Le secret ? La sélection
Règle n°1 : C’est en premier lieu dans la sélection des variétés à mettre au potager que vous trouverez votre salut. Les plants doivent donc être adaptés au terroir concerné afin de ne nécessiter qu’un minimum d’entretien, et notamment d’arrosage, ultérieur🌱. 👉 Récupérateur d'eau de pluie, la bonne idée !
Trop d’eau, pas assez d’eau… Les écueils à éviter
Si c’est au moment du semis et de la plantation que la tomate a des besoins spécifiques en eau, les excès d’eau ultérieurs pourraient bien la desservir. En effet, trop d’eau entraîne le craquellement de la peau et un goût plus effacé. D’un autre côté, un arrosage irrégulier (bonjour le cul noir, signe de stress hydrique !) ou une aspersion au lieu d’un arrosage (mildiou ou oïdium assurés🫣) ne sont pas beaucoup mieux… Décidément, l’arrosage des tomates, c’est tout un art ! Quelques conseils à suivre pour éviter la catastrophe 👇
- Aérer sa terre afin de la rendre moins gourmande en eau,
- Ne jamais mouiller les feuilles mais bien les pieds,
- Ne pas arroser en plein soleil mais plutôt en début de soirée dans les régions les plus chaudes afin de limiter l’évaporation de l’eau et de favoriser l’imprégnation du sol, ou au petit matin dans les régions plus fraîches,
- Couvrir les pieds d’une bonne couche de paillis afin de préserver l’humidité du sol et d’éviter les mauvaises herbes, 👉 Les mauvaises herbes sont-elles vraiment si mauvaises que ça ?
- N’arroser que si plusieurs semaines sans pluie se cumulent.
Eh oui, optimiser son arrosage permet avant tout de l’espacer 😉 !
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Des bienfaits du régime sec pour les tomates
À l’inverse, réduire les arrosages à leur minimum pourrait bien porter ses fruits (hihi 🤭). Il s’agit d’entraîner ses pieds de tomate, comme de véritables athlètes, à l’absence d’eau, afin de les inciter à développer leurs racines et à puiser plus en profondeur l’humidité. C’est également LE secret pour obtenir des fruits sucrés, parfumés et plus savoureux 😋.
Bien sûr, les pieds de tomate plantés dans des régions relativement pluvieuses, ou dans un sol argileux qui a la particularité de retenir davantage l’eau, sont avantagés, l’eau a bien entendu son utilité…
Mais ne sous-estimez pas vos pieds de tomates : en mettant à l’épreuve leurs capacités de résistance et d’adaptation en n’arrosant pas ou très peu, vous parviendrez, de génération en génération, à sélectionner des variétés robustes et adaptables. Pour cela, ne récoltez les graines que des fruits qui se seront montrés les plus résilients, et ainsi de suite les années suivantes.
Vous parviendrez ainsi, petit à petit, à sélectionner les individus et variétés les plus adaptés à votre terroir et à votre climat, de même qu’au manque d’eau 💪.
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Et pourquoi pas, pas d’arrosage du tout ?
Qu’en est-il de la tomate sans eau ? Légende ou réalité ? Grâce à un rigoureux travail de sélection, réjouissez-vous, car il semblerait que la tomate nouvelle génération soit déjà là : la tomate sans eau ni pesticide de Pascal Poot. Cet agriculteur et producteur de semences propriétaire d’une exploitation qui s’étend sur quelques hectares dans l’Hérault, a créé près de 200 variétés de semences potagères renforcées. Une chose est sûre, Pascal ne fait pas de concession sur la qualité : pesticides et OGM sont absolument proscrits ⛔.
Pourtant, dans les terres arides de son exploitation au pied du plateau du Larzac, les légumes prospèrent comme des champignons, malgré une absence totale d’arrosage après la plantation. Quelle diablerie ! Biologique, robuste, nutritionnelle… Mais quelle est donc cette graine miracle qui fait tant parler d’elle 🤔 ?
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L’homme qui éduque les tomates
Sa théorie ? On chouchoute trop nos légumes. À force d’être aux petits soins pour eux, de les mettre sous perfusion d’arrosages et d’engrais, on les rend dépendants et ils oublient comment se défendre par eux-mêmes. C’est donc en mettant ses plans « à la dure » qu’il parvient à sélectionner les plus résistants. Une sélection naturelle, ou plus exactement sélection massale ou variétale, d’après les termes utilisés en génétique, pour des graines biologiques non modifiées génétiquement. En résumé : cet autodidacte laisse faire la nature, et en tire le meilleur chaque année 🌿.
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Ses tomates résisteraient à la sécheresse, et ce, même sans irrigation, de même qu’aux baisses des températures ou à l’excès d’humidité. Leur résistance aux maladies serait également optimale, le tout sans intervention humaine 🦸🏻. Les variétés sélectionnées seraient ainsi de véritables caméléons capables de s’adapter à chaque situation et à chaque environnement. Et par-dessus le marché, elles produiraient plus de vitamines, d’antioxydants, ou de Polyphénols (ces nutriments anticancer qui nous veulent du bien !) que les variétés classiques, avec de surcroît des rendements plus élevés qu’en agriculture conventionnelle. Un véritable espoir face aux crises alimentaires imminentes liées au réchauffement climatique et aux pénuries d’eau, raison pour laquelle les scientifiques et biologistes se penchent avec beaucoup d’intérêt sur son cas 🔍.
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Un concept controversé
Laisser son arrosoir de côté serait donc tout à fait possible, et ce, peu importe les conditions climatiques et les canicules qui ponctuent l’été ? Oui et non. Les prouesses des graines sélectionnées par Pascal Poot sont également mises en doute par certains détracteurs. Toute plante a besoin d’eau, même en petite quantité, qui plus est la tomate qui en est constituée à 90%, et les précipitations ne seraient pas si rares dans la zone où l’agriculteur cultive ses plants, d’après les données météorologiques, ce qui serait susceptible de compenser l’absence de toute irrigation.
De plus, les dernières données scientifiques, issues d’une étude publiée en février 2023, ont conclu que « jusqu'à présent, il n'existe pas de vision globale d'une mémoire épigénétique intergénérationnelle et transgénérationnelle des stress après la reproduction sexuelle ». Car s’il existe bien une certaine mémoire des plantes, il ne serait toutefois pas possible de s’assurer que toutes les graines issues du même terrain présentent les atouts recherchés, à savoir une bonne résistance au stress hydrique.
Mais on a quand même envie d’y croire 😁 !
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À retenir :
Et si confier ses graines à la terre suffisait pour obtenir de belles grappes de tomates aussi parfumées que biologiques, le tout sans une goutte d’eau, ou du moins avec un arrosage minimaliste ? Le secret résiderait dans la sélection des graines à faire pousser. En effet, en mettant ses pieds de tomate à rude épreuve, ne prospéreront que les plus vaillants et les plus adaptés à votre climat et à votre terroir. D’année en année, cette méthode permet de limiter drastiquement les arrosages. Une méthode que Pascal Poot, agriculteur autodidacte, a bien compris, puisqu’il a ainsi sélectionné des centaines de variétés de légumes, et notamment de tomates, capables de résister aux conditions les plus hostiles. Comment ? En laissant la nature reprendre les rênes et se défendre seule contre les éléments.
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Sources : jardin-potager-bio.fr, rustica.fr, francetvinfo.fr, tf1info.fr, un-jardin-bio.com, bioaddict.fr, jardinage.lemonde.fr
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