Quelle émission de CO2 pour un e-mail ? Quelle empreinte carbone ?

Mis à jour le par Equipe Rédaction

💻 L’envoi d’un mail, ce geste banal que nous répétons machinalement au quotidien, est certes immatériel, mais pas sans impact sur la planète, justement parce qu’à l’échelle mondiale, des centaines de milliards de courriels sont envoyés et reçus chaque année : un trafic qui ne représente pas moins de 319,6 milliards d'e-mails en 2021, chiffre qui devrait dépasser 376,4 milliards en 2025 ! Ce canal de communication ultra-simple et rapide a connu un succès tellement fulgurant qu’il représente, aujourd’hui, un véritable problème environnemental. Que de chemin parcouru depuis les pigeons voyageurs ! Explications 👇

Quelle émission de CO2 pour un e-mail ? Quelle empreinte carbone ?

L’invention qui révolutionna la communication

📧 Inventé en 1971 par un ingénieur américain, Ray Tomlinson, sur l’ancêtre d’internet, le réseau ARPANET, l’e-mail est désormais la pierre angulaire de nos vies, tant professionnelles que personnelles. 

C’est un fait, depuis l’arrivée du digital, nous avons appris à communiquer différemment, et il n’est plus rare d’envoyer un mail à son voisin de bureau plutôt que de prendre ses petites jambes pour aller lui transmettre une information. 

Avec l’arrivée d’internet, les canaux d’expression ont en effet connu une véritable révolution, du fait de l’émergence des plateformes digitales : la communication est devenue instantanée, et se diffuse désormais plus vite que jamais.

👉 Comment réduire son empreinte numérique en 14 étapes ?

Quelle est l’empreinte carbone d’un mail ?

🤓 En matière de coût carbone d’un e-mail, les avis et estimations diffèrent en fonction des sources. On a longtemps considéré que l’envoi d’un e-mail standard générait environ 4g de CO2, pouvant monter à 50g de CO2 lorsqu’il est accompagné de lourdes pièces jointes, avec une moyenne d’environ 10g pour une newsletter, d’après les chiffres avancés par l'organisation Carbon Literacy Project. 

L’Ademe, de son côté, estimait jusqu’à il y a peu qu’un simple mail avec une pièce jointe de 1 Mo envoyé à un destinataire avait un impact de 19g d’équivalent CO2, des chiffres qui avaient été beaucoup surestimés, et qui ont été réévalués à environ 2,5g.

En fait, il est difficile d’établir une empreinte carbone précise, car cette dernière dépend de très nombreux facteurs. Par exemple, le bilan du même e-mail de 1 Mo envoyé cette fois-ci à 5 destinataires passe à 5g de CO2, et à 6 g pour un seul destinataire si 10 minutes ont été nécessaires pour l’écrire au lieu de 3.

📌
De nombreux facteurs entrent en jeu pour calculer l’empreinte carbone d’un mail : longueur du message, mise en forme, ajout d’une signature, illustrations, pièces jointes, temps de rédaction et de lecture, type d’appareil depuis lequel le mail est envoyé, durée de vie totale du terminal, nombre des destinataires, type de réseau utilisé… 🤯

Quel est le cycle de vie d’un mail ?

😶‍🌫️ Un mail pollue du début à la fin de son cycle de vie ! Et ce dès le stade de l’écriture, car il faut bien le rédiger depuis un ordinateur ou autre support 🖋️, dont l’empreinte environnementale est loin d’être anodine. À partir de votre clic sur l’icône « envoyer », tout s’emballe : de l’énergie est utilisée pour acheminer le message via des milliers de km de câbles, quand ce ne sont pas des dizaines de milliers (en moyenne 15 000 km 😱). Les données sont en effet acheminées vers les datacenters, et transitent par d’innombrables routeurs, serveurs, ordinateurs… Tous très énergivores.

Une fois parvenu à votre destinataire, celui-ci utilise lui aussi un matériel numérique énergivore et polluant pour le consulter. Bien sûr, plus les destinataires sont nombreux, plus la facture écologique s’alourdit 😅. Enfin, le stockage, la plupart du temps complètement inutile, continue d’alourdir la facture.

Or, d’après Cleanfox, un e-mail stocké, en fonction de son poids, c’est en moyenne 10 grammes de CO2 généré par an, soit à peu près un bilan aussi lourd que celui d’un sac en plastique. Comment l’expliquer ? La faute incombe à des centres de traitements de données qui tournent en permanence, et qui nécessitent d’être refroidis 🥶, ce qui engendre une importante pollution numérique, d’autant que les courriels sont généralement dupliqués par sécurité.

