L’hypothermie, une menace directe pour les personnes les plus vulnérables
Tout d’abord, « réchauffement climatique » rime avec « multiplication des canicules et des vagues de chaleur ». Et parmi les impacts directs du dérèglement climatique sur notre santé, les hyperthermies, provoquées par une accumulation de chaleur au cours de périodes prolongées de températures anormalement élevées, qui correspondent à une élévation de la température du corps au-dessus des valeurs normales et souvent supérieures à 40°C, engendrent des pics de mortalités, en particulier au sein des publics les plus vulnérables 🥵 : jeunes enfants, personnes âgées et femmes enceintes.
Ainsi, les décès liés à la chaleur chez les personnes de plus de 65 ans ont augmenté de 70 % en 20 ans et rien qu’en Europe, environ 70 000 décès ont été causés par la chaleur pendant l’été 2022 ⚰️. La revue médicale Lancet estime même que si notre planète devait se réchauffer de 2 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle, ce que nous cherchons à tout prix à éviter mais ce vers quoi nous nous dirigeons néanmoins assurément selon notre trajectoire actuelle, le nombre de décès annuels dus à la chaleur serait multiplié par 5.
Intensification des catastrophes naturelles et augmentation des nombres de sinistrés
Le GIEC est formel : le réchauffement climatique se traduit par une multiplication des phénomènes naturels météorologiques et climatiques (inondations, tempêtes, ouragans, cyclones, canicules, sécheresses, précipitations, feux de forêt…), qui deviennent plus fréquents et plus intenses, ce qui est générateur de situations d’urgence humanitaire.
Des aléas qui engendrent de nombreux décès tant directs qu’indirects, avec notamment la prolifération de certaines maladies. Ainsi, les inondations terribles qui ont frappé le Pakistan à l’été 2022 ont fait plus de 1 500 morts et blessé plus de 12 000 personnes 😱.
L’inquiétante prolifération des maladies infectieuses
C’est un fait : les aléas climatiques liés aux émissions de gaz à effet de serre (GES) sont source d’une aggravation des maladies infectieuses et allergiques qui touchent l’humanité : Paludisme, dengue, encéphalites, maladie de Lyme… Comment expliquer ce phénomène 🤔 ?
En premier lieu, les perturbations du climat engendrent l’apparition et la prolifération d’espèces microbiennes, végétales et animales, ce qui influe sur les allergies, les intoxications et les maladies infectieuses.
Notamment, les maladies dites « vectorielles », transmises par le biais d’animaux, explosent littéralement du fait des variations de température et de précipitations. On estime ainsi qu’en l’absence de mesures préventives, le nombre de décès dus à ces maladies, qui tourne actuellement autour de 700 000 par an, risque d’augmenter considérablement.
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À qui profite le crime ? Aux moustiques 🦟 et aux tiques qui voient leurs habitats et leur période d’activité s’élargir à vitesse grand V. De nombreuses régions jusque-là indemnes sont désormais touchées par le paludisme, la dengue, le chikungunya, ou autres réjouissances.
Les maladies tropicales s’invitent ainsi dans les territoires au climat tempéré, et posent progressivement de véritables crises sanitaires jusque-là inexistantes, notamment au Royaume-Uni et en Europe, certains pays étant en passe de devenir à haut risque de transmission. Même dans les zones géographiques qui étaient déjà sujets à ces maladies infectieuses, la pression s’intensifie à la faveur de la prolifération de ces animaux.
Ainsi, l’aedes aegypti, une espèce de moustiques vecteur de la fièvre jaune, de la dengue et du virus du Nil occidental qui sévissait jusque-là dans les régions tropicales pourrait menacer 50 à 70 % de la population mondiale d’ici 2085 😱. De son côté, l’aedes albopictus, le fameux moustique tigre, défavorablement connu du fait de son rôle actif dans la transmission de la dengue, de la fièvre de la vallée du Rift, du virus du Nil occidental, du zika et du chikungunya, est présent aujourd’hui partout en Afrique, partout sur le continent américain, de même qu’en Albanie, en Italie, ou encore en France. Chaque année, il gagne encore un peu plus de terrain et remonte géographiquement du Sud au Nord du pays. Une véritable cochonnerie car ses œufs résistent au gel de l’hiver, et attendent le redoux, comme une graine, pour se réactiver…
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La menace des zoonoses
Mais ce qui inquiète également les scientifiques, c’est que les risques d’émergence de nouveaux virus deviennent également de plus en plus importants, du fait du rapprochement des animaux et des humains : certains pathogènes, en effet, les zoonoses, passent de l’un à l’autre 🧫.
Des risques décuplés par l’effet combiné du réchauffement climatique et de la destruction des habitats de nombreuses espèces (déforestation, urbanisation, déplacements des populations…). Il semble que l’on soit juste à l’aube de nouvelles pandémies, qui deviennent environ 3 fois plus probables que par le passé 😷.
Le dégel du pergélisol, une véritable bombe sanitaire
Voilà un danger pour la santé humaine moins connu et pourtant directement lié au réchauffement climatique : le pergélisol, ce sol gelé en permanence parfois depuis des centaines de milliers d’années 🥶, entame progressivement son dégel et pourrait perdre 70 % de sa surface d’ici 2100. D’une part, cela libèrerait de puissants gaz à effet de serre, ce qui n’arrangera rien, mais d’autre part, cela pourrait réveiller et libérer des bactéries et virus jusqu’alors inconnus, ou oubliés, qui ne sont pas toujours morts, issus de restes humains, animaux ou végétaux, et qui attendent en dormance, bien abrités de la lumière et de l’acidité 🧟♂️ … Un matériel vivant fascinant, mais aussi particulièrement menaçant.
Ainsi, au cours de l’été 2016, un enfant de douze ans est décédé de la maladie du charbon, ou fièvre charbonneuse, disparue depuis 1941, du fait du dégel d’un cadavre de renne de 70 ans. La variole, et autres réjouissances, pourrait nous rendre à nouveau visite, de même que des pathogènes très anciens enfouis depuis des millénaires, contre lesquels nous ne sommes pas/plus armés, et qui pourraient provoquer des épidémies dévastatrices.
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L’augmentation des polluants dans l’air
Ce n’est un secret pour personne : la présence de polluants dans l’air menace la santé cardiovasculaire et respiratoire de la population 😶🌫️. C’est aussi pour cette raison que les personnes déjà concernées par des problèmes cardiaques sont plus vulnérables à l’augmentation des températures, qui s’accompagnent d’une hausse de la concentration de polluants tels que l’ozone, susceptible d’endommager le tissu pulmonaire.
La préoccupante raréfaction de la ressource en eau
Avec le réchauffement climatique, la ressource en eau se fait plus rare, et pose d’importants problèmes d’accessibilité dans certaines zones géographiques particulièrement vulnérables 💦. Les régimes de précipitations sont en effet hautement perturbés, ce qui fait planer la menace d’une pénurie d’eau douce, et favorise la contamination de cette dernière (sécheresses, inondations…).
Si on ajoute à l’équation la multiplication des vagues de chaleur, la déshydratation et l’insalubrité de la ressource en eau menacent certaines communautés, favorisant la propagation d’infections telles que le choléra.
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Une sécurité alimentaire mise à mal
770 millions de personnes ont souffert de la faim, principalement en Afrique et en Asie, en 2020. Avec le réchauffement climatique, c’est toute la disponibilité et la qualité des aliments qui est mise à mal 🌍. Les crises alimentaires se font de plus en plus fréquentes : cette même année, 98 millions de personnes de plus ont connu l’insécurité alimentaire par rapport à la moyenne de 1981 à 2010.
Le système agricole, profondément perturbé par les changements de températures et de précipitation, ne parvient plus à faire face aux besoins d’une population mondiale croissante. Les carences et malnutritions, de même que les famines, menacent une part de plus en plus importante de la population mondiale.
La productivité agricole diminue, la pénurie et l’insécurité alimentaires menacent, en particulier la population africaine et asiatique. D’après le GIEC, les pertes de récoltes liées aux sécheresses et aux canicules ont triplé ces 50 dernières années en Europe.
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À retenir
Le réchauffement climatique menace la santé humaine de manière multifactorielle, autant directement qu’indirectement : hypothermie, catastrophes naturelles dévastatrices plus fréquentes et plus intenses, prolifération des maladies infectieuses vectorielles, développement des zoonoses, augmentation de la concentration des polluants atmosphériques, raréfaction de la ressource en eau, insécurité alimentaire mondiale… Autant de risques qui vont crescendo et qui inquiètent à juste titre, menaçant de manière très injuste en particulier la vie des personnes issues des pays ayant le moins contribué aux causes du réchauffement climatique, et qui sont précisément celles qui y sont les plus vulnérables, et également les moins à même de s’en protéger.
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Sources : ars.sante.fr, pasteur.fr, reseauactionclimat.org, lemonde.fr
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