Une silhouette atypique toujours bien présente
Le Thylacine (Thylacinus cynocephalus) était un marsupial (comme le Quokka) à l’allure singulière, rappelant à la fois un chien. Mesurant près de 1,5 mètre de long, il arborait un pelage brun clair strié de bandes noires sur le dos qui expliquent son surnom de "tigre de Tasmanie".
Son museau allongé, ses grandes oreilles dressées et sa queue rigide lui donnaient une apparence distincte parmi les autres marsupiaux. La ressemblance morphologique avec le loup est d’ailleurs frappante. 👉 Le loup en France.
À l’origine, le Thylacine habitait une large partie de l'Australie et de la Nouvelle-Guinée. Pourtant, au moment de l’arrivée des colons européens en Australie, au 19e siècle, on ne trouvait plus l’animal qu’en Tasmanie. Le loup de Tasmanie préférait les forêts denses, les prairies ouvertes et les marécages, où il pouvait chasser les kangourous, oiseaux et autres petits mammifères.
Et plus il disparaissait, plus l’importance culturelle de l’animal grandissait. Ainsi, le Thylacine est devenu l'emblème des armoiries de Tasmanie. Les principaux produits d’exportation tels que les pommes, le houblon et, ironie du sort, leur supposée proie, les moutons, étaient estampillés d’un logo présentant deux loups au pelage fauve. Aujourd’hui, sa silhouette est partout en logo : sur les étiquettes de bière, les bus. Il est même devenu la mascotte de l’équipe de cricket. Et voilà comment ce marsupial aux allures mi-félines, mi-canines est passé de nuisible à symbole national.
Le thylacine ou loup de Tasmanie.
Le déclin et l’extinction de toute l’espèce
Selon le National Museum Australia, on estime qu’il y avait environ 5000 Thylacine en Tasmanie avant l’arrivée des colons. Accusé de menacer les troupeaux de moutons, le loup marsupial a été victime d’une traque acharnée pendant plus de 50 ans par les colons européens.
En effet, la chasse intensive était encouragée par des primes pour protéger les troupeaux. Pourtant ce n’est pas la seule raison de sa disparition.
L'extinction du Thylacine est une tragédie liée à une série de facteurs humains mais aussi environnementaux. La compétition avec les chiens sauvages (les dingos) et les renards introduits par les colons et la perte d'habitat ont participé à son éviction. Les épidémies et les changements climatiques ont également pu jouer un rôle.
La concurrence entre le loup de Tasmanie et les chiens errants ou les renards s’explique aussi par leurs différences biologiques : le Thylacine, étant un marsupial, n’a pas les mêmes capacités de reproduction ou cognitives qu’un mammifère. Les deux ou trois jeunes Thylacines que la femelle met au monde nécessitent un temps de développement plus long que les quatre à huit bébés chiens ou renards.
Deux mois avant son extinction, le gouvernement de Tasmanie avait fait du loup de Tasmanie, une espèce protégée. Malheureusement, cela n’aura pas suffi.
Le dernier Thylacine sauvage a été abattu en 1930. En 1936, la mort de “Benjamin”, le dernier Thylacine en captivité, marque officiellement l'extinction de l'espèce. Cette date est désormais commémorée chaque année en Tasmanie comme une journée de sensibilisation à la conservation de la faune.
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Rêve ou réalité : affaire classée
Depuis l'extinction officielle, de nombreux témoignages et preuves photographiques douteuses ont alimenté l'espoir de la survie du Thylacine dans les régions reculées de Tasmanie.
Des recherches et expéditions ont été menées pour prouver l'existence de survivants, mais aucune preuve concluante n'a émergé jusqu'à présent.
Ces mystères et la fascination pour cette espèce ont même conduit à des projets visant à ressusciter le Thylacine par des techniques avancées de génie génétique. À l’ère de l’intelligence artificielle et de la réalité augmentée, le diable de Tasmanie pourrait bien ressusciter… Ne serait-ce qu’en film ou dans votre série préférée.
La morale de l’Histoire : un héritage clé
Le Thylacine reste une icône culturelle en Tasmanie et un symbole poignant des conséquences de l'impact humain sur la faune. Sa disparition a éveillé une prise de conscience mondiale sur l'importance de protéger les espèces menacées et leur habitat naturel.
En dépit de sa disparition, le Thylacine continue de captiver l'imagination, rappelant l'importance de la conservation pour éviter de nouvelles extinctions. En fin de compte, le mystère et la légende du Thylacine soulignent la fragilité de notre biodiversité et la nécessité urgente de protéger notre planète pour les générations futures.
À retenir
Le Thylacine ou loup de Tasmanie de la famille des marsupiaux est devenu une véritable légende malgré lui. Souvent comparé au chien ou au loup, son pelage brun strié pouvait également rappeler celui du tigre. Pourtant, sa différence singulière avec les chiens errants ou les renards est une des causes de son extinction. Le marsupial n’aura pas pu résister à l’arrivée des colons et de mammifères concurrents dont la reproduction est plus rapide. La disparition de son habitat naturel pour des raisons climatiques et sa traque intensive par les colons expliquent la disparition du Thylacine et laissent surtout une leçon amère. Face aux changements climatiques qui s’opèrent, il est plus que jamais capital de préserver la biodiversité et le milieu naturel d’espèces sauvages.
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Sources : Muséum National d’histoire naturelle - National Géographic