Ouille ! Les mûres sauvages poussent sur les ronces
Les ronciers, ces adventices peu avenantes, sont un obstacle de taille à votre motivation. Qu’à cela ne tienne, vous vous sentez de taille à les affronter, pourvu qu’elles vous fournissent en délicieuses mûres sauvages 🍇. N’oublions pas que ces épines n’ont pas que du mauvais et servent de protection à d’autres espèces, notamment à certains oiseaux qui font leur nid à l’intérieur.
Mûrier sauvage, ronce ligneuse, ou ronce commune, cet arbrisseau qui connaît de nombreuses espèces et sous-espèces porte plusieurs appellations, et forme des haies touffues aux longues tiges couvertes d’épines 🤓. C’est un arbrisseau de la famille des rosacées, c'est-à-dire une plante ligneuse à troncs multiples.
Ses rameaux, anguleux et épineux, peuvent atteindre plusieurs mètres de longs. Si l’un d’eux touche le sol, il s’enracine. Ainsi, la ronce gagne d’année en année du terrain et peut s’étaler sur de très grandes surfaces si rien n’est fait pour l’en empêcher… Au printemps, il est plus avenant et arbore de jolies fleurs rose pâle, qui ne sont autres que de futures mûres.
Bonne nouvelle : vous pouvez parfaitement et très facilement en faire pousser au jardin 😃, mais prenez garde : la ronce ligneuse est un peu sans gêne et risque de rapidement vous envahir.
La cueillette de la mûre : mode d’emploi
La récolte de la mûre peut débuter à partir de mi-août dans le sud de la France, mais elle arrive généralement à maturation entre septembre et octobre. Lorsqu’on en cueille, il est facile de distinguer les fruits arrivés à maturation, car ils se détachent facilement.
Il convient de prendre les précautions nécessaires, car les épines acérées peuvent s’enfoncer sans la peau et provoquer une infection 🤕.
L’idéal est de porter un vêtement à manches longues, un pantalon (short et jupes à éviter, même par forte chaleur !) et de s’armer éventuellement de gants. Et bien sûr, en plus de pousser dans des ronces, la mûre, ça tache 😅 ! Alors optez pour une tenue à laquelle vous n’êtes pas trop attaché…
Comme récipient, emportez un panier, un seau ou une boîte, et évitez les contenants mous comme les sachets.
Les précautions à prendre pour votre santé
Par ailleurs, ce fruit peut être souillé par les déjections de certains animaux, et parmi eux, du renard 🦊, potentiellement porteur de l’échinococcose alvéolaire (tout comme peuvent l’être les chiens et les chats), une maladie causée par un parasite : l’Echinococcus multilocularis. Les larves ingérées éclosent, et s’installent dans le foie et d’autres organes, où ils peuvent former des kystes.
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Il est très rare qu’elle touche l’homme (moins de 30 cas par an), mais lorsque ça arrive, les conséquences peuvent être très sévères, pouvant aller jusqu’au décès ⚰️.
C’est pourquoi il est conseillé de ne cueillir que les fruits situés au-dessus de 50 cm du sol, voire 1 mètre (d’autant plus qu’il n’est pas à exclure qu’un certain nombre de chiens mâles se soient éventuellement soulagés sur ce même buisson…). Votre butin devra également être soigneusement nettoyé, en réalisant plusieurs bains à l’eau vinaigrée, puis abondamment rincé. Mais soyez tranquilles, le parasite ne résiste pas à la cuisson, ouf !
Idéalement, il faudrait éviter de consommer les mûres en bord de route fréquentée, chemins de fer ou abords d’usines en raison de la pollution, et bouder également celles qui ont poussé en bordure de champs, qui sont probablement contaminées par des pesticides. Il est plus prudent de ne cueillir de fruits qu’à partir de 50 mètres de distance d’une zone potentiellement polluée.
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Les 1001 bienfaits de la mûre sauvage
La mûre ET la ronce sont bourrés de bonnes choses pour notre santé :
- Les feuilles et les racines de ronce sont depuis toujours utilisées en phytothérapie pour leurs propriétés astringentes, anti hémorragiques et antidiarrhéiques. Elles favorisent le retour veineux et soulagent les angines.
- Elles sont utilisées en décoction, notamment en bain de bouche afin de soulager la gingivite.
- On en trouve fréquemment en tisane, et ce n’est pas un hasard 🍵 : les feuilles séchées sont riches en anti-oxydants et vitamines C.
- Les feuilles fraîches donnent lieu à des lotions pour traiter nombre de problèmes de peau 🧴.
