6 critères pour définir l’empreinte écologique
Le 2 août 2024, la planète bleue sera dans le rouge 🔴 puisque nous aurons consommé plus que ce que la planète est capable de produire. Selon les chiffres de l’ONG Américaine Global Footprint Network, on imagine qu’il faudrait l’équivalent de 1,7 planète Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale de façon durable.
Comment cette date est-elle calculée et sur quels indicateurs se base-t-elle ? Le jour du dépassement mesure l’empreinte écologique de la population mondiale en se basant sur 6 critères et les données statistiques de l’ONU pour près de 200 pays. Les scientifiques commencent par mesurer la superficie des cultures, des pâturages, des espaces forestiers nécessaires pour produire du bois par exemple, des zones de pêche, des espaces bâtis et des forêts nécessaires à l’absorption des émissions carbone.
Ces six critères permettent de déterminer la quantité de ressources consommées par an, dans chaque pays. Ces ressources consommées sont ensuite rapportées aux ressources naturelles générées par la planète dans l’année, c’est-à-dire la biocapacité de la Terre. On obtient ainsi le point de bascule : le jour à partir duquel la planète a consommé toutes les ressources qu’elle est capable de fournir. Le jour au-delà duquel la population planétaire devient trop gourmande et grignote les ressources des générations futures.
Un nouveau calcul plus fin, mais peu rassurant
Actuellement, l’empreinte écologique de l’humanité est de plus de 21 milliards d’hectares pour une biocapacité d’environ 12 milliards d’hectares. Il faudrait donc près de 1,75 fois la Terre pour absorber la consommation de la population mondiale.😧 Ce chiffre varie en fonction des pays puisque chaque pays a une biocapacité et une empreinte écologique différente.
Ainsi, selon les données du Global Footprint, rien qu’en 2022, il aurait fallu :
- 2,86 fois la Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale si chacun vivait comme les Français.
- 4,94 fois la Terre, si nous vivions tous comme les Américains.
- Seule la moitié des ressources de la Terre suffirait si nous vivions tous comme les Congolais.
Le jour du dépassement tombait le 28 juillet 2022 et on estime qu’il arriverait le 2 août 2024. Cette différence s’explique uniquement par une amélioration de l’outil de calcul. D’ailleurs, les scientifiques s'accordent à dire que les données stagnent. Un moindre mal pourtant peu rassurant.
En effet, depuis les années 1970, les consommateurs ont changé. Plus conscients, mieux informés grâce aux médias dédiés, lanceurs d’alertes et autres COP sur le climat, impossible de faire comme si on ne savait pas. Pourtant, notre consommation globale des ressources naturelles ne recule pas. Quels sont les risques de notre inaction ? Quelles solutions mettre en place pour changer nos habitudes de consommation bien (trop) installées ?
Agir : seule solution possible pour prévenir les risques
Si nous suivions les recommandations du GIEC de l’ONU, nous devrions réduire de 43% les émissions carbone dans le monde d’ici à 2030. Et pour y parvenir, il faudrait réussir à faire reculer le jour du dépassement de la Terre de 19 jours par an, pendant les 7 prochaines années. Ambitieux ? Mais nécessaire.
Selon Steven Tebbe, PDG de Global Footprint Network, les dangers d’une surconsommation des ressources naturelles sont bien concrets : vagues de chaleurs, sécheresses, incendies de forêts, inondations ou encore sécurité alimentaire compromise. Ça vous rappelle peut-être une certaine pandémie ? Les zoonoses et le climat : même combat !
Alors comment agir ? Pour garantir un accès à l’eau pour tous, deux grandes mesures semblent indispensables. La première concerne la mise en œuvre d’une transition vers l’agroécologie puisque d’ici 10 ans, un tiers des agriculteurs seront partis à la retraite. Il est donc capital d’accompagner et former la nouvelle génération à de nouvelles techniques d’agroforesterie, de couverture des sols ou d’autres techniques de rétention de l’eau. Le second champ d’action est de préserver la nature. En restaurant les cours d’eau, en préservant les zones humides de tourbières, nous améliorons ainsi les capacités de résilience et de régénération de la nature face aux conditions climatiques extrêmes. 👍 Un petit coup de pouce à la nature qui nous le rend bien.
👉 The Ocean clean up, l’ONG qui nettoie les océans
À retenir :
Si certains sont tentés de l’oublier : les ressources de notre Terre mère ne sont pas intarissables. C’est tout l’objet du concept de “jour de dépassement”, conçu pour lever une alerte supplémentaire face aux enjeux du réchauffement climatique et de la surconsommation des ressources naturelles mondiales. Dit autrement, le jour du dépassement, c’est LE jour dans l’année au-delà duquel la consommation mondiale des ressources de la nature (alimentaire, vestimentaire, énergie, etc.) dépasse ce que la Terre est capable de nous procurer. Dépasser ce jour signifie puiser plus de ressources que la planète est capable d’en fournir et spoiler les générations à venir. Le seul moyen de le faire reculer ? Consommer de manière plus responsable et produire de manière durable. Un objectif qu’on ne pourra atteindre qu’ensemble.
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Pour aller plus loin :
Sources : Global Footprint Network - WWF - France Inter