Papier ou numérique : qui remporte le match ?
Sur le terrain de la praticité, le numérique l’emporte
Outre le fait que le papier renvoie à un long héritage culturel, le développement du numérique a permis une accélération sans précédent de la circulation de l’information 🤯. Les documents sont diffusés avec une grande facilité et rapidité, à un vaste nombre de destinataires. Au point que le support papier semble avoir été mis au rebus. L’e-mail a remplacé le courrier, les sites internet ont détrôné la presse écrite. La dernière invention d’une ampleur comparable fut sans doute celle de l’imprimerie.
Un message à passer ? Cela ne prend, en tout et pour tout que quelques secondes 📧, contre environ deux jours par courrier, avec des frais bien plus conséquents. Rechercher un fichier, un courriel reçu il y a plusieurs mois ou années, un simple mot dans un document de plusieurs pages… L’immédiateté a valu au numérique son succès. Mais celui-ci s’est-il imposé aux dépens de l’environnement 🤔 ?
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Digital vs/ papier : du côté de l’utilisation d’énergie, ça se discute !
L’outil numérique permet une dématérialisation, et rime souvent dans nos esprits avec un impact environnemental moindre : en effet, un livre ou une facture numérique n’a pas nécessité qu’on utilise de papier pour sa confection. Pourtant, chaque visionnage ou téléchargement consomme de l’énergie, sans parler du stockage de vos données 📲. Une empreinte carbone du numérique qui ne cesse de s’alourdir.
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D’un autre côté, on peut lire et relire à l’infini un texte sur papier sans aucune dépense énergétique supplémentaire. Le coût environnemental de production du papier est donc, au final, largement amorti dans le temps 📕.
Fabrication et acheminement du support : le match écologique
La fabrication et le transport du papier sont loin d’être neutre pour la planète : 20 millions d’arbres en feraient les frais chaque année dans le monde 🌳 🪓 🪵.
L’origine du bois est également un critère central pour évaluer l’impact environnemental de la fabrication de pâte à papier : l’empreinte n’est évidemment pas la même s’il est issu de la déforestation en Brésil, ou d’une forêt durablement gérée en Europe. Néanmoins, la tendance globale est à la baisse des émissions pour cette filière, notamment grâce à l’utilisation de la cogénération.
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En parallèle, ouvrir un mail, c’est naviguer sur internet, éventuellement télécharger une pièce jointe plus ou moins volumineuse. Tout ça nécessite à la fois de l’énergie, et un support numérique, qui lui aussi a une empreinte carbone et environnementale considérable. Ordinateur, tablette, smartphone… des outils dont la confection coûte très cher à la planète avec une empreinte bien supérieure au papier.
En effet, la fabrication d’un livre nécessiterait, selon les sources, entre 1,3 et 7,5 kg équivalent Carbone, contre 135 kg pour un Ipad et 168 kg pour une liseuse Kindle 😱. Ce sont en fait les terminaux qui représentent jusqu’à 80 % de l’empreinte carbone du numérique.
À côté de ça, plus un journal imprimé est lu et circule, moins il émet de CO2 au numéro : côté digital, c’est exactement l’inverse 🙃 !
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Question empreinte carbone globale : ça se discute !
Le secteur du numérique était responsable en 2020 d’environ 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, une proportion qui ne cesse de progresser et qui pourrait atteindre les 16 % d’ici 2025. En cause les data centers, infrastructures réseau, et la fabrication des équipements numériques.
Pour la filière papier, les émissions de gaz à effet de serre sont très importantes au stade de l’exploitation des forêts et de la transformation en usine 🏭. 71 % des émissions de gaz à effet de serre proviendraient de la fabrication, 17 % de la distribution, 10 % de la conception et 2 % de la diffusion.
D’après une étude menée en 2010 (qui commence à dater un peu, donc), l’empreinte carbone d’une facture papier serait de 63% supérieure à celle d’une facture électronique. Par ailleurs, un quotidien régional émettait en moyenne 200 grammes d’équivalent CO2 sur son cycle de vie, d’après les estimations du groupe Bayard Presse.
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La fin de vie : le point va au papier !
♻️ Dans cette catégorie, il n’y a pas photo : le papier gagne haut la main ! Il dispose en effet de filières très efficaces permettant de traiter plusieurs millions de tonnes de papier chaque année en France, et de valoriser ces déchets : le papier recyclé peut avoir 5 à 7 vies consécutives, une performance inégalable côté support informatique.
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En effet, à côté de ça, les Déchets d’équipement électriques et électroniques ne sont pas recyclés, et sont gourmands en matières premières et métaux rares. Un réel problème, d’autant qu’on en change avec une déconcertante et inquiétante rapidité.
Conclusion : tout dépend !
Voilà, on est bien avancés, avec ça 😅 ! En fait, votre impact environnemental dans l’usage du numérique ou du papier dépend entièrement de l’utilisation que vous en faites. Si vous conservez le plus longtemps possible votre matériel numérique, que vous le faites réparer au lieu de le remplacer, que vous vous fournissez en reconditionné, votre empreinte est infiniment moindre que si vous changez d’outil tous les 18 mois pour rester en toute occasion au top de la nouveauté technologique, bien naturellement.
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À l’inverse, lire vos ouvrages sur tablette peut devenir plus écolo que d’acheter des livres, si vous en dévorez en grande quantité (plus de 20 chaque année), mais à défaut, un document que l’on consulte en moins de 30 minutes gagnera à être visionné au format numérique. Inversement, si vous empruntez vos bouquins à la bibliothèque, ou si vous les troquez entre amis, c’est complètement différent.
Globalement, plus la durée de consultation est courte, plus la balance penche en faveur de l’outil numérique. En revanche, si un catalogue papier est moins vertueux qu’un emailing ou un site internet, il demeure préférable à la diffusion de vidéos.
À retenir Numérique vs papier, qui est le plus écolo ? Une question en définitive difficile à trancher, car elle suppose d’analyser l’ensemble du cycle de vie des deux solutions, et les éventuels effets rebonds qu’elles impliquent. En fonction des usages et des situations, l’un ou l’autre de ces formats pourra se montrer plus respectueux de l’environnement que son compère. Mais il est clair que, contrairement aux idées parfois véhiculées, le numérique ne s’impose pas nécessairement comme une alternative plus verte. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : consoglobe.com, aisel.aisnet.org, lemondedelenergie.com, villiere.com, wedemain.fr