La saison des allergies allongée de 40% à la fin du siècle
🤧 Chaque année, des millions de personnes sont impactées par les allergies aux pollens, libérés dès le printemps par de nombreux arbres et plantes en fleurs. Une réaction qui affecterait, en France, près d’un adulte sur trois, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Le réchauffement climatique progressant, la période végétative de certaines plantes qui produisent du pollen s’allonge, et de ce fait, la saison des allergies pourrait durer deux fois plus longtemps à la fin du siècle. C’est ce qui ressort d’une étude parue dans la revue « Nature Communications », selon laquelle la quantité de pollen produite durant la saison de floraison pourrait augmenter de 40 % à l’horizon 2100. Une saison qui pourrait débuter jusqu’à 40 jours plus tôt, et se terminer 19 jours plus tard qu’à l’heure actuelle 😱.
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Comment l’expliquer ?
Les problèmes allergiques sont bien souvent imputables au pollen libéré par les plantes dites « anémophiles » qui se reproduisent grâce à son transport par le vent vers des fleurs femelles : c’est le cas du bouleau, du cyprès, du frêne, de certaines graminées, de l’ambroisie…
On entend souvent dire que la végétation est une des grandes victimes du dérèglement du climat, entre les sécheresses, les canicules, ou encore les feux de forêt. Mais en son sein, certaines espèces végétales, au contraire, tirent leur épingle du jeu et apprécient tout particulièrement les fortes chaleurs et les concentrations toujours plus élevées en dioxyde de carbone (CO2). Printemps plus précoces, plus ensoleillés, augmentation des aires de répartition de certaines plantes allergisantes, telles que l’ambroisie, dont la concentration pourrait quadrupler d’ici 2050… Certains arbres fleurissent plus rapidement, et diffusent une plus grande quantité de pollen. De nombreuses espèces végétales allergisantes prospèrent donc : elles font partie des grandes gagnantes du changement climatique.
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Du pollen au potentiel de plus en plus allergisant
Un effet boosté, en parallèle, par l’augmentation de la pollution de l’air, elle-même favorisée par le réchauffement climatique 🙃, car les substances polluantes ont le pouvoir de détruire la paroi cellulaire du pollen de manière à le convertir en infimes particules, bien plus petites, susceptibles de pénétrer plus profondément dans le système respiratoire, déjà fragilisé par cette même pollution, et notamment dans les bronches, et donc d’aggraver la fréquence et la gravité des allergies... Et le phénomène est bien connu : les vagues de chaleur, qui sont désormais monnaie courante, s’accompagnent de pics de pollution, de même que les feux de forêt.
Les scientifiques ont également démontré que plus la concentration de l’atmosphère en CO2 est élevée, plus le pollen devient allergène, et plus nos organismes sont susceptibles d’y répondre avec une production d’anticorps, provoquant une réaction allergique. C’est ainsi que les concentrations de CO₂ ont fait grimper la production de pollen d’ambroisie de 131 % par rapport à la période préindustrielle, une production qui pourrait augmenter de 320% si le taux atmosphérique atteint les niveaux projetés pour le XXIᵉ siècle.
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De fil en aiguille, en 20 ans, le nombre d’allergies liées au pollen a tout simplement triplé ! Et la moitié de la population pourrait être concernée par tout type d’allergie d’ici 2050, selon l’allergologue Catherine Quequet.
Des symptômes plus invalidants et persistants
Il s’agit donc d’un enjeu majeur de santé publique, au regard du nombre grandissant de personnes concernées par ces problèmes d’allergie saisonnière, et parfois lourdement impactées : moindre productivité au travail, services d’urgence pris d’assaut par les personnes asthmatiques et sujettes aux complications respiratoires, inconfort au quotidien, éternuements, yeux qui grattent, sommeil perturbé… Un réel handicap dans la vie de certains qui ont le malheur de ne pas tolérer ces allergènes, et dont les symptômes se font de plus en plus sévères et persistants, ce qui peut lourdement impacter la qualité de vie des intéressés.
🚑 Malheureusement, il n’existe aucune solution pour guérir les sujets de leurs allergies, le seul angle d’attaque pour en diminuer les effets reposant sur un bilan allergologique et des mesures symptomatiques (traitements antihistaminiques, désensibilisation, limitation des expositions, aérer les pièces très tôt le matin ou tard le soir, ne pas faire sécher son linge en extérieur, rincer ses cheveux le soir…).
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À retenir :
Parmi les effets du réchauffement climatique sur la santé humaine, l’allongement de la saison des allergies et l’amplification de son intensité pourraient bien provoquer de plus en plus de symptômes invalidants à une proportion de plus en plus importante de patients. En cause des printemps plus précoces et plus chauds, une augmentation des aires de répartition de certaines plantes allergisantes et donc, une diffusion de pollen de plus en plus précoce et massive. Un pollen qui, au passage, devient également plus allergisant, du fait de l’effet combiné de la pollution de l’air et de la concentration croissante en CO2 de l’atmosphère.
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Sources : nationalgeographic.fr, reporterre.net, huffingtonpost.fr, lemonde.fr
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