Cultiver en ville, attention à la pollution
🥕 🍆 🍅 Retrouver le lien avec la nature, bénéficier de fruits et légumes plus sains, non traités, plus riches en nutriments, locaux, de saison… Vous auriez tort de vous priver, même si vous habitez en ville ! Et puis n’oublions pas que nous sommes avant tout des chasseurs-cueilleurs, c’est ancestral, outre le fait que la recherche d’une plus grande autonomie alimentaire taraude de plus en plus de personnes. Mais bien évidemment, l’agriculture en milieu urbain, dans son ensemble, est soumise à des risques de pollution, qu’il est important d’apprendre à maîtriser.
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Les différentes sources de pollution en milieu urbain
🤔 La question de la pollution du sol vient en premier lieu à se poser. Par ailleurs, c’est bien connu, l’air en ville est globalement plus pollué qu’ailleurs 😶🌫️, une pollution qui peut atteindre des pics impressionnants. Circulation routière, industries, chauffages urbains, incinérateurs…
Les principaux polluants posant problème en ville sont les suivants :
- Les métaux lourds, bien plus présents en ville qu’à la campagne, tels que le plomb (heureusement peu bio-disponible si le pH n’est pas acide), le cadmium, le mercure, l’arsenic, le chrome, le zinc, le nickel, ou encore le cuivre.
- Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, issus à la combustion incomplète des hydrocarbures et du chauffage au bois. 👉 Se chauffer au bois, c'est vraiment écolo ?
- Les Composés Organiques Volatiles (ou COV), ces solvants chlorés et composés organiques (benzène, toluène, xylène…), regroupés sous l’acronyme BTX.
- Les cyanures et les pesticides ☠️.
📌 Une étude menée par le Département Ecologie de l’Université technique de Berlin en 2012 avait mis en lumière des taux de concentration en métaux préoccupants dans certains légumes cultivés en ville, particulièrement pour les tomates, extrêmement contaminées, ou pour les blettes. D’autres études se montrent plus rassurantes, sous réserve d’une bonne distanciation et protection vis-à-vis des axes routiers, et de bonnes pratiques de prévention vis-à-vis de la pollution du sol 👇
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Potager bien situé, potager préservé !
Évidemment, on évitera d’installer son potager à proximité d’une zone à risque de pollution (garage, site industriel…), et dans la mesure du possible de privilégier un espace séparé des voies de circulation et autres sources de pollution par des arbres, des haies, des bâtiments… Typiquement, si vous avez la chance de bénéficier d’un peu de terrain autour de votre habitation, privilégiez une culture côté jardin, plutôt que côté rue 🌿.
⚠️ Globalement, en l’absence d’obstacles, il est recommandé de respecter une distance de sécurité d’au moins à 500 mètres des grosses avenues, ou de 100 mètres des rues passantes. Il est également envisageable de cultiver sous une serre permanente, afin de préserver votre récolte d’une partie des polluants liés aux retombées atmosphériques.
La hauteur préserve de la pollution Si c’est impossible, il est conseillé d’installer votre potager en hauteur, dans des bacs par exemple, qui vous permettront également de maîtriser complètement la qualité de votre sol. Les plates-bandes surélevées sont la clé d’un potager sain en milieu urbain ! Le must, bien sûr, c’est de cultiver sur un toit : plus on monte en altitude, plus ça se ressent côté pollution de l’air.
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Enquêtez sur l’historique de votre jardin
🕵️♂️ La terre garde la mémoire du passé : lorsque c’est possible, il fait essayer de retracer l’historique de son jardin à l’aide d’outils tels que Géorisques, ou le site de l’Inrae Gis Sol. Un petit coup de fil à la mairie, également, ne mange pas de pain. Le hors-sol, lorsqu’on ne connaît pas les caractéristiques de son jardin, peut être salvateur.
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Protégez votre récolte d’un sol contaminé
Afin de mettre toutes les chances de votre côté, l’astuce consiste à ajouter régulièrement du compost de votre confection, ou de la matière organique de manière à minimiser l’effet des polluants aériens : en effet, tous les types de compost réussissent à faire baisser les niveaux de contamination en diluant, de fait, le taux de contamination, c’est bon à savoir ! De plus, les végétaux sont moins susceptibles d’absorber les polluants lorsqu’ils disposent des nutriments dont ils ont besoin dans le sol🌱. Le taux de substances nutritives présentes a donc son importance, et il est d’ailleurs possible de le tester.
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Quels légumes privilégier en ville ?
D’une manière générale, les légumes fruits accumulent peu les métaux lourds, tandis que les légumes racines (carottes, pommes de terre, navets…) sont davantage susceptibles de poser problème, en raison de leur capacité intermédiaire à fixer les polluants des sols. Mais ce n’est rien à côté des légumes feuilles, qui doivent être particulièrement préservés des zones les plus polluées⚠️ (laitue, choux, brocolis, petits pois non écossés, épinards, blettes…). Les herbes aromatiques, elles aussi, concentrent une importante quantité de polluants. Ainsi, cultiver des fruits et légumes fruits présente globalement moins de risques : tomates, poivrons, courges, concombre, aubergines, melons, haricots écossés, oignons, pois… Les possibilités sont nombreuses😋 !
Bien évidemment, un lavage minutieux des fruits et légumes avant leur consommation permettra de réduire les résidus de pollution présents en surface.
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Attention à votre eau d’arrosage
Une attention toute particulière sera apportée à l’eau d’arrosage utilisée. L’eau de ruissellement des anciennes toitures en zinc est à éviter absolument, de même que l’eau de ruissellement des voiries non traitées.
À retenir Le potager urbain est une véritable oasis de verdure dont on aurait tort de se priver ! A vous la reconnexion avec la nature et les bons légumes du jardin, mais pas à n’importe quel prix : la question de la pollution doit être étudiée avant toute chose afin d’en tirer le plus de bénéfices possibles et d’éviter toute contamination due à un sol contaminé ou à une qualité de l’air polluée. Heureusement, les bonnes pratiques vous permettront de profiter d’une récolte saine et pleine de bonnes choses pour la santé !
Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
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Sources : L’incidence des pollutions urbaines sur les productions alimentaires en ville, Rapport final de la recherche réalisé pour le compte de l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement, 60millions-mag.com, futura-sciences.com