Mort écologique : quelle est la fin la plus verte ?

Mis à jour le par Equipe Rédaction

⚰️ S’il est bien établi que la pollution tue, l’inverse est également vrai : la mort, quand elle intervient inévitablement, pollue. Avec nos 8 milliards et quelques de terriens, tous amenés à décéder un jour et près de 673 637 décès pour la France à elle seule en 2022, ce n’est pas un détail pour la planète. Comment rester écolo jusqu’au bout ? Un article qui sent le sapin.

Mort écologique : quelle est la fin la plus verte ?

La mort : une problématique environnementale

Un jour, tôt ou tard, chacun d’entre nous passera l’arme à gauche, et c’est bien ce qui fait la nature même de notre humanité : la conscience de notre propre mort, qui tourmente et interroge tout au long de notre existence. Mais cet aspect de la vie est rarement abordé sous le spectre environnemental, un tort quand on se penche sur la problématique de l’impact réel des pratiques funéraires sur la planète 🌍.

Crémation vs inhumation

💉 Après le décès, les pompes funèbres procèdent à la formolisation du corps de défunt afin de le conserver jusqu’à ses funérailles, généralement quelques jours plus tard. Concrètement, on lui injecte un produit contenant du formaldéhyde, du méthanol, du glycol, du phynol, de l’éosine… Dans le but de ralentir la décomposition.

Dans le cas de l’inhumation, ces produits, tôt ou tard, s’infiltreront dans la terre et pollueront les sols et les eaux. Au-delà de ça, le corps est chargé de métaux lourds absorbés tout au long de l’existence, qui vont se dégrader lors de la décomposition. L’inhumation, par ailleurs, rejette environ 39 kg de CO2 dans l’atmosphère, donc bien moins qu’une crémation. Néanmoins, la gestion des cimetières dans leur globalité est également source de pollution et de dégradation de l’environnement : pesticides, consommation d’eau, stèles…

La crémation consiste à réduire les restes du défunt en cendres, qui sont ensuite remises à la famille. La dépouille, pour être réduite en cendre, est soumise à une température de 850 °C 🥵, ce qui en fait un procédé très énergivore : pas moins de 27 litres d’essence sont utilisés pour cette opération d’une durée moyenne d’1h30. Le corps, au préalable rempli de produits au formol suite à la thanatopraxie, libère alors des gaz toxiques : oxydes de soufre, d’azote, monoxyde de carbone, dioxines, et également du mercure en cas de plombages dentaires. De plus, bien sûr, le corps n’est pas jeté, tout nu, comme ça, dans un four. Il est déposé dans un cercueil, qui est brûlé avec lui ⚰️. Tout mis bout à bout, environ 160 kg de CO2 sont alors rejetés dans l’atmosphère.

🌿 Néanmoins, il s’agit sans doute de l’option la plus respectueuse de l’environnement.

❓ Le saviez-vous ? 
Dans certains pays, une pratique alternative 100% écolo qualifiée de régénérative émerge : l’humusation ou humification. Elle consiste à transformer le corps mort en compost humain en utilisant des micro-organismes et un lit de copeaux de bois ou de sciure 🫣. Une dépouille peut ainsi, après décomposition, produire environ 1,5 m³ d’humus sain et fertile afin de permettre à l’humain de s’inscrire dans le cycle du vivant et de retourner à la terre. Une pratique qui n’est pas à l’ordre du jour en France, mais qui est entrée dans les mœurs dans l’État de Washington. Rien ne se perd, tout se transforme, n’est-ce pas ?

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La problématique du cercueil

🪵 On considère qu’il faut environ 1m3 de bois pour construire 6 cercueils, donc à l’échelle du pays, ça commence à faire beaucoup de ressource naturelle. Il est donc préférable d’opter pour un cercueil biodégradable confectionné en carton, bambou, osier ou même en papier mâché.

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Quelles alternatives aux cimetières traditionnels

En cas d’inhumation, le choix est très limité, puisque le défunt doit reposer dans un cimetière, ou exceptionnellement dans une propriété privée sur décision préalable du préfet.

La crémation offre plus de possibilités, puisque la famille peut, au choix, disperser les cendres dans le jardin du souvenir du crématorium ou encore dans une propriété privée. L’urne peut également être inhumée dans une case de columbarium, dans une cavurne, dans un caveau, dans une propriété privée, ou scellée sur une sépulture. 🌿 Les options les plus en phase avec la nature et respectueuses de l’environnement demeurent sans doute la dispersion ou l’inhumation au sein d’une forêt cinéraire, de même que la dispersion en pleine nature.

