Se chauffer au bois, c'est vraiment écolo ?

Mis à jour le par Equipe Rédaction

Le chauffage au bois fait de plus en plus d’adeptes : d’après l’Ademe, environ 7 millions de foyers en sont adeptes, soit près d’1/4 de la population, ce qui fait du bois-énergie la première énergie renouvelable consommée en France. Ce combustible économique est également accessible localement et apporte un confort sans comparaison - quoi de plus agréable, au cœur de l’hiver, qu’un foyer qui crépite et que la douce chaleur de l’âtre 🤗 - d’autant qu’il contribue à l’autonomie énergétique du pays en favorisant l’utilisation de ressources locales et en créant de l’emploi. Que demande le peuple ? Plus de transparence, sans doute, sur l’impact véritable du bois chauffage sur l’environnement. Le chauffage au bois est-il vraiment écologique, comme on l’entend parfois ?

Se chauffer au bois, c'est vraiment écolo ?

Le chauffage au bois détruit-il les forêts ?

Du côté prélèvement et préservation des forêts, le bois récupéré pour le chauffage, le mobilier, le papier, et globalement tous les usages que nous en faisons ne représente en définitive que la moitié de l’accroissement naturel de nos beaux couverts boisés 😃. La forêt française progresse, elle se porte bien, et ça, c’est une bonne nouvelle.

D’autant que les granulés de bois proviennent en partie des déchets issus de scieries et de l’entretien d’espaces verts, et que seulement 64% du bois de chauffage vient de la forêt, donc des travaux d’entretien sylvicoles et coupes de taillis. À noter également qu’au fur et à mesure des années, le volume de bois de chauffage domestique baisse en raison d’un meilleur rendement des appareils et d’une isolation renforcée des logements.

Pour le coup, on est dans les clous 😉 !

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Le chauffage au bois limite le réchauffement climatique : oui mais !

Le bois est résolument une source d’énergie renouvelable, présent en abondance localement, qui contribue à limiter le changement climatique. Se chauffer au bois, c’est réduire son recours aux énergies fossilesqui creusent le trou du réchauffement climatique. Donc en soi, c’est plutôt une bonne nouvelle.

Néanmoins, développer le chauffage au bois ne doit pas conduire à dégrader notre précieux puit de carbone forestier, notamment dans certains pays 🪵. C’est pourquoi une lettre ouverte de plus de 500 scientifiques portant sur l’utilisation des forêts pour répondre aux usages énergétiques a été publiée en février 2021, exhortant les gouvernements à ne pas saper les objectifs de climat et de biodiversité en remplaçant la combustion des carburants fossiles par celle de la biomasse forestière pour produire de l’énergie.

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Le bois, source de pollution atmosphérique

La combustion du bois, en elle-même, n’est pas neutre pour la qualité de l’air et pour le climat. Elle émet, elle aussi, des polluants atmosphériques 😶‍🌫️ : hydrocarbures aromatiques polycycliques, benzène, monoxyde de carbone… Mais surtout, le chauffage au bois domestique est responsable de 41% des émissions annuelles de particules fines, ce n’est pas rien. Mettez votre ceinture, car d’après les chiffres de l’Ademe, brûler 4 bûches dans une cheminée ouverte génère autant de particules fines que 2100 km parcourus avec un vieux véhicule diesel des années 90 😱 ! Oui, ça fait un peu mal au cœur, mais le chauffage au bois domestique demeure le premier émetteur de particules fines en France, devant tous les autres secteurs, y compris le trafic routier.

C’est pourquoi la vallée de l’Arve en Haute-Savoie a remporté le titre de « vallée la plus polluée de France », en raison de ses pics de pollution hivernaux aux particules fines en partie imputable au chauffage individuel au bois de ses résidents… Pas de fumée sans feu, comme on dit !

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Les bonnes pratiques : comment réduire au maximum l’empreinte environnementale du chauffage au bois ?

