Lâinvention qui rĂ©volutionna la communication
đ§ InventĂ© en 1971 par un ingĂ©nieur amĂ©ricain, Ray Tomlinson, sur lâancĂȘtre dâinternet, le rĂ©seau ARPANET, lâe-mail est dĂ©sormais la pierre angulaire de nos vies, tant professionnelles que personnelles.
Câest un fait, depuis lâarrivĂ©e du digital, nous avons appris Ă communiquer diffĂ©remment, et il nâest plus rare dâenvoyer un mail Ă son voisin de bureau plutĂŽt que de prendre ses petites jambes pour aller lui transmettre une information.
Avec lâarrivĂ©e dâinternet, les canaux dâexpression ont en effet connu une vĂ©ritable rĂ©volution, du fait de lâĂ©mergence des plateformes digitales : la communication est devenue instantanĂ©e, et se diffuse dĂ©sormais plus vite que jamais.
đ Comment rĂ©duire son empreinte numĂ©rique en 14 Ă©tapes ?
Quelle est lâempreinte carbone dâun mail ?
đ€ En matiĂšre de coĂ»t carbone dâun e-mail, les avis et estimations diffĂšrent en fonction des sources. On a longtemps considĂ©rĂ© que lâenvoi dâun e-mail standard gĂ©nĂ©rait environ 4g de CO2, pouvant monter Ă 50g de CO2 lorsquâil est accompagnĂ© de lourdes piĂšces jointes, avec une moyenne dâenviron 10g pour une newsletter, dâaprĂšs les chiffres avancĂ©s par l'organisation Carbon Literacy Project.
LâAdeme, de son cĂŽtĂ©, estimait jusquâĂ il y a peu quâun simple mail avec une piĂšce jointe de 1 Mo envoyĂ© Ă un destinataire avait un impact de 19g dâĂ©quivalent CO2, des chiffres qui avaient Ă©tĂ© beaucoup surestimĂ©s, et qui ont Ă©tĂ© rĂ©Ă©valuĂ©s Ă environ 2,5g.
En fait, il est difficile dâĂ©tablir une empreinte carbone prĂ©cise, car cette derniĂšre dĂ©pend de trĂšs nombreux facteurs. Par exemple, le bilan du mĂȘme e-mail de 1 Mo envoyĂ© cette fois-ci Ă 5 destinataires passe Ă 5g de CO2, et Ă 6 g pour un seul destinataire si 10 minutes ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires pour lâĂ©crire au lieu de 3.
đ De nombreux facteurs entrent en jeu pour calculer lâempreinte carbone dâun mail : longueur du message, mise en forme, ajout dâune signature, illustrations, piĂšces jointes, temps de rĂ©daction et de lecture, type dâappareil depuis lequel le mail est envoyĂ©, durĂ©e de vie totale du terminal, nombre des destinataires, type de rĂ©seau utilisé⊠đ€Ż
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Quel est le cycle de vie dâun mail ?
đ¶âđ«ïž Un mail pollue du dĂ©but Ă la fin de son cycle de vie ! Et ce dĂšs le stade de lâĂ©criture, car il faut bien le rĂ©diger depuis un ordinateur ou autre support đïž, dont lâempreinte environnementale est loin dâĂȘtre anodine. Ă partir de votre clic sur lâicĂŽne « envoyer », tout sâemballe : de lâĂ©nergie est utilisĂ©e pour acheminer le message via des milliers de km de cĂąbles, quand ce ne sont pas des dizaines de milliers (en moyenne 15 000 km đ±). Les donnĂ©es sont en effet acheminĂ©es vers les datacenters, et transitent par dâinnombrables routeurs, serveurs, ordinateurs⊠Tous trĂšs Ă©nergivores.
Une fois parvenu Ă votre destinataire, celui-ci utilise lui aussi un matĂ©riel numĂ©rique Ă©nergivore et polluant pour le consulter. Bien sĂ»r, plus les destinataires sont nombreux, plus la facture Ă©cologique sâalourdit đ
. Enfin, le stockage, la plupart du temps complĂštement inutile, continue dâalourdir la facture.
Or, dâaprĂšs Cleanfox, un e-mail stockĂ©, en fonction de son poids, câest en moyenne 10 grammes de CO2 gĂ©nĂ©rĂ© par an, soit Ă peu prĂšs un bilan aussi lourd que celui dâun sac en plastique. Comment lâexpliquer ? La faute incombe Ă des centres de traitements de donnĂ©es qui tournent en permanence, et qui nĂ©cessitent dâĂȘtre refroidis đ„¶, ce qui engendre une importante pollution numĂ©rique, dâautant que les courriels sont gĂ©nĂ©ralement dupliquĂ©s par sĂ©curitĂ©.
Ă noter que le poids des piĂšces jointes a son importance, que ce soit pour le stade du transport que pour celui du stockage.