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Les mûres en elles-mêmes sont riches en anthocyanes, ce pigment à qui ils doivent leur couleur allant du rouge jusqu’au bleu noir. L’action antioxydante de ce composé lutte contre le vieillissement cellulaire, protège l’organisme des radicaux libres et renforce l’immunité 💪. C’est également un vasodilatateur qui protège les artères coronaires. Ce fruit est également riche en vitamines A, E, B, et C et en minéraux, notamment magnésium et fer, et en oligo-éléments (zinc, manganèse, cuivre).
La mûre sauvage, un pur délice
Le fruit du mûrier sauvage, aussi appelé mûron, en fait un ensemble de fruits serrés les uns contre les autres appelés drupes : c’est donc un poly-drupe. C’est un fruit charnu et goûteux, et bien entendu comestible.
La mûre est excellente en confiture ou en gelée, mais se congèle parfaitement bien si la récolte a été prolifique 🥶. L’idéal est alors de les disposer à plat sur une feuille de papier cuisson, avant de les mettre en sachet afin qu’elles ne restent pas collectées les unes aux autres et que vous puissiez en décongeler progressivement les quantités désirées.
Elles se dégustent également fraîches : sucrées, fruitées et délicieusement juteuses 😋. Certains apprécient peu les pépins qui peuvent, il est vrai, se coincer entre les dents. Un bien maigre désagrément à côté de leur saveur ! Elles peuvent encore garnir une tarte ou se déguster en crumble, en combinaison avec d’autres fruits (pommes, rhubarbe…), en clafoutis, smoothies, gâteaux, ou encore dans des muffins 🍰. Elles seront également avantageusement cuisinées en sucré-salé, pour les adeptes. Laissez parler votre imagination !
Un délice !
Mais pas que !
Les toutes jeunes tiges encore vertes et tendres peuvent être cueillies au printemps : une fois épluchées, l’intérieur est juteux et fruité ! Elles se consomment comme des asperges, ou peuvent être ajoutées à une salade de fruits. Les jeunes feuilles tendres peuvent être hachées et ajoutées aux salades ou à un bol de fromage blanc. Une fois séchées, elles se dégustent en infusions et leur procurent un agréable goût fruité.
Les fleurs de ronce sont elles aussi comestibles, mais seront utilisées en décoration, car elles ne présentent pas de qualités gustatives extraordinaires. 👉 Fleurs comestibles, un régal pour les papilles !
La cueillette : une activité réglementée
Mais attention, contrairement à ce qu’on pourrait penser, la cueillette est une pratique encadrée, tout comme le glanage ! Il est notamment strictement interdit de pratiquer la cueillette sauvage pour la revendre ensuite.
D’ailleurs, officiellement, rien ne vous autorise à cueillir des mûres en forêt. En effet, selon l’article 547 du Code Civil, « Les fruits naturels ou industriels de la terre (…) appartiennent au propriétaire par droit d'accession ». En principe, ce que vous ramassez devrait donc revenir au propriétaire du terrain, qu’il soit public ou privé…
Bon, en vrai, du moment que la cueillette est destinée à la consommation personnelle, il y a une certaine tolérance, et tous les gens qui vont aux champignons ne finissent heureusement pas en prison. Attention néanmoins aux bois privés, les propriétaires peuvent être plus tatillons et l’amende peut s’élever à 750 euros ! Ramené au pot de confiture, ça fait un peu cher 😅 …
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À pratiquer avec modération pour nos amis les animaux
Par ailleurs, pour nous, c’est une gourmandise, mais certains animaux, comme les oiseaux, insectes ou certains rongeurs, en ont besoin pour se nourrir 🐦. Le renard et le blaireau apprécient, eux aussi, de déguster une petite mûre de temps en temps. N’ayez pas la main trop lourde, et pensez à eux !
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À retenir :
La saison de la mûre, en fin d’été, est LE rendez-vous des promeneurs gourmands, n’hésitant pas à braver les épines hostiles des ronciers, qui nous gâtent chaque année de leurs fruits savoureux. Nous sommes nombreux à aller en faire le plein, afin d’en faire des confitures, gelées, ou de succulents desserts. Attention néanmoins à ne cueillir que les fruits à une hauteur raisonnable, afin d’éviter les zones éventuellement contaminées par les déjections d’animaux. Beaucoup de gens l’ignorent, mais tout est bon dans le roncier : les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs… À vos paniers !
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Sources : panierdesaison.com, plantes-sauvages-comestibles.com, lechemindelanature.com, lavoixdunord.fr