Les écosystèmes côtiers végétalisés, les poumons bleus de la planète
Grâce à la photosynthèse, les écosystèmes océaniques piègent le gaz carbonique dans leurs sédiments et le stockent. Ces précieux et puissants puits de carbone réduisent d’autant le taux de CO2 présent dans l’atmosphère. En effet, ces écosystèmes sont capables de capter le carbone tant sur le court terme, dans leur biomasse, par la croissance des végétaux, que pour des milliers d’années dans leurs sédiments, par l'enfouissement de matière organique. Concrètement, ces plantes halophiles – c’est-à-dire qui tolèrent le sel – captent du CO2 et l’enfouissent, à l’aide de leurs racines, dans le sous-sol.
En comparaison avec les forêts tempérée ou boréales, par exemple, ces écosystèmes côtiers végétalisés sont capables de séquestrer de 10 à 20 fois plus de CO2 par mètre carré, et sont jusqu’à 40 fois plus efficaces par unité de surface que les forêts tropicales 💪.
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Des écosystèmes particulièrement vulnérables
Or, du fait de leur situation spécifique entre terre et mer, ces écosystèmes sont particulièrement vulnérables : environ la moitié de leur étendue historique a été perdue depuis 1990, les surfaces concernées ayant été converties à d’autres usages (terre agricole, artificialisation à des fins touristiques…). Malheureusement, ils sont menacés par les pollutions engendrées par l’eutrophisation, de même que par la surpêche, l’exploitation des fonds marins ou encore le dérèglement climatique 🥺.
Ainsi, tous les ans, près de 2 % des mangroves disparaissent, relâchant 120 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, d’après les estimations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
De l’importance de préserver les puits de carbone bleu
C’est pourquoi la préservation de ces écosystèmes côtiers végétalisés est primordiale, et à plus d’un titre. Leur destruction engendrerait, notamment, la libération de milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. D’après l’UNESCO, « Ils sont parmi les puits de carbone les plus puissants de la biosphère et jouent un rôle essentiel dans l’atténuation du changement climatique ». À ce titre, ils doivent bénéficier de la même attention et protection que celle accordée aux récifs coralliens, plus charismatiques, dont l’importance est bien plus connue du grand public. Or, ces écosystèmes qui ne représentent qu'1 % de la surface des océans peuvent stocker plus de 50 % du carbone océanique 🦸🏻.
Dans cette optique, une fois n’est pas coutume, l’élévation du niveau de la mer est plutôt une bonne nouvelle, car elle permet aux sédiments côtiers, lorsque les écosystèmes sont sains, de s’étendre.
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Les nombreux atouts des écosystèmes côtiers
Mais leurs atouts ne s’arrêtent pas là, car ils abritent également une riche biodiversité, et possèdent d’importantes capacités d’épuration des polluants de manière à protéger, en partie, les zones côtières et la qualité de l’eau de mer. En outre, ils préservent les communautés côtières exposées à des risques d’inondation, de submersion, ou en cas de catastrophe naturelle de type raz de marée.
À retenir Dans le plan de lutte contre le réchauffement climatique, toutes les pistes sont étudiées au microscope. Notamment, si l’on connaît bien le rôle de puits de carbone joué par les océans, on sait moins que plus de la moitié du CO2 stocké dans les eaux marines est en fait séquestré par les écosystèmes côtiers végétalisés (marais salés, mangroves, herbiers marins, vasières), qui représentent moins de 1% de la surface des mers et océans. C’est ce qu’on appelle le « carbone bleu », et il intéresse de plus en plus les scientifiques qui y voient une puissante arme secrète anti-réchauffement climatique. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
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Sources : linfodurable.fr, caminteresse.fr, fondationbiodiversite.fr, france3-regions.francetvinfo.fr