À noter que le poids des pièces jointes a son importance, que ce soit pour le stade du transport que pour celui du stockage.

👉 Digital Cleanup Day : sensibilisation à la pollution numérique

Les terminaux, les grands coupables

Globalement, ce qui alourdit le plus l’impact environnemental d’un e-mail demeure l’amortissement de la confection de l’outil numérique (ordinateur, tablette ou smartphone) depuis lequel il est écrit, qui représente près de 70% de l’empreinte carbone du courriel. Par ailleurs, l’amortissement de l’ordinateur qui sert à le lire représente, lui, 23% de l’empreinte carbone totale de cette opération, de sorte qu’au final, la consommation d’énergie pendant la rédaction, la lecture, le transport des données sur le réseau et le stockage du mail ne représentent en fait que 8% de l’empreinte numérique de l’ensemble 😯. Plus globalement encore, le transfert et le stockage des e-mails ne représentent qu’1% des émissions totales du numérique dans le monde. C’est-à-dire pas grand-chose à côté du visionnage des vidéos. 👉 7 habitudes écolo à adopter au bureau.

Les e-mails sont en fait l’arbre qui cache la forêt de l’empreinte générée par la production d’appareils neufs. L’ADEME estime en effet que la production d’un ordinateur de 2 kg mobilise pas moins de 600 kg de matières premières et génère 103 kg de CO2e 🫣. Dans le même sens, d’après le dernier rapport de l’ADEME et l’Arcep, les terminaux sont à l’origine de 65 à 90 % de l’impact environnemental du numérique. Par ailleurs, selon une étude menée par GreenIT, 34 milliards d’équipements peuplaient le monde en 2019, pour 4,1 milliards d’utilisateurs, soit 8 équipements par utilisateur !

Autrement dit, plus longtemps vous conservez votre matériel, et moins vous en avez, moins votre e-mail est polluant. 👉 Réparer plutôt que jeter, la bonne idée !

Pour des mails poids plume

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas faire d’efforts, et certaines pratiques au quotidien peuvent permettre de réduire votre empreinte numérique liée à l’envoi et à la réception d’e-mails 💪 :

  • Conservez le plus longtemps possible votre matériel, et équipez-vous en reconditionné.
  • Sachez que le wifi est 20 fois moins énergivore que la 4G !
  • Usez et abusez du mode « économie d’énergie ».
  • Evitez les « répondre à tous » lorsque ça n’est pas indispensable.
  • Lorsque l’information à transmettre s’y prête, préférez les sms, beaucoup moins polluants !
  • Allégez votre signature, et évitez illustrations et logos.
  • Compressez les éventuelles pièces jointes, et privilégiez les WeTransfer ou autres outils de cette catégorie.
  • Lorsque vous répondez, supprimez l’historique.
  • Privilégiez-le format texte au format HTLM, jusqu’à 12 fois plus léger.
  • Désabonnez-vous des newsletters inutiles plutôt que de supprimer les messages : supprimer un e-mail est aussi une activité polluante ! L’idéal, c’est de ne pas recevoir de courriel inutile.

👉 Quelles sont les 5 causes principales du réchauffement climatique ?

À retenir :

Plus de 13 milliards de mails sont échangés toutes les heures dans le monde, un bilan qui donne le tournis ! Chacun d’entre nous recevrait en moyenne 39 mails et spams par jour, dont 80% ne sont pas même ouverts. Mais bien qu’en apparence immatériel, ce mode de communication repose en réalité sur une pollution tout ce qu’il y a de plus tangible. Alors qu’on dénonce souvent le besoin de stockage des innombrables mails reçus – et bien souvent même pas ouverts – l’immense majorité de la pollution générée par l’envoi et la réception d’e-mails est en fait principalement imputable à la fabrication des appareils numériques (ordinateurs, tablettes, smartphones…) utilisés par l’émetteur et le ou les destinataire(s) du message. En résumé, il est bien plus vertueux de conserver le plus longtemps possible son matériel numérique et d’arrêter de regarder des vidéos de chatons que de lever le pied sur les e-mails, mais chaque goutte d’eau compte pour alléger son empreinte environnementale.

Explorer - protéger - se ressourcer
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Sources : fr.statista.com, realisaprint.com, futura-sciences.com, hellocarbo.com, greenit.fr, francetvinfo.fr

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Equipe, Rédaction

"Amoureux de la nature - Born To Be Wild"

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