La recrudescence des maladies infectieuses ou parasitaires
Les insectes et acariens sont sans doute les grands gagnants du réchauffement climatique, et voient leur aire de répartition s’étendre de manière considérable. Avec eux, les maladies vectorielles, telles que le virus Zika, le Chikungunya, la Dengue, la fièvre jaune et bien d’autres, gagnent de nouvelles populations jusque-là épargnées, ces maladies ayant longtemps été cantonnées aux latitudes tropicales et subtropicales. 🦟 Notamment le redouté moustique-tigre est en phase d’expansion planétaire, et s’adapte à merveille au dérèglement du climat qui joue en sa faveur. La France métropolitaine elle-même pourrait être concernée par une épidémie majeure de dengue dans les années à venir. De son côté, la tique Hyalomma marginatum commence à se faire une petite place dans le sud de la France, ce qui inquiète à juste titre, puisqu’elle transmet la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, une maladie mortelle dans près de 40% des cas.
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Les virus zombies qui arrivent des pôles
Nombreux sont les chercheurs qui s’inquiètent d’un phénomène encore méconnu mais qui présente une réelle menace sanitaire : ils craignent en effet d’assister à un débordement viral depuis le pôle Nord et le pôle Sud à la faveur de la fonte des glaces, mais aussi depuis les glaces de l’Himalaya et bien d’autres sites, susceptibles de libérer des virus qui y étaient conservés et emprisonnés 😱.
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Non, il ne s’agit pas d’un scénario de science-fiction : des virus millénaires en sommeil, de véritables bombes à retardement biologiques figées dans le temps, pourraient réapparaître, et profiter de la fonte des glaces pour trouver des hôtes, avec des conséquences complètement imprévisibles. Ni la faune, ni l’Homme, ne possèdent une immunité adaptée pour s’en défendre. La fonte de la cryosphère serait ainsi de nature à libérer ces agents pathogènes et à provoquer des infections virales et microbiennes.
Par exemple, le cas d’une espèce de ver ayant passé 36 000 ans dans le permafrost sibérien a été rapporté, de même que celui de certaines espèces qui ont pu être ramenées à la vie après 750 000 ans passés dans la glace, faisant peser une menace sur la biodiversité environnante 🧟♂️. Un écosystème qui n’a pas évolué depuis des dizaines de milliers d’années, et qui reste potentiellement hautement pathogène.
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Le taux de CO2 favorise la transmission des virus
Le réchauffement climatique pourrait également favoriser la transmission des virus en augmentant leur durée de vie dans l’air. C’est le cas des virus aéroportés, qui adorent le dioxyde de carbone, car ce dernier permet au virus de survivre plus longtemps, ce qui favorise les transmissions d’une personne à une autre. Une aéro stabilité qui augmente dès 800 parties par million (ppm) dans l’air ambiant, ce qui correspond pourtant à un niveau considéré comme bien ventilé. Dans une pièce bondée, donc plus chargée en CO2 à hauteur de 3000 ppm, 10 fois plus de virus restent infectieux après 40 minutes par rapport à un air pur 😷. En cause, une histoire de pH moins élevé, qui maintient la contagiosité.
Autrement dit, le réchauffement climatique et l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère sont de nature à favoriser la transmission de certains virus, et donc les risques de pandémie. Raison de plus pour aérer copieusement les intérieurs, l’air extérieur étant moins chargé en CO2 que l’air intérieur. Mais dans la mesure où d’ici la fin du siècle, les scientifiques annoncent des niveaux de CO2 à plus de 700 ppm dans notre atmosphère, il faut sans doute s’attendre à ce que cela favorise la transmission et la circulation des virus, et donc l’occurrence des pandémies.
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À retenir :
Le dérèglement climatique refaçonne les écosystèmes du monde entier, et impose à toute la biodiversité d’importantes mesures d’adaptation. Ses effets sur l’émergence et la transmission des maladies commencent à être bien documentés, et l’on peut désormais entrevoir le fait que ce phénomène est en passe de devenir un important vecteur de risque de pandémie. Recrudescences de maladies infectieuses et parasitaires, changement d’aire de répartition géographique de nombreuses espèces et transmission des pathogènes, meilleure transmission des virus dans l’air du fait de la concentration de CO2, craintes d’un débordement viral lié à la fonte des glaces dans les pôles… Autant de sujets de préoccupation qui laissent présager que la pandémie du covid 19 n’était qu’un échauffement et que les décennies à venir nous réservent de bien tristes surprises du point de vue sanitaire.
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Sources : futura-sciences.com, geo.fr, sciencesetavenir.fr, science-et-vie.com, nationalgeographic.fr, futura-sciences.com, radiofrance.fr, europe1.fr, reporterre.net, lesechos.fr
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