Petite baie, grands effets : les atouts santé du cranberry
La canneberge ou le cranberry est une plante de la famille des airelles originaire d’Amérique du Nord qui peut s’apparenter à la myrtille 🫐. Elle ressemble à un petit arbuste, un buisson au feuillage vert foncé et brillant, qui devient roux foncé en hiver. Les fruits se récoltent à l’automne, et se consomment en jus ou s’intègrent dans la préparation de plats cuisinés ou de pâtisserie. 👉 Pour la reconnaître, PlantNet, une application pour identifier les plantes.
Mais c’est à son action contre les infections urinaires qu’elle doit sa réputation, et qu’elle est largement utilisée aujourd’hui : d’après certaines études, elle permettrait en effet de prévenir les récidives d'infections urinaires ou de cystite chez les femmes adultes qui y sont sujettes. En revanche, elle ne serait pas efficace en phase aiguë.
Par ailleurs, on vante ses vertus anti mauvais cholestérol et préventifs contre les troubles cardiovasculaires, de même que sa capacité à guérir les ulcères de l’estomac et duodénaux en facilitant l’élimination d’Helicobacter pylori, un germe qui en est responsable. Elle serait également en mesure de prévenir de nombreuses affections buccodentaires (gingivites, parodontites, ou encore caries) en limitant l’acidité de la salive de manière à réduire la plaque dentaire et l'inflammation des tissus, et en réduisant la prolifération bactérienne 💪.
Accessoirement, elle est également très riche en vitamine C (15mg / 100g de baie), ce qui ne fait pas de mal, et a longtemps participé à soigner le scorbut à bord des navires qui traversaient l'Atlantique, lors de l’arrivée des Européens aux Amériques ⛵. Elle peut donc se consommer fraîche ou séchée, notamment en hiver, pour faire le plein d’énergie et renforcer son système immunitaire. En association avec son fort taux de flavonoïde, cela en fait un atout anti radicaux libres, et donc anti-âge.
Elle disposerait également de propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires, et était utilisée à cet effet en cataplasme par les Amérindiens. On s’intéresse enfin à la canneberge pour ses éventuels effets sur le développement des cellules cancéreuses au terme d’études menées sur l’animal. Tant de choses dans une si petite baie ? Quelle diablerie ! 😈
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Comment ça fonctionne, Docteur ?
Les fruits de la canneberge contiennent des proanthocyanidines, qui auraient un effet inhibiteur sur l'adhésion de certaines bactéries responsables d'infections urinaires (E. coli) aux cellules épithéliales urinaires, d’après différentes données expérimentales. Ses composants empêcheraient ces bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires et donc de s’y multiplier.
De nombreux essais ont démontré que le jus de canneberge avait fait preuve de son efficacité pour la prévention des cystites chez les femmes à risque. Il en ressort que si les antibiotiques restent plus efficaces pour réduire le nombre de rechutes d’infection urinaire, la différence n’est pas significative avec l’utilisation de canneberge, et que l’usage de cranberry est quoi qu’il en soit plus efficace qu’un placebo, que ce soit pour les jeunes filles de 3 à 14 ans que pour les femmes enceintes. Il s’agit donc d’un atout de taille pour limiter le recours aux antibiotiques et espacer les crises 💊. En revanche, une fois l’infection urinaire installée, aucune étude ne vient démontrer une quelconque efficacité de la canneberge dans le traitement de la maladie.
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Concernant la prévention des troubles cardiovasculaires, la forte concentration en
polyphénols dans la canneberge argumente en faveur d’un effet bénéfique, mais les études sont encore insuffisantes pour le démontrer de manière significative. Des essais sur des patients diabétiques ont néanmoins mis en évidence l’effet de la prise d’extraits de cranberry sur le taux de cholestérol des sujets, notamment le « mauvais », c’est-à-dire le LDL, dont le processus d’oxydation ce qui le rendrait moins apte à boucher les artères. Sa puissante action antioxydante, sans doute le meilleur fruit dans cette catégorie devant le raisin ou les myrtilles 🏆, agirait comme protection cardiovasculaire du cœur ou des vaisseaux sanguins.