C’est avant tout le rendement énergétique de l’appareil utilisé qui fera toute la différence 💪 : une cheminée ouverte, à l’ancienne, ou un appareil ancien nécessite la combustion d’une grande quantité de bois, en comparaison des appareils plus récents, qui de surcroît émettent moins de particules fines.

⚠️ Les cheminées ouvertes, en particulier, sont à bannir : leur rendement moyen n’est que de 15% ; autrement dit 85% de l’énergie dégagée par sa combustion est perdue. En comparaison, un insert ou un poêle récent présente un rendement compris entre 75 et 98 %. De plus, elles émettent une quantité folle de polluants, au point que certaines communes les interdisent radicalement. 👉 Un hiver écologique, les 15 gestes à adopter

D’autre part, il vaut mieux faire fonctionner à plein régime un appareil à bois de moindre dimension plutôt que de faire fonctionner au ralenti un appareil surdimensionné, afin de réduire la consommation et la pollution engendrée🔥. Par exemple, la pratique, très répandue, de diminuer les arrivées d’air le soir pour que le feu dure toute la nuit, engendre une combustion incomplète qui émet énormément de particules.


À noter qu’allumer un feu par le haut pollue moins que de l’allumer par le bas (mais c’est aussi plus difficile 😅) : le procédé permet de réduire les émissions de particules de 30 à 50%. Il faut savoir en effet que 80 % des émissions polluantes sont produites dans les 10-15 premières minutes qui suivent l'allumage, et au moment de recharger le foyer. Il convient donc de disposer le petit bois en haut, et les grosses bûches en dessous.

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Par ailleurs, l’essence d’arbre utilisée a son importance : le chêne et le résineux sont plus polluants que le charme et le hêtre. Les bûches doivent également être très sèches avant d’être brûlées pour moins polluer et mieux chauffer : 24 mois de séchage sont nécessaires, et idéalement, il faudrait les rentrer dans la maison 48 heures avant de leur combustion. Si le bois vous paraît lourd, que de la mousse ou des champignons y sont présents, que l’écorce ne se détache pas facilement, alors, c’est qu’il n’est pas assez sec.

🪓 Il est également recommandé de privilégier des sources de bois issus de forêts gérées durablement, et dans ce domaine, de nombreux labels et certifications peuvent vous aider. Les pratiques sylvicoles sont en effet des critères centraux pour optimiser la contribution du bois énergie à la limitation du réchauffement climatique. Il est certain qu’une coupe rase des forêts est loin d’être neutre pour l’environnement, la biodiversité et le réchauffement climatique. À l’inverse, il importe de se fournir en priorité en bois qui provient de coupes sanitaires, de coupes sélectives… Bref, de coupes qui de toute manière, seraient intervenues, afin d’utiliser du bois qui n’aurait pas de débouché matériau.

Il est également primordial d’opter pour une ressource locale de bois, afin de réduire autant que possible le bilan carbone de l’opération. 👉 Puis-je ramasser du bois en forêt ? Que dit la loi ?

⚠️ Retenez enfin qu’un appareil mal entretenu est plus polluant et moins performant : pas d’impasse sur l’entretien annuel !

À retenir

Comme bien souvent en matière d’énergie, tout n’est pas tout blanc ni tout noir. Pour se chauffer au bois de manière écoresponsable, il convient de trouver un équilibre entre le service que cela nous rend et les impacts environnementaux que le chauffage au bois représente : s’il est vrai que le bois énergie est une source d’énergie renouvelable, sa combustion concourt à la pollution de l’air en rejetant des particules fines. Néanmoins, en France, cette filière est loin de menacer les forêts qui progressent d’année en année. Il ne faut donc pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Adopter les bonnes pratiques en matière de chauffage au bois, c’est s’assurer d’en tirer un maximum de bénéfice tout en limitant ses effets délétères.


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Sources : ademe.fr, theconversation.com, latribune.fr, France Nature Environnement, radiofrance.fr, quechoisir.org, canopee-asso.org

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