présence de chiens et la forte circulation routière (à laquelle ils paient néanmoins un lourd tribut 😢), venant parfois se nourrir dans les gamelles des chiens, autour des mangeoires pour oiseaux, ou dans les potagers.
Le blaireau, révélateur d’une riche biodiversité
Sa seule présence sur un territoire est synonyme d’une riche biodiversité et de la présence d’une vie fructueuse. C’est l’un des maillons essentiels de la chaîne alimentaire forestière. En retournant la terre, il favorise la germination de plantes et d’arbres autochtones, et contribue à disséminer les graines de fruits et baies au moyen de ses excréments 🌱. Il régule également les populations de diverses espèces en les consommant.
Au menu du blaireau 😋
De l’ordre des carnivores, il a néanmoins la morphologie et le comportement d’un omnivore, et se délecte de vers de terre et limaces, d’escargots 🐌, d’insectes, de rongeurs tels que les campagnols, les musaraignes ou les mulots, de hérissons, taupes, oiseaux, poissons, et reptiles, tels que couleuvres ou orvets 🐍, mais également de fruits, de céréales et de champignons.
Un animal discret et nocturne…
Il est principalement nocturne, se faisant très discret la journée, qu’il consacre au repos sous terre 😴, bien que les exceptions soient nombreuses. Au crépuscule, il part à la recherche de nourriture, aménage et entretient son terrier, fait sa toilette, et entretient sa riche vie sociale.
… à la vie sociale bien remplie
Animal très sociable, il vit en clan hiérarchisé d’une dizaine d’individus, dirigé par un couple dominant, avec des liens très forts entre ses membres. Ils se toilettent mutuellement et sont très tolérants les uns envers les autres.
Les amours du blaireau
La femelle, la blairelle, met au monde 2 à 7 petits blaireautins, après une gestation d’une durée de 9 à 12 mois en raison d’une ovo-implantation différée (chaque ovule fécondé n’est pas implanté immédiatement dans l’utérus mais reste en attente pendant une longue période), après une saison des amours suivant les grands froids, au printemps. Pourquoi différer ainsi la gestation ? Cela permet d’éviter la surpopulation s’il y a déjà trop de blaireaux dans les parages, malin 👍 ! Les petits seront sevrés au bout de 3 mois.
La blairelle, avant de devenir mère, est plutôt volage : elle batifole avec plusieurs mâles du clan 🥰. Mais une fois qu’elle a mis bas, elle forme un couple avec le mâle soudé et fidèle, bien que sa portée puisse être mixte, c’est-à-dire de plusieurs pères différents…
Une étonnante espèce-ingénieur
Il s’agit d’une « espèce ingénieur », tout comme le castor ou le grand tatou, capable de modifier son environnement 💪. Fervent fouisseur, il creuse de longues et profondes galeries, avec des terriers, qui peuvent s’étendre jusqu’à 1000 m², aller jusqu’à 5 mètres de profondeur, avec différentes entrées et sorties que l’on appelle des « gueules », des chambres reliées par des galeries de centaines de mètres : un véritable labyrinthe !
C’est un terrassier très efficace, capable de déplacer de gros volumes de terre et d’en excaver de 30 à 50 tonnes ! À noter qu’il choisit toujours des zones non inondables, dans des endroits calmes, dans des coins riches en vers de terre. On peut apercevoir des déblais très impressionnants devant les issues, avec éventuellement des petits toboggans nommés « gouttières ». Certains terriers peuvent compter jusqu’à 100 gueules ! Cela s’explique par le fait que les terriers peuvent avoir une grande ancienneté, et être occupés durant des décennies, voire bien plus, par des générations successives, et sont aménagés au fil du temps. Dans la région Rhône Alpe, par exemple, un grand terrier toujours occupé l’était déjà vers 1875 ! En moyenne, on trouvera néanmoins entre 20 et 30 gueules pour une même galerie.
Il peut utiliser des terriers de renard, et accueillir d’autres espèces dans sa demeure, qui profitent de ses galeries : il peut ainsi cohabiter en bonne intelligence avec des chats forestiers 😸, lapins ou putois.
Le blaireau, ce mal aimé
Le blaireau peut vivre 15 ans dans la nature, et jusqu’à 20 ans en captivité. Ses prédateurs sont peu nombreux : le renard, le lynx, le chien, et certains rapaces (hiboux, faucons, aigles, grand-duc 🦅), probablement le loup, l’ours, et… l’Homme, pardi 🙄 !
Le blaireau fait-il autant de dégâts que ce qui lui est reproché ? Dégradation des pelouses, terriers gênants, dégradations agricoles sur les céréales ou les fruits arrivés à maturité… La liste des éléments à charge est longue pour ce pauvre blaireau. Pourtant, des méthodes dissuasives bénignes, de répulsion olfactive et de barrières physiques notamment, sont très efficaces. Les craintes au sujet de cet étonnant animal, victime de sa réputation désavantageuse, sont bien souvent injustifiées. Le blaireau fait partie de ces animaux qui sont ou qui ont été traqués et durement chassés en raison d’une réputation aussi mauvaise qu’injuste, tout comme le loup autrefois, ou le renard.
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Et si c’était l’Homme, le blaireau ?
Il est classé comme espèce protégée dans de nombreux pays 👏 : Espagne, Grande-Bretagne, Luxembourg, Italie, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Grèce, Irlande, Portugal … 👉 5 espèces menacées par le réchauffement climatique.
Pourtant, en France, il est victime de sa très mauvaise réputation auprès des chasseurs et des agriculteurs, qui le piègent, le chassent, et pratiquent le déterrage, une pratique barbare, le tout au nom de la tradition 😠. À partir du 15 mai, une période de chasse complémentaire particulièrement cruelle appelée « vénerie sous terre » est instaurée dans nombre de départements. Il n’est néanmoins plus classé comme « nuisible » que dans leurs esprits...
De plus, l’agriculture intensive et la dégradation de son habitat naturel n’arrangent rien. Le morcellement de leur espace naturel les isole et met à mal les échanges entre groupes familiaux. La mortalité par collision est également une cause très importante de décès, du fait notamment de l’absence de présence de corridors biologiques et de « blaireauducs » sur les infrastructures 🚗. Cette tendance est d’autant plus malheureuse que la dynamique de population du blaireau est lente, se reproduisant avec parcimonie. Il est donc très important de maintenir les populations présentes…
À retenir :
Le blaireau est un bel animal, qui peuple nos forêts et nos campagnes, y creusant d’impressionnantes galeries : c’est en effet un fouisseur hors norme, qui a le sens du confort pour y installer son clan et y faire naître ses petits blaireautins. Il est victime d’une désastreuse réputation qui lui vaut d’être persécuté par les chasseurs et agriculteurs : à quand un statut d’animal protégé, comme c’est le cas dans la plupart des autres pays d’Europe ?
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Sources : instinct-animal.fr, vienne-nature.fr, atlasmam.fauneauvergnerhonealpes.org, lemagdesanimaux.ouest-France.fr, encyclopedie-animaliere.jimdofree.com, ecotree.green
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