Le biocarburant, c’est quoi ?
Le biocarburant désigne un substitut énergétique issu de l’agriculture, dans le but, à terme, de remplacer les énergies fossiles. Il s’agit de combustibles solides, liquides ou gazeux provenant de végétaux ou de déchets animaux, et plus généralement de matières organiques 🌿, dans le but de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
⚠️ Attention, le biocarburant n’est pas un produit bio, mais fait référence à la biomasse. On lui préfère parfois le terme d’agrocarburant. En revanche, il s’agit d’une source d’énergie renouvelable, contrairement aux énergies fossiles qui mettent des millions d’années à se constituer.
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Ainsi, le biocarburant le plus courant est l’éthanol, fabriqué à partir de biomasse
provenant généralement de plantes cultivées et mélangé à des carburants fossiles. En France, la betterave à sucre et les céréales de blé et de maïs sont les principales ressources utilisées pour la production d’éthanol d’origine agricole. On en retrouve ainsi dans le SP95-E5, à hauteur de 5%, et dans le SP95-E10 à hauteur de 10%, ou encore dans le carburant superéthanol E85, cette fois ci à plus haute teneur 🚗.
Les 3 générations de biocarburant
On parle de carburant de première, de deuxième et de troisième génération 🤓.
- Les biocarburants de première génération sont élaborés à partir de plantes riches en sucre (betterave), en amidon (mais, blé) ou en huile (colza, soja). Autrement dit, il s’agit de cultures destinées traditionnellement à l'alimentation 🌽.
- La seconde génération de biocarburants est issue de la biomasse, et notamment des déchets organiques (huiles de cuisson usagée, résidus sylvicoles ou agricoles…) ou des tiges de plantes. Ils n’utilisent pas de matière végétale alimentaire.
- La dernière piste en matière de biocarburant, donc de troisième génération, consiste à produire en masse un biocarburant issu de la culture de microalgues.
En France, les biocarburants représentent 6 % de la production primaire d'énergies renouvelables, ce qui en fait la cinquième source d'énergie renouvelable. Le biodiesel représente 77 % de la consommation de biocarburants.
Un remède pire que le mal ?
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, le biocarburant n’est pas si écolo qu’il n’y paraît et engendre, lui aussi, d’importantes atteintes environnementales dans le cadre de son processus de production. Déforestation, érosion des sol, augmentation des prix des denrées alimentaires… La face cachée du biocarburant n’a rien de bien reluisant et ses effets pervers ne se font pas attendre.
Quid de l’empreinte carbone des biocarburants ?
Une étude de l’ONG européenne Transport & Environnement avait révélé en 2016 que les biocarburants émettaient en fait plus de gaz à effet de serre que les combustibles fossiles, ce qui est quand même un comble 🙄. En effet, si l’on prend en compte le changement d’affectation des sols, et notamment de terres naturelles qui stockaient du carbone, le bilan est plus que mitigé, sans parler des impacts catastrophiques sur la biodiversité mondiale dans son ensemble… Pourtant, on a longtemps considéré les biocarburants comme étant neutres en carbone, dans la mesure où le processus de photosynthèse absorbe une partie du CO2 libéré lors de leur combustion.
La concurrence entre le combustible et l’alimentation
Pour fabriquer du biocarburant, des surfaces sont monopolisées, au détriment des autres destinations telles que l’agriculture à visée alimentaire ou le couvert forestier.
Ainsi, ce que l’on reproche bien souvent aux biocarburants de première génération, c’est qu’ils entrent en compétition avec la production alimentaire, et donc avec la disponibilité et le cours des aliments dans le monde 🌍. Ils posent ainsi un réel problème de sécurité alimentaire. L’utilisation de cultures pour produire du combustible fait en effet augmenter le prix des denrées, en particulier dans un contexte où les sécheresses se multiplient du fait du changement climatique, et mettent de plus en plus souvent à mal les récoltes qui elles, diminuent.
Des cultures intensives à fort impact environnemental
Pour finir, la culture des betteraves sucrières, notamment, est une culture ultra-intensive, qui a un gros impact sur la biodiversité, à grand renfort de néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d’abeilles et interdits partout ailleurs. Elle est pourtant produite en quantité industrielle pour approvisionner les distilleries.
L’espoir renaît des biocarburants de troisième génération
La production de biocarburant issu de la culture de microalgues représente un espoir important en matière de biocarburant. Peu cher, peu polluant… Le procédé permettrait de produire de 30 à 100 fois plus d’énergie à l’hectare qu’un biocarburant oléagineux. Une culture qui ne mobiliserait pas de surfaces agricoles ou forestières, et qui serait de nature à absorber une partie des rejets industriels carbonés. Croisons les doigts pour que cette piste prometteuse aboutisse 🤞!
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À retenir
En alternative aux énergies fossiles, l’utilisation de biocarburants peut paraître, à première vue, une bonne idée : ce substitut énergétique issu de l’agriculture provenant de la combustion de la biomasse est parfois présenté comme le remède miracle pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Or, si l’on se concentre sur le biocarburant de première génération, le bilan environnemental est loin d’être aussi satisfaisant qu’escompté. D’autres biocarburants de seconde et de troisième génération sont à l’étude afin d’en palier les effets pervers. À suivre !
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Sources : geo.fr,
lemonde.fr, theconversation.com, ecologie.gouv.fr, futura-sciences.com