Les effets bénéfiques du cranberry sur les ulcères gastriques s’expliqueraient par le fait que la bactérie Helicobacter pylori, qui en est responsable dans 60 à 80 % des cas, verrait sa concentration réduite dans l’estomac en cas de consommation régulière de jus de canneberge. Cette plante viendrait donc en soutien des traitements antibiotiques afin d’éradiquer cet agent pathogène.
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Comment consommer la canneberge et bénéficier de ses super pouvoirs ?
Elle se consomme sous de nombreuses formes, notamment en fruits frais, séchés, en jus 🍹ou en gélules d’extraits secs. Il est ainsi possible de boire un cocktail de canneberge à base de jus de cranberry, d’eau et de sucre ou de fructose, ou de prendre des capsules d’extrait concentré. Les fruits frais ou congelés peuvent être directement consommés pour bénéficier des bienfaits de cette plante. Contre les infections urinaires, la meilleure des parades est de boire de l’eau, beaucoup d’eau ! Les personnes sujettes aux troubles de la miction devraient boire au minimum 1,5 litres d’eau par jour 🌊.
Quelles précautions ?
Attention néanmoins à ne pas tomber dans l’abus : le cranberry est riche en acide oxalique et peut à ce titre provoquer des calculs urinaires, il vaut donc mieux l’éviter pour les personnes prédisposées. D’autre part, il faut prendre garde aux effets intestinaux potentiellement gênants d’un abus de canneberge, avec son lot de diarrhée, de ballonnements ou de crampes 💩.
⚠️ Par ailleurs, la canneberge pourrait avoir des interactions avec les médicaments anticoagulants en raison de sa forte concentration en flavonoïdes et en acides phénoliques, méfiance si vous consommez des médicaments qui fluidifient le sang ! Un avis médical est alors recommandé.
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Qu’en pensent les instances nationales et internationales de santé ?
👎 L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), de son côté, constate les données expérimentales de l’effet des proanthocyanidines de la canneberge sur l’adhésion des bactéries responsables des infections urinaires obtenues in vivo, tout en relevant que les données cliniques dans l’état actuel des connaissances demeurent insuffisantes pour prouver ce dernier.
👎 Les autorités de santé européennes (EFSA, European Food Safety Authority et la Commission européenne), de leur côté, se sont bien sûr penchées sur la question, et le verdict est sans appel : après avoir fait le point sur les éléments scientifiques permettant de démontrer les pouvoirs du cranberry, elles estiment que les produits à base de canneberge ne peuvent pas prétendre à aider à soutenir les défenses immunitaires, protéger les cellules du stress oxydatif, maintenir la santé des voies urinaires ou aider à l’élimination des bactéries responsables des infections urinaires en empêchant leur adhérence sur les parois des voies urinaires, aider à maintenir la santé du cœur et des vaisseaux sanguins, de l’estomac ou des gencives ou encore promouvoir la croissance d’une flore bactérienne bénéfique aux voies urinaires.
👍 Les Américains sont plus convaincus, et les Instituts nationaux de la santé (National Institutes of Health - NIH) considèrent ces effets comme fondés que ce soit en matière de prévention des infections urinaires, que dans le traitement des ulcères de l’estomac et du duodénum. Cette baie est en effet beaucoup plus connue outre atlantique d’où près de 98 % de la production mondiale de canneberge est issue.
À retenir :
Le cranberry, ou la canneberge, est un petit fruit rouge au goût sucré et acidulé qui a plus d’un tour dans son sac. Elle est utilisée depuis la nuit des temps à des fins médicinales grâce à ses nombreux atouts santé, en tête desquels son action préventive contre les cystites et infections urinaires chez les femmes y étant prédisposées. On vante également ses effets protecteurs contre les troubles cardiovasculaires et le mauvais cholestérol, son action contre les ulcères de l’estomac et duodénaux, les affections bucco-dentaires, et même sur sa capacité à protéger du cancer. À consommer sans modération (ou presque) pour bénéficier des grandes vertus d’une petite baie !
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Sources : vidal.fr, passeportsante.net, jardinage.lemonde.fr, cnews.fr, consoglobe.com