L’architecture de demain, en symbiose avec la nature ?
D’après l’architecte Autrichien Chris Precht : « Le changement climatique ne sera pas résolu avec les nouvelles technologies. Ça le sera par l’empathie, et l’architecture a beaucoup à offrir à ce niveau-là. Nous devrions créer des bâtiments qui nous connectent à la nature, et à nos sens. »
Ce visionnaire qui ambitionne de bâtir l’édifice le plus écoresponsable et durable du monde, une tour d’habitation de 18 étages à Toronto, essentiellement faite de bois et de plantes, permettant à ses résidents de produire leur propre nourriture dans des fermes verticales, n’est pas le seul à imaginer des concepts révolutionnaires imbriquant plus intimement que jamais nature et architecture 🌱. En voici quelques exemples 👇
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La maison-arbre de Anthony Leung
Anthony Leung, ingénieur de l’Université de Dundee en Écosse, travaille sur cette question et a conçu un habitat révolutionnaire, avec comme pilier de fondation un ou plusieurs troncs massifs d’arbres 🌳. La maison devient vivante, elle respire, et devient, en elle-même, un véritable écosystème naturel. Elle ne dénature pas le paysage au sein duquel elle s’implante : elle l’intègre. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, on peut y voir une manière originale de profiter au mieux du système naturel de régulation de la température des arbres : la maison se trouve tellement imbriquée à la végétation environnante que sa température reste en toute occasion à une température agréable, le tout sans aucune dépense énergétique.
Toit en feuillage, murs végétalisés, sol en bois… Exit la clim !
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La Fab Tree Hab, la maison qui pousse de Mitchell Joachim
De son côté, un architecte new-yorkais, Mitchell Joachim, a eu une idée folle : il propose de faire pousser sa maison au lieu de la fabriquer 😲. Membre de TED et designer urbain, sa vision d’une architecture durable et organique est déroutante, et bigrement enthousiasmante : La Fab Tree Hab en est issue.
D’aspect futuriste, la maison qu’il conçoit s’intègre entièrement dans son environnement naturel : elle en est issue. Elle pousse toute seule, autour d’un échafaudage en forme de maison composé à 100 % de matériaux vivants.
Rien de bien sorcier : il utilise tout simplement un concept de jardinage bien connu, consistant à entrelacer les branches d’un arbre, jusqu’à les souder : le pleashing. Il s’agit de faire croître des végétaux ligneux relativement souples le long d’un guide, qui façonne la plante dans la forme souhaitée.
Lorsque la structure devient suffisamment stable et solide, c’est la charpente de l’arbre qui devient la structure portante de la maison, et l’échafaudage peut être réutilisé pour une autre construction. Il ne reste plus qu’à boucher les interstices à l’aide d’argile de de plâtre (sinon, bonjour les courants d’air en hiver 😅 !).
On utilisera enfin des ouvertures en bioplastiques, capables de s’adapter aux variations de l’arbre, qui rappelons-le, est vivant, et va poursuivre sa croissance.
Alors bien sûr, les délais de livraison respecteront le rythme de la nature, il ne faudra pas être trop pressé (7 à 10 ans), mais comment trouver un habitat plus durable, en parfaite symbiose avec les écosystèmes, et qui en prime stocke du CO2 ?
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Primeval Symbiosis, l’habitat auto-suffisant de Konrad Wójcik
L’architecte danois Konrad Wójcik, à son tour, y va de son projet fou, nommé Primeval Symbiosis : il vous propose de vivre de manière autonome en pleine nature dans sa conception de la maison-arbre, conçue à base de bois, de papier et de zinc recyclé. Un véritable retour à une osmose primitive avec la forêt !
De forme pyramidale et d’une surface habitable est de 61 m² sur 4 niveaux, ces habitats produisent eux-mêmes de l’énergie, auto-alimentés grâce à un pôle camouflé de panneaux solaires, et sont capables de récupérer l’eau de pluie pour les besoins de leurs locataires.
La pompe à chaleur qu’ils intègrent utilise l’énergie géothermique, et un biodigesteur se charge de la gestion des déchets. Un projet futuriste, mais tout à fait accessible.
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La Treehouse, d’Aibek Almassov
L’architecte Kazakhstanais Aibek Almassov, de son côté, propose sa vision de la cabane dans les arbres au travers de son projet, nommé Treehouse. Pour cela, il a imaginé un espace de vie entièrement vitré, de forme cylindrique, qui entoure un arbre sur quatre étages, offrant une vue à 360 degrés sur la forêt.
Alimentée en énergie à l’aide de panneaux solaires et capable de purifier l’eau de pluie pour l’usage quotidien de ses habitants, la maison imaginée par Aibek Almassov fait corps également avec la nature qui l’entoure. Il s’agit néanmoins, ici, d’une habitation de luxe, qui serait difficile à généraliser.
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Bert, la maison qui se prend pour un arbre du studio Precht
Le studio d’architecture autrichien Precht a créé, de son côté, la maison qui se prend pour un arbre : Bert. Cette cabane modulaire en forme de tronc d’arbre aux grandes fenêtres rondes est conçue sur une base circulaire, et comprend des modules en forme de tube abritant les espaces de vie, semblables à un nid, empilées tantôt verticalement, tantôt horizontalement, à la manière des ramifications d’une branche d’arbre.
Élaborée en bois, et habillée de bardeaux qui rappellent des feuilles d’arbres, elle se fond entièrement dans l’environnement naturel forestier. Équipées de panneaux solaires, de toilettes à compost, elles sont conçues pour avoir une empreinte minimale sur l’environnement.
Elles ont pris place dans le village rural de Pogusch, au sein une forêt autrichienne.
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A retenir
Comme quoi, l’habitat permettant d’intégrer la forêt en parfaire harmonie plutôt que de la détruire est possible, et il est en chemin ! Nombre de ces projets en sont encore au stade de l’expérimentation, et pour certains, de la simple conception. Architectes perchés (dans les arbres) ou visionnaires ? Une chose est sûre, l’avenir de l’architecture nous réserve de bien belles et vertes surprises.
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Sources : detours.canal.fr, ted.com, consoglobe.com, neogarden-mursvegetaux.com, archibat.com, journal-du-design.fr
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