Punaise… Mais comment la reconnaître ?
À quoi ressemble la punaise diabolique ? Cet insecte est une punaise de grande taille (12-17mm de long et 7-10mm de large), de couleur brun grisâtre qui peut tirer sur le rougeâtre avec une ponctuation foncée.
Certains détails la distinguent des espèces de punaises européennes, pour les fins connaisseurs 🧐 :
- Absence d’épine sous l’abdomen.
- Antennes foncées avec deux anneaux clairs : ainsi, si elle comporte deux marques blanches sur les antennes, c'est une punaise diabolique 😈, la punaise européenne en ayant trois.
- Taches brunes allongées sur les membranes des ailes antérieures.
- Alternance de blanc et de noir sur les côtés de l'abdomen en face dorsale.
- Quasiment aucun poil sur la face dorsale.
En réalité, la punaise diabolique ressemble à de nombreuses espèces de punaises européennes, ce qui rend leur distinction difficile pour un public non initié.
👉 14 répulsifs naturels et efficaces contre les araignées
La punaise marbrée est-elle vraiment diabolique ?
Oui. Il s’agit d’une espèce dite « polyphage », autrement dit, elle s’alimente à partir de sources très diversifiées : plus de 170 espèces de plantes hôtes sauvages ou cultivées en font les frais😱.
Elle se nourrit prioritairement des organes reproducteurs de la plante, et provoque des marques et des déformations sur les fruits à l’aide de ses stylets qu’elle y insère. Pourquoi c’est un problème ? Parce que la punaise diabolique, en plus de défigurer les fruits au point de les rendre impropres à la vente, cause bien d’autres dommages.
Par exemple, elle ne se contente pas de consommer les fruits, elle peut y laisser une odeur, ce qui peut nuire à la qualité du vin, même une fois vendangé🍷. Si ça, ce n’est pas moche…
Les conséquences de son attaque peuvent aller jusqu’à la nécrose, les bourgeons floraux peuvent avorter, ou les jeunes fruits tomber prématurément. Il s’ensuit une baisse de productivité et de rendement pour les exploitants.
Les dégâts peuvent en effet aller de 20 à 80 % des fruits à la récolte, ce qui implique des conséquences économiques non négligeables. Les premiers dégâts imputables à la punaise diabolique en France ont ainsi été observés en 2018, dans les vergers de kiwi en Savoie. À la maison, elle peut également s’attaquer aux plantes ornementales, aux arbustes et aux potagers (où elle est très friande de courgettes 🥒).
👉 Le savon noir contre les pucerons, comment l'utiliser ?
Une punaise très envahissante
Largement répandue en Corée, en Chine, au Japon et à Taïwan, elle a d'abord été introduite aux États-Unis avant d'arriver en Europe, et est finalement apparue en France depuis 2012. Elle s’y est largement développée depuis, en particulier dans le Languedoc, où elle se repaît de fruits – pommes, poires, kiwis, pêches… - Auxquels elle cause des dommages importants. À partir de 2015, l'invasion s'est accéléré la colonisation a énormément progressé 🪖.
👉 À quoi servent les moustiques ? On se le demande !
Qui s’invite dans les habitations
Peut-être avez-vous déjà croisé sa route, car elle entre dans les habitations à l’automne pour chercher un refuge pour passer l’hiver au chaud. C’est ainsi qu’elle peut parfois se rassembler en colonie par centaines dans les habitations 😱. Dans ce cas, pas de panique : la punaise diabolique est totalement inoffensive pour l’homme et pour les animaux de compagnie. Elle ne transmet aucune maladie, contrairement à la tique.
👉 Araignées de maison, ne les tuez surtout pas !
Comment s’en débarrasser ?
L’usage d’insecticides chimique est bien sûr fortement déconseillé, tant du point de vue de votre santé que de celui de l’environnement. Le piégeage aux phéromones pourra éventuellement leur être préféré.
La tentation de l’écraser peut-être forte, mais il faut savoir que d’une part, elle peut s’avérer allergisante si elle est écrasée en grand nombre, et d’autre part, la punaise émet une odeur très désagréable lorsqu’elle est écrasée, car cela active ses glandes odoriférantes🦨.
👉 L’idéal est donc de la faire sortir de la maison en douceur, à l’aide d’un morceau de papier.
Éventuellement, l’installation de moustiquaires peut réduire le nombre d’insectes à l’intérieur de la maison. Ainsi, il n’existe malheureusement pas réellement de solution miracle contre la présence de ces insectes voraces et à l’heure actuelle, aucune solution n’a réellement été trouvée pour ralentir la progression de cet envahisseur.
👉 Fourmis dans la maison, nos astuces naturelles pour les chasser
La lutte biologique à l’étude
Le problème, c’est que nous assistons à une véritable invasion, hors de contrôle, du fait de l’absence de prédateur naturel. Car son ennemi juré, la guêpe samouraï, n’est pas encore arrivé chez nous 🐝.
Pourquoi ne pas l’introduire, dans ce cas, est-on en droit de se demander ? Eh bien parce qu’elle pourrait s’attaquer à d’autres proies, des victimes collatérales, ce qui ne serait pas souhaitable : les autres punaises, notamment. Quoi qu’il en soit, étant donné que cette guêpe est déjà arrivée en Italie, elle ne devrait pas tarder à passer la frontière, ce qui nous permettra d’en juger.
👉 Comment se débarrasser des guêpes naturellement en 10 astuces
Mais pour l’heure, compte tenu de l’important pouvoir de dispersion des adultes, qui sont de véritables auto-stoppeurs dans les marchandises ou les véhicules, à la faveur des échanges commerciaux, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Des travaux sont en cours afin de trouver des agents de lutte biologique efficaces.
Une invasion sous surveillance
Grâce à 2 programmes de sciences participatives (Agiir puis INPN-Espèces), lancés respectivement en 2012 et 2016, à l’initiative de l’INRAE et du Muséum national d’Histoire naturelle, des milliers de signalements ont été émis.
Ces initiatives de science citoyenne ont permis de suivre l’expansion de la punaise marbrée dans tout le pays. Conclusion : il apparaît qu’en 2019, la redoutable punaise diabolique avait déjà conquis plus de 50% des départements français.
Rien d’étonnant quand on sait que la punaise diabolique donne généralement naissance à deux générations par an, mais peut en avoir jusqu’à quatre ou davantage lorsque les conditions lui conviennent.
À retenir :
La punaise diabolique, ou marbrée, est une espèce invasive qui nous vient d’Asie, et qui cause d’importants dégâts aux cultures, impactant sévèrement leur rendement. Inoffensive pour l’homme, elle peut tenter de s’infiltrer dans nos maisons à l’automne afin de passer l’hiver au chaud. Il n’existe pas vraiment de solution miracle pour s’en débarrasser, le mieux étant de la remettre dehors et de condamner autant que possible les accès pour en limiter le nombre. Nous demeurons, pour l’heure, impuissants face à cette colonisation hors de contrôle, qui est surveillée avec inquiétude.
Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
|
Sources : geo.fr, inrae.fr, ephytia.inrae.fr, futura-sciences.com, rtl.fr, punaisesdiaboliques.com, radiofrance.fr, francetvinfo.fr