🎍Les espèces exotiques envahissantes et leur impact
Les espèces exotiques envahissantes peuvent être animales ou végétales et constituent un véritable fléau en France et à travers le monde. Transportées accidentellement ou intentionnellement sur le territoire, lors des grandes expéditions du XVe siècle et avec le développement du commerce et du tourisme dès le XXe siècle, elles trouvent dans les sols perturbés (érodés, mis à nu), des conditions propices à leur prolifération.
Compte tenu de sa position géographique, la France est particulièrement concernée par l’introduction de ces espèces. Le hic ? Tout comme le réchauffement climatique, la déforestation ou la pollution, lorsqu’une espèce invasive s'établit dans un nouvel habitat, elle a des impacts sur la biodiversité locale :
🏆 En compétition avec les espèces indigènes :
Les espèces envahissantes rivalisent souvent avec les espèces locales pour les ressources comme la nourriture, l'eau et l’espace. Ainsi, l’écureuil gris a supplanté le roux au Royaume-Uni. Certaines espèces peuvent former une couverture dense sur le sol, qui étouffe les plantes locales. Les plantes invasives, comme le Laurier du Caucase, ont des systèmes racinaires si puissants qu’elles capturent tous les nutriments présents dans le sol. D’autres plantes diffusent même des toxines par leurs racines.
Par exemple, la jacinthe d’eau, plante aquatique originaire d’Amérique du Sud, étouffe les écosystèmes aquatiques en formant des tapis denses qui empêchent la lumière de pénétrer et appauvrissent l’oxygène disponible. Elle a fait des ravages sur la faune et la flore de Nouvelle-Calédonie. Autre exemple : en plus d’étouffer les espèces locales, la Berce du Caucase contient une sève allergisante. Au contact de la peau, en présence des rayons du soleil, elle provoque des brûlures au second degré.
🦁 Prédation et modification des chaînes alimentaires :
Certaines espèces invasives, comme le rat noir, introduit sur de nombreuses îles, mangent les œufs et les petits d'oiseaux endémiques, les menaçant donc d'extinction.
🦟 Propagation de maladies :
Les espèces invasives peuvent également introduire de nouvelles maladies qui affectent les espèces locales. Par exemple, introduite en France pour l’élevage, l’écrevisse de Louisiane a envahi les zones humides des façades atlantique et méditerranéenne. Elle modifie la faune et la flore des eaux douces qu’elle envahit et elle est porteuse d’un oomycete (cousin des champignons) mortel pour les écrevisses autochtones.
🏡 Altération des écosystèmes :
Certaines espèces modifient directement leur habitat. Les populations de frêne américain sont menacées par l’agrile du frêne, un coléoptère venu d’Asie.
Bien souvent, ce sont tous ces effets combinés qui menacent la biodiversité et modifient les interactions naturelles, pouvant conduire à l'extinction de certaines espèces indigènes. La situation en Outre-mer et dans les îles est d’ailleurs particulièrement préoccupante.
🚦Comment réguler la présence des espèces invasives
Face à la menace que représente l’introduction d’espèces invasives pour certaines espèces endémiques locales, diverses stratégies doivent être combinées selon le degré de progression de l’espèce en question :
- 1/ Prévenir : La prévention est le moyen le plus efficace de lutter contre les espèces invasives. Elle repose sur un meilleur contrôle du commerce international, du transport maritime et aérien ainsi qu’une traçabilité des espèces introduites pour des raisons ornementales ou agricoles.
- 2/ Surveiller et détecter au plus tôt : Identifier les espèces invasives à un stade précoce permet d'agir rapidement pour limiter leur propagation. Par exemple, les campagnes de surveillance des ports et des aéroports permettent de détecter des espèces potentiellement invasives avant qu’elles ne s’établissent.
- 3/ Éradiquer : Lorsque des espèces exotiques prolifèrent dans une zone restreinte, des mesures drastiques comme l'éradication peuvent être prises. Cela peut inclure des pièges, des prélèvements, ou l'utilisation ciblée de pesticides ou de bio-contrôleurs naturels.
- 4/ Restaurer : Une fois l’espèce envahissante sous contrôle ou éliminée, il est souvent nécessaire de restaurer l'écosystème. Cela implique donc de replanter des espèces indigènes ou de réintroduire des espèces locales.
- 5/ Sensibiliser et engager : L'éducation du public est cruciale pour éviter l’introduction accidentelle d’espèces invasives. Les jardiniers amateurs seront donc encouragés à éviter les plantes exotiques potentiellement envahissantes. Une mesure simple mais efficace.
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À retenir : Réguler la prolifération des espèces invasives et préserver les écosystèmes locaux est très complexe et implique une coopération internationale ainsi que des efforts continus. En effet, dans une économie mondialisée où les activités humaines favorisent inévitablement l’introduction d’espèces exotiques, il est essentiel d’investir dans la recherche, la surveillance et l'éducation pour protéger la biodiversité locale. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild
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Sources : ONF - Museum National d’Histoire Naturelle -OFB (Office Français de la Biodiversité)
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