C’est quoi, l’écospiritualité ?
L’écospiritualité est un néologisme, alliant « écologie » et « spiritualité », qui désigne à la fois la « spiritualisation » de l’écologie et « l’écologisation » des spiritualités, et remet en cause les rapports entre le spirituel et le politique🤓.
Elle vise ainsi à atteindre une sorte d’écologie intégrale, réunissant les composantes de l’écologie « extérieure » (écogestes, normes juridiques, nouvelles technologies…) mais aussi une écologie « intérieure », dans le but notamment de transformer notre être (nos désirs, nos angoisses, nos peurs…), actuellement instrumentalisé et utilisé par le marché pour faire de nous des consommateurs avides, à même d’entretenir cette même croissance qui détruit la planète 🛒.
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Renouer avec la nature, en finir avec la rupture
Matérialisme, rentabilité, progrès technologique… Nos modes de vie occidentaux ont opéré une rupture entre la nature et la culture. Seulement voilà, en chemin, la prise de conscience de la non-durabilité des ressources et de l’urgence climatique qui guette fait évoluer les esprits 🤔.
Il s’agit d’un ensemble de pratiques spirituelles ayant pour objectif de reconnecter les sujets avec la nature, et de modifier leur rapport au monde afin de dépasser le dualisme nature/culture et l’idée selon laquelle la nature est un simple objet où puiser des ressources 🌱.
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L’Homme et la nature ne font qu’un
Découlant d’un profond sentiment d’appartenance et de connexion à la nature, l’écospiritualité invite à percevoir la terre et les êtres vivants comme étant sacrés et interconnectés. En réalité, l’écospiritualité recouvre ainsi divers degrés de spiritualité et de religiosité, visant à renouveler notre compréhension des liens qui nous unissent à la terre 🌍.
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C’est ainsi que l’Homme perçoit son appartenance à la nature, qui prend une dimension spirituelle et presque religieuse, réaffirmant un profond respect pour la Terre, perçue comme un être vivant : il s’agit donc d’une tendance à la resacralisation des relations à la nature. La progression de cette idée d’écologie intérieure invite à se relier à soi-même en se reliant à la nature, et à prendre soin de soi en prenant loin d’elle.
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Se détourner de l’anthropocentrisme
L’écospiritualité ne perçoit pas la terre comme un simple environnement dans lequel on vit et on puise. Elle soulève le fait que nous la portons en nous : l’eau de notre chair, nos os, les cellules de notre corps… Tout ce qui nous compose appartient à la Terre 🌐. Il s’agit d’une éthique environnementale qui invite à prendre en compte la vie et le bien-être de la nature dans son ensemble, et pas uniquement celle des autres êtres humains qui peuplent la planète.
En définitive, l’écospiritualité invite à se détourner de l’anthropocentrisme qui caractérise notre culture et à considérer la nature comme un sujet. Elle invite à vivre en communion avec la nature, et à percevoir la Terre comme une entité spirituelle.
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Un courant d’idées vieux comme le monde
L’écospiritualité commence réellement à émerger dans les années 80, à la faveur de la crise écologique, mais également des crises des grandes religions mondiales.
Mais en réalité, cela fait bien longtemps qu’elle était dans les tuyaux : Spinoza, en son temps, auteur de la philosophie panthéiste, mêlait déjà nature et divin. Gandhi, de son côté, a joué un rôle de précurseur, au même titre que de nombreux philosophes, poètes, ou psychologues, qui étaient déjà bercés par une forme d’écospiritualité et ont soulevé le lien étroit entre la nature et la psyché.
Par exemple, le bouddhisme Zen est une forme d’écospiritualité, au travers de pratiques contemplatives et des pratiques d’attention consciente👌. Mais aussi les religions des peuples premiers, comme le chamanisme et l’animisme, qui incluent un culte de la Terre, et qui font l’objet d’un regain d’intérêt.
Des discours, des diversités d’approches, qui, décennie après décennie, ont évolué vers une plus grande unité.
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À retenir :
L’écospiritualité est à la fois diffus, tout en présentant des principes intangibles : son enjeu est de démontrer que la crise écologique impose un remaniement spirituel, et non uniquement technique ou matériel. Il ne s’agit pas de gérer cette crise environnementale, ce qui ne résoudra rien, mais de s’attacher à régler le problème de fond en repensant en profondeur le rapport de l’Homme avec la nature. Celui-ci doit renouer avec une certaine écologie intérieure en prenant conscience du fait de son appartenance à la nature et à la Terre. Elle réunit en fait de nombreux courants de pensée qui ont toutes en commun une prise de conscience environnementale et la nécessité de resacraliser la nature. Le lien de parenté entre écologie et spiritualité est ainsi réaffirmé avec force au travers de l’écospiritualité.
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Sources : cain.info, theconversation.com, hal.science, reporterre.net
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