đ Digital Cleanup Day : sensibilisation Ă la pollution numĂ©rique
Les terminaux, les grands coupables
Globalement, ce qui alourdit le plus lâimpact environnemental dâun e-mail demeure lâamortissement de la confection de lâoutil numĂ©rique (ordinateur, tablette ou smartphone) depuis lequel il est Ă©crit, qui reprĂ©sente prĂšs de 70% de lâempreinte carbone du courriel. Par ailleurs, lâamortissement de lâordinateur qui sert Ă le lire reprĂ©sente, lui, 23% de lâempreinte carbone totale de cette opĂ©ration, de sorte quâau final, la consommation dâĂ©nergie pendant la rĂ©daction, la lecture, le transport des donnĂ©es sur le rĂ©seau et le stockage du mail ne reprĂ©sentent en fait que 8% de lâempreinte numĂ©rique de lâensemble đŻ. Plus globalement encore, le transfert et le stockage des e-mails ne reprĂ©sentent quâ1% des Ă©missions totales du numĂ©rique dans le monde. Câest-Ă -dire pas grand-chose Ă cĂŽtĂ© du visionnage des vidĂ©os. đ 7 habitudes Ă©colo Ă adopter au bureau.
Les e-mails sont en fait lâarbre qui cache la forĂȘt de lâempreinte gĂ©nĂ©rĂ©e par la production dâappareils neufs. LâADEME estime en effet que la production dâun ordinateur de 2 kg mobilise pas moins de 600 kg de matiĂšres premiĂšres et gĂ©nĂšre 103 kg de CO2e đ«Ł. Dans le mĂȘme sens, dâaprĂšs le dernier rapport de lâADEME et lâArcep, les terminaux sont Ă lâorigine de 65 Ă 90 % de lâimpact environnemental du numĂ©rique. Par ailleurs, selon une Ă©tude menĂ©e par GreenIT, 34 milliards dâĂ©quipements peuplaient le monde en 2019, pour 4,1 milliards dâutilisateurs, soit 8 Ă©quipements par utilisateur !
Autrement dit, plus longtemps vous conservez votre matĂ©riel, et moins vous en avez, moins votre e-mail est polluant. đ RĂ©parer plutĂŽt que jeter, la bonne idĂ©e !
Pour des mails poids plume
Mais ce nâest pas une raison pour ne pas faire dâefforts, et certaines pratiques au quotidien peuvent permettre de rĂ©duire votre empreinte numĂ©rique liĂ©e Ă lâenvoi et Ă la rĂ©ception dâe-mails đȘ :
- Conservez le plus longtemps possible votre matériel, et équipez-vous en reconditionné.
- Sachez que le wifi est 20 fois moins Ă©nergivore que la 4G !
- Usez et abusez du mode « Ă©conomie dâĂ©nergie ».
- Evitez les « rĂ©pondre Ă tous » lorsque ça nâest pas indispensable.
- Lorsque lâinformation Ă transmettre sây prĂȘte, prĂ©fĂ©rez les sms, beaucoup moins polluants !
- Allégez votre signature, et évitez illustrations et logos.
- Compressez les éventuelles piÚces jointes, et privilégiez les WeTransfer ou autres outils de cette catégorie.
- Lorsque vous rĂ©pondez, supprimez lâhistorique.
- PrivilĂ©giez-le format texte au format HTLM, jusquâĂ 12 fois plus lĂ©ger.
- DĂ©sabonnez-vous des newsletters inutiles plutĂŽt que de supprimer les messages : supprimer un e-mail est aussi une activitĂ© polluante ! LâidĂ©al, câest de ne pas recevoir de courriel inutile.
đ Quelles sont les 5 causes principales du rĂ©chauffement climatique ?
Ă retenir :
Plus de 13 milliards de mails sont Ă©changĂ©s toutes les heures dans le monde, un bilan qui donne le tournis ! Chacun dâentre nous recevrait en moyenne 39 mails et spams par jour, dont 80% ne sont pas mĂȘme ouverts. Mais bien quâen apparence immatĂ©riel, ce mode de communication repose en rĂ©alitĂ© sur une pollution tout ce quâil y a de plus tangible. Alors quâon dĂ©nonce souvent le besoin de stockage des innombrables mails reçus â et bien souvent mĂȘme pas ouverts â lâimmense majoritĂ© de la pollution gĂ©nĂ©rĂ©e par lâenvoi et la rĂ©ception dâe-mails est en fait principalement imputable Ă la fabrication des appareils numĂ©riques (ordinateurs, tablettes, smartphonesâŠ) utilisĂ©s par lâĂ©metteur et le ou les destinataire(s) du message. En rĂ©sumĂ©, il est bien plus vertueux de conserver le plus longtemps possible son matĂ©riel numĂ©rique et dâarrĂȘter de regarder des vidĂ©os de chatons que de lever le pied sur les e-mails, mais chaque goutte dâeau compte pour allĂ©ger son empreinte environnementale.
Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
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Sources : fr.statista.com, realisaprint.com, futura-sciences.com, hellocarbo.com, greenit.fr, francetvinfo.fr