La honte de prendre l’avion, un sentiment contagieux
Le flygskam désigne ainsi le sentiment de culpabilité ressenti par les personnes qui, bien que sensibilisées au sujet de l’impact environnemental de ce moyen de transport, se déplacent en avion 🫣.
Tout est parti d’une prise de conscience, dans les années 2010 et popularisé en 2018, des jeunes urbains suédois, qui ont commencé à boycotter l’avion et ont donné naissance à un phénomène qui a, depuis, largement dépassé les frontières. Une aviation bashing qui fait de plus en plus d’adeptes, et qui incite de plus en plus de Suédois à préférer le train pour leurs déplacements.
Bon, de base, il faut savoir que les Suédois figurent parmi les passagers de vol les plus assidus, et voyageraient en avion 5 fois plus que les autres, du fait, notamment, de leur situation géographique.
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Une prise de conscience aiguë des enjeux climatiques
En Suède, la température moyenne annuelle augmente deux fois plus vite que la moyenne mondiale, et la prise de conscience face au réchauffement climatique est peut-être plus importante qu’ailleurs 🌡️.
La grande pionnière dans ce domaine est bien sûr la jeune Greta Thunberg, à laquelle d’autres personnalités suédoises ont ensuite emboîté le pas, à l’image du commentateur sportif Björn Ferry. De fil en aiguille, le fait d’éviter volontairement l’avion, quitte à prendre (beaucoup) plus de temps, pour lui préférer les moyens de transport moins polluants, et notamment le train, progresse 🚅.
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Boycotter l’avion pour sauver la planète
En effet, de plus en plus de voyageurs, sensibilisés à la crise climatique, n’hésitent plus à tourner le dos au transport aérien 🙅♀️. Consommations vertigineuses de kérosène, empreinte carbone à faire frémir, pollution… Monter dans un avion provoque désormais une certaine gêne.
Une enquête UBS menée dans plusieurs pays fait en effet état de résultats étonnants : une personne sur cinq interrogée affirmait avoir déjà décidé de réduire ses voyages en avion au cours de l’année écoulée, et une personne sur trois envisageait de bannir carrément tout transport en avion dans les années à venir. Un changement d’habitude qui bénéficie à la planète, mais qui pourrait néanmoins coûter cher au secteur du transport aérien 🌍.
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Du plomb dans l’aile pour l’aérien, le vent en poupe pour le ferroviaire
De nombreuses initiatives fleurissent çà et là pour réduire les trajets aériens, notamment les voyages professionnels en avion qui représentent à eux seuls environ 30 % des vols effectués aux États-Unis. Par ailleurs, environ 250 millions de personnes prennent l’avion pour leurs loisirs 😱.
Les trains de nuit qui avaient disparu réapparaissent, les petites lignes ferroviaires réouvrent, certaines entreprises aux Etats-Unis promettent des jours de congé supplémentaires aux salariés qui empruntent des moyens de transport plus vertueux… 👉 Yachts, jets privés… Quel est l'impact écologique des vacances des hyper riches ?
Un désamour qui a même fait naître un autre concept : le trainbrag, autrement dit la fierté de prendre le train 😊, donnant lieu à une prolifération des hashtags #flygskam et #trainbrag sur les réseaux sociaux. Car en parallèle, c’est la cohue sur le quai des gares, la fréquentation des trajets en train ayant fait un bond impressionnant en Suède, au point que le gouvernement suédois a promis d’importants investissements pour développer la filière assez peu exploitée jusque-là.
✈️ Une honte de prendre l’avion qui inquiète, à juste titre, les compagnies aériennes, qui rétorquent que l’avion ne compte que pour 2 % à 3 % des émissions de CO2 dans le monde et que l'efficacité énergétique du secteur s’est considérablement améliorée ces dernières décennies. Elles promettent d’aboutir à zéro émission à l’horizon 2050, et se rattrapent, pour l’heure, sur les vols internationaux. Le trafic continue d’augmenter, mais moins vite que précédemment, confirmant une décélération du recours à l’avion.
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À retenir Le flygskam désigne le sentiment de culpabilité ou de honte qui envahit les voyageurs sensibilisés aux enjeux environnementaux et climatiques au moment de prendre l’avion. Un mouvement né en Suède il y a quelques années, qui a pris une ampleur telle y comprit à l’international qu’il inquiète les compagnies aériennes, impactées dans leur croissance. Le grand vainqueur de ce concept en vogue, en revanche, est le secteur ferroviaire, au point que le flygskam a donné naissance au trainbrag, qui désigne la fierté de prendre le train. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
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Sources : courrierinternational.com, radiofrance.fr, francetvinfo.fr, lemonde.fr, geo.fr
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