L’état général de la personne
☃️ Bien entendu, en premier lieu, l’état de nutrition des individus, et leur fatigue éventuelle, de même que leur état de stress jouent un rôle central dans la capacité de tout un chacun de supporter un thermostat en chute libre. Une anémie, notamment, compromet la capacité de transport de l’oxygène dans le sang par les globules rouges, et peut rendre frileux.
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Les actifs supportent mieux le froid
C’est logique : c’est le mouvement, et donc le muscle 💪, qui crée de la chaleur. De fait, si dans une même pièce une personne s’active physiquement, et l’autre reste statique, le premier aura une sensation de chaleur alors que le second, à température égale, se refroidira et ressentira un certain inconfort.
Une histoire de graisse brune
Lorsque nous naissons, nous sommes bien pourvus en graisse « brune », qui nous permet de compenser notre faible masse musculaire et de nous aider à maintenir notre température corporelle une fois sortis de ce confortable cocon maternel.
Plus nous vieillissons, plus cette graisse brune est éliminée de notre organisme, de sorte que les personnes âgées, qui en plus perdent de la masse musculaire, sont particulièrement sensibles au froid. D’une manière générale, une légère couche de graisse peut jouer le rôle d’un isolant thermique.
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Les facteurs génétiques : la protéine qui dicte la sensation de froid
Une étude menée en 2012 sur 894 paires de jumeaux a démontré que le patrimoine génétique de chaque individu jouait un rôle dans le fait d’avoir froid aux mains et aux pieds.
Plus récemment, des chercheurs suédois et lituaniens ont mis en lumière le rôle joué par une mutation génétique précise dans la frilosité des individus 🧪. En effet, d'après une étude publiée dans l'American Journal of Human Genetics, des scientifiques ont identifié un gène précis impliqué dans notre capacité à supporter les températures hostiles de l’hiver, qui serait alors empêché de produire une certaine protéine, appelée α-actinin-3, en principe présente dans les fibres des muscles squelettique responsables des mouvements rapides.
Cette déficience aurait pour effet d'entraîner une contraction musculaire plus lente. D’après les constatations des auteurs de l’étude, les personnes ne produisant pas cette protéine maintiennent plus facilement leur température corporelle, et supportent mieux le froid. Et nous devons cette avancée de la science à un courageux groupe d’hommes âgés de 18 à 40 ans qui se sont immergés dans de l'eau froide (14°C) pendant 20 minutes, avant de faire des pauses de dix minutes pour mieux y retourner, le tout pendant 120 minutes 🥶. Il fallait bien être suédois pour accepter de s’y prêter…
Les femmes sont plus frileuses, et c’est la science qui le ditC’est bien connu, et vous l’avez sans doute constaté si vous vivez en couple : les femmes sont plus sensibles au froid que ces messieurs. La faute à la testostérone, hormone masculine, qui régule les molécules réceptrices du froid. Non, Mesdames, vous n’en rajoutez pas, vous êtes juste moins bien armées pour supporter les frimas de l’hiver😉.
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Le métabolisme en cause dans la sensation de froid
À chaque personne son métabolisme, et donc sa production de chaleur. 🤓 C’est assez technique, mais en gros, les cellules utilisent en permanence des molécules carbonées dans le cadre de leur fonctionnement, et ce faisant, elles oxydent des substrats à partir de l’oxygène que nous inhalons.
Une partie de cette énergie d’oxydation est alors perdue sous forme de chaleur, phénomène qui est plus ou moins marqué en fonction des individus sans que l’on sache vraiment pourquoi, comme nous l’explique Daniel Ricquier, professeur de biochimie au sein de la faculté de médecine de l’université Paris-Descartes et chercheur au CNRS. De ce fait, dans une même situation, il existe une différence de production de chaleur en fonction du fonctionnement métabolique propre à chaque personne, et celles qui ont une capacité accrue à l’oxydation des molécules sont moins frileuses.
Pour revenir sur la différence de sensation face au froid entre les femmes et les hommes, par exemple, ces messieurs ont généralement un métabolisme de base plus élevé : autrement dit, ils dépensent davantage d’énergie quand leur corps est au repos, et donc ils ont moins froid. De même, les sportifs ont une musculature plus développée, et un métabolisme plus élevé, et sont donc généralement moins frileux que les personnes plus sédentaires.
Les problèmes de thyroïde expliquent une différence
Certaines pathologies médicales expliquent une moins bonne résistance aux températures fraîches, comme c’est le cas d’un dysfonctionnement thyroïdien, cette glande qui joue un rôle central sur la régulation de nombreuses fonctions tissulaires et notamment dans la création de chaleur. C’est pourquoi les hyperthyroïdiens ont toujours chaud, tandis que les hypothyroïdiens dégagent moins d’énergie sous forme de chaleur, et mobilisent peu leurs réserves (raison pour laquelle ils sont plus souvent en surpoids).
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Votre circulation sanguine est-elle efficace ?
❤️ La circulation sanguine permet l’acheminement de l’oxygène dans les cellules : une circulation moins performante prédispose à la frilosité.
En effet, les vaisseaux sanguins ont la capacité de s’adapter au froid par le mécanisme de la vasoconstriction : on limite la circulation sanguine dans les extrémités pour se concentrer sur les organes internes, car c’est en périphérie que le sang perd le plus de chaleur (orteils, doigts, oreilles, nez…), un processus coûteux en énergie et en oxygène.
La redistribution du sang permet ainsi d’économiser de la chaleur, et le corps compense par l’apparition de frissons, ou de grelottements, afin de faire remonter la température.
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À retenir
Nous ne sommes pas tous égaux face aux frimas de l’hiver. Certains restent en marcel, quand d’autres sont condamnés à frissonner. De nombreux facteurs - métabolisme, sexe, problèmes de santé, circulation sanguine… - peuvent influer sur notre capacité à mieux supporter le froid : outre l’état général de la personne, il s’avère notamment que les personnes actives physiquement et/ou avec une masse musculaire plus importante sont favorisées. Une mutation génétique, également, pourrait être en cause dans notre capacité à supporter les températures hostiles.
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Sources : science-et-vie.com, pourquoidocteur.fr, europe1.fr, ouest-france.fr