Les forêts cinéraires

🌳 Alternative aux pratiques funéraires conventionnelles, les forêts cinéraires ont fait leur apparition afin d’offrir une option plus respectueuse de l’environnement à la fin de vie. Le concept est le suivant : il s’agit d’un environnement naturel laissé à disposition des familles pour disperser ou enterrer les cendres du défunt dans une urne biodégradable produite à partir de sources renouvelables (maïs, bambou…). Certaines forêts cinéraires proposent même de planter un arbre avec les restes de la personne décédée, comme un symbole de vie et de renaissance 🌱. Une très belle manière de lui rendre un dernier hommage, qui laisse la possibilité aux proches d’aller se recueillir ultérieurement à ses pieds. Encore très peu répandue en France, cette pratique émerge néanmoins et devrait connaître un grand succès, répondant tant aux demandes de nombreuses familles, qu’au problème de saturation des cimetières et de préservation de la biodiversité.

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La dispersion en pleine nature

Après la crémation, la dispersion des cendres est autorisée « en pleine nature » par l’article L2223-18-2 du Code général des collectivités locales, c’est-à-dire dans les espaces naturels qui n’ont pas été aménagés, sur simple déclaration à la mairie du lieu de naissance du défunt. A la mer, à la montagne ou au cœur d’une forêt pour l’éternité, quoi de plus symbolique que de rester en symbiose avec la nature pour l’éternité ?

Être écoresponsable à la vie à la mort : les obsèques durables

Au moment d’organiser ses funérailles, certains détails pourront permettre d’alléger la facture pour la planète :

  • Préférer la crémation à l’inhumation ;
  • Eviter tout traitement thanatopraxique de la dépouille ;
  • Opter pour un cercueil ou une urne biodégradable ;
  • Choisir un lieu d’inhumation aux pratiques bio, notamment dans l’entretien des espaces verts, et à proximité du lieu d’habitation des proches, idéalement desservi par les transports en commun ;
  • Préférer des faire-part par mail ;
  • Exprimer votre volonté de voir les invités faire un don à une association de protection de l’environnement ou caritative au lieu de gerbes et de couronnes de fleurs.

Petit tour du monde des pratiques funéraires écolos

En France, la législation demeure très rigide quant au traitement du corps du défunt, de sorte que les alternatives pour un enterrement écolo sont limitées, contrairement à d’autre pays plus ouverts sur cette question, qui font preuve, pour certains, de bien plus d’imagination.

Aux Etats Unis, il est possible d’utiliser les cendres du défunt pour construire une structure artificielle permettant de reconstituer les récifs coralliens ! C’est ce que propose la société Eternal Reefs, offrant un abri pour les organismes marins 🐠. Toujours aux Etats-Unis, certains états autorisent un procédé moins cher et plus écolo que la crémation : la liquéfaction ou aquamation. Il s’agit de dissoudre dans un bain chimique le corps des défunts. Sur le papier, ça ne paraît pas très bio, OK 😅. Mais en réalité, l’empreinte carbone est plus légère que celle d’une crémation ou d’une inhumation.

En Italie, un projet de cercueil écologique qui transforme les défunts en arbres a vu le jour : Capsula Mundi. Son leitmotiv ? Planter des arbres plutôt que des cercueils, en créant des capsules funéraires écologiques en forme d’œuf dans lesquelles les défunts sont placés en position fœtale. Un jeune arbre est planté, et pourra se nourrir des nutriments qui naîtront de la décomposition du corps de l’être cher. Ainsi, le cimetière prend la forme d’une forêt. Le procédé permet de sauver un arbre (celui qui aurait servi à la conception du cercueil) et d’en planter un autre.

En Suède, mais aussi en Corée du Sud ou en Afrique du Sud, la promession est un procédé qui consiste à dissoudre le corps en le plongeant dans de l’azote liquide à -196°C 🥶. Le corps devient tellement rigide que des vibrations suffisent à le désagréger en particules fines, et la poudre est placée dans une urne biodégradable qui sera, au choix, enterrée ou incinérée.

À retenir :

À l’échelle de la planète, environ 56 millions de personnes décèdent chaque année, et force est de constater que même 6 pieds sous terre, l’Homme ne cesse jamais de polluer… Certes, nous ne serons plus là pour le voir, mais nos enfants, eux, le seront : une mort plus écolo, c’est le choix de la vie. En France, en raison de la réglementation très stricte en la matière, les alternatives plus vertes aux obsèques traditionnelles demeurent beaucoup plus limitées que dans d’autres pays du monde. Néanmoins, il reste possible de limiter la pollution engendrée par la mort par ses choix, tant en ce qui concerne le sort réservé à la dépouille que celui du cercueil, de l’urne, du devenir des cendres ou du lieu de sépulture. Pour être écolo jusqu’à son dernier souffle, et même au-delà, et ne pas partir la mort dans l’âme, prenez vos dispositions et exprimez à votre entourage votre volonté.

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Sourcessenat.frinsee.frconsoglobe.comterrevivante.org, maxisciences.com, obsèques-infos.com, lepoint.fr

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