Des températures qui ne cessent d’augmenter
D’après le dernier rapport du GIEC, la hausse de la température globale s’est encore accentuée à un rythme qui dépasse les prévisions jusque-là établies. Quels que soient les scénarios d'émission de gaz à effet de serre à venir, les experts estiment que le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C dès le début des années 2030, et que les vagues de chaleur et sécheresses se multiplieront 🥵.
C’est quoi le « cool roof » ?
Chacun le sait : en plein été, on opte plutôt pour des vêtements blancs, et on laisse le noir au placard. Eh bien c’est exactement le même principe avec le cool roof. 🙅 Le blanc rejette les rayons du soleil, alors que le sombre a tendance à les absorber. Un bâtiment revêtu d’un toit blanc emmagasine donc moins de chaleur au cours de la journée et refroidit plus vite pendant la nuit. C’est ce qu’on appelle l’effet albedo 🤓. Pas bête, Josette !
Cette technologie utilise ainsi des revêtements aux propriétés réflectives, de couleur blanche ou claire, afin de renvoyer vers l’atmosphère une partie du rayonnement solaire et de conserver des températures plus fraîches dans les bâtiments 🥶. Ce concept qui consiste à réduire l’échauffement de la toiture intéresse tout particulièrement dans le contexte du réchauffement climatique, et pourrait participer à lutter contre la formation d’îlots de chaleur urbains.
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Un concept qui a fait ses preuves pour un meilleur confort thermique
Un projet pilote a d’ailleurs été conduit en Inde, dans la ville d’Ahmedabad, où plus de 3.000 toits de la ville ont été repeints en blanc dès 2017, avec un revêtement mis au point par la NASA. Et là-bas, comment dire, ça cogne bien 😅 ! On avoisine sans souci les 50 °C à certaines périodes de l’année 🥵. Résultat : on a pu constater une baisse de 3 à 7 degrés à l’intérieur des bâtiments ! Un franc succès, donc, qui encourage à aller plus loin.
Étendre ce dispositif à tous les pays chauds, particulièrement touchés et menacés par le réchauffement climatique, permettrait de faire d’énormes économies d’énergie et d’éviter l’émission d’une quantité folle de dioxyde de carbone. En particulier, l’Inde, la Chine et l’Indonésie sont d’excellents clients pour ce dispositif, puisque leurs besoins en climatisation va littéralement exploser dans les années et décennies à venir.
Mais en plus, le procédé permet une réelle amélioration de l’étanchéité de la toiture, de nature à prolonger sa durée de vie 💪. En effet, les revêtements de toiture sont dès lors mieux protégés des agressions solaires, ce qui évite les phénomènes de contractions/dilatations. Autre second effet Kiss Cool du cool roof : les panneaux photovoltaïques connaissent une baisse de rendement lorsque la membrane est en surchauffe. Problème résolu avec ce type de dispositif 😉!
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Rien de nouveau dans cette technique connue des pays chauds comme sur cette photo prise sur l'île de Mykonos.
Une pratique ancestrale mise au goût du jour
Il existerait deux familles de produits « cool roof », disponibles au choix sous forme de membranes, à base de PVC ou de bitume élastomère, ou de peinture thermique, inspirées des recherches de la Nasa 🚀. Comme quoi, ces voyages sur la Lune ne sont pas complètement inutiles ! On mesure leur efficacité à leur indice SRI (Solar Reflective Index), qui reflète leur degré de performance. Des revêtements aux performances impressionnantes, puisqu’elles seraient à même de renvoyer jusqu’à 95 % du rayonnement solaire ! 👉 Faire ses murs à la chaux : une méthode naturelle aux nombreux avantages
Et les entreprises poussent même le bouchon encore plus loin, en proposant, à l’image de Cool Roof France, des solutions pour toutes les surfaces, depuis le « cool roof », au « cool wall » pour les murs, en passant par le « cool glass » pour les vitres. La start-up s’engage ainsi à atteindre une diminution d’environ 6°C les températures intérieures, et de permettre une réduction du recours à la clim de 20 à 50 %.
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Qui dit moins de clim dit économies d’énergie
Ce toit plus frais serait à même de limiter le recours à la climatisation pendant l’été, et permettrait donc de réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre 🥳. Selon les estimations du GIEC, le simple fait de peindre le toit des bâtiments publics avec de la peinture réflective en ville permettrait d'économiser l'équivalent d'un milliard de tonnes par an d'émissions de CO2, soit l'équivalent de 250 millions de véhicules sur vingt ans 💪.
C’est ainsi qu’à New York, plus de 850 000 toits sont d’ores et déjà peints en blanc, une pratique étendue en Californie qui pousse le vice jusqu’à peindre des rues et trottoirs entiers afin de mieux réfléchir le rayonnement solaire et de rafraîchir les villes. Une mesure simple de sobriété énergique facile à mettre en place et peu coûteuse.
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Les limites du cool roof
Alors bien sûr, tout dépend des matériaux dans lesquels sont bâtis les logements : le métal et le béton, par nature, ont tendance à retenir la chaleur, et les recouvrir d’une peinture blanche ne donnera pas d’aussi bons résultats qu’avec d’autres types de revêtements. La technique, quoi qu’il en soit, trouvera nécessairement ses limites lorsque les températures deviendront réellement insoutenables 😞, mais il s’agit d’une bonne piste pour aider à s’adapter au dérèglement climatique et à lutter contre les îlots de chaleur urbains.
Une solution idéale sur les toits plats, notamment industriels, mais plus difficile à mettre en œuvre sur les toits pentus, d’autant que cela poserait bien souvent un problème du point de vue de la réglementation en termes d’urbanisme. On imagine mal également recouvrir les couvertures de zinc parisiennes, des toitures en pierre traditionnelles ou en ardoise, ou des toits de chaume, tant elles témoignent de l’identité de certaines régions.
Par ailleurs, cette technique est à éviter dans les pays qui connaissent des hivers très froids, car elle conduirait à augmenter la demande en chauffage et conduirait à une augmentation de la consommation d’énergie 🥶.
À retenir :
Le cool roof est une technologie qui consiste à appliquer sur les toitures un revêtement permettant une réflexion du rayonnement solaire, et donc de limiter la hausse de température intérieure des bâtiments. Nous n’avons rien inventé : cette pratique est utilisée depuis la nuit des temps en Grèce ou au Maghreb. Mais le concept commence à séduire sous nos latitudes et apparaît comme un levier intéressant pour s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Il permettrait une diminution d’environ 6 à 7 °C de la température intérieure, et permettrait de limiter le recours à la climatisation afin de faire des économies d’énergie. Une alternative, qui, alliées à une progression de la végétalisation en ville, est de nature à lutter également contre la formation d’îlots de chaleur urbains.
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Sources : geo.fr, futura-sciences.com, lemonde.fr, ademe.fr, demainlaville.com, écologie.gouv.fr, tf1